Plus spécifiquement au sujet des Français de l’étranger, ces derniers mois ont, de surcroît, été riches en actualité, au regard des profonds bouleversements dans la définition des aides à la scolarité.

En effet, dans le souci de redonner à l’enseignement français à l’étranger ses objectifs de justice et de mixité sociales, et conformément à l’engagement de François Hollande, la Prise en charge des frais de scolarité (PEC) a été supprimée. La volonté du président de la République et du gouvernement est qu’aucun élève ne soit exclu du réseau pour raisons financières. Or, la PEC, instaurée à la hussarde par Nicolas Sarkozy, octroyée sans condition de ressources et réservée aux seules classes de lycée, n’a fait qu’accentuer les inégalités, exclure les familles des classes moyennes et déstabiliser la qualité, l’universalité et la pérennité du réseau. Et ni la mise en place du « moratoire » sur l’extension de la PEC à d’autres classes, ni la «cristallisation» des droits de scolarité couverts par la PEC, mis en place au fil du quinquennat précédent pour tenter d’endiguer l’escalade budgétaire, n’ont permis de contrecarrer ses effets indirects, tels que la hausse des frais de scolarité, ou le désengagement de nombreuses entreprises de la prise en charge de la scolarité des enfants de leurs employés.

Aussi, dès la rentrée 2012, les crédits de la PEC ont-ils été reversés sur le budget des bourses dans le cadre du triennum budgétaire. La seconde branche de l’engagement de François Hollande était d'ouvrir l'accès au réseau dans la justice et l'équité. C’est l’objectif que poursuit, aujourd'hui, la réforme du système des bourses.

Cette refondation des critères d’attribution doit ouvrir le dispositif à davantage de familles, de façon plus transparente et plus équitable, en prenant mieux en considération les coûts de la vie locale, tout en s’inscrivant dans le cadre budgétaire.

Mais des inquiétudes persistent. Et une vigilance rigoureuse s’impose afin que l’élargissement du nombre de familles éligibles ne masque pas la sortie du système d’autres foyers, incapables de supporter une baisse sensible de leur quotité… équilibre périlleux à trouver, mais essentiel pour réellement satisfaire l’engagement de justice du Président de la République. Aussi la prochaine année scolaire doit-elle être une année d’expérimentation autorisant les ajustements nécessaires.



Si la recherche de l’équité rendait la réforme des bourses indispensable, la pérennité du réseau de l’AEFE, dans sa qualité et sa sécurité, commande aussi une profonde réflexion, que le ministère des Français de l’étranger doit engager dès ce début d’année, sur son financement et aussi sur son évolution et donc son harmonisation avec d’autres systèmes complémentaires comme les classes bilingues et les programmes Français langue maternelle (FLAM) pour les enfants non-inscrits dans une école française.

Le statut et les conditions de travail des personnels employés dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger constituent aussi une préoccupation légitime qui a retenu toute mon attention et que je m’attacherai à défendre encore. Mon travail parlementaire a également porté sur des problématiques plus générales, même si elles concernent aussi les Français de l’étranger. Je pense d’abord ici aux bénéfices du plurilinguisme (et du multiculturalisme) précoce. Je me suis, en outre, aussi intéressée aux sections internationales des lycées.

La scolarité dès trois ans, ou encore la réforme de la formation des enseignants ont également fait partie de mes domaines d’activité. Ces dernières mesures figurent d’ailleurs dans le projet de loi d’orientation et de programmation pour l’école qui sera présenté fin janvier en Conseil des ministres.

L’éducation nous concerne tous car c’est bien de notre capacité collective à penser l’école que dépendent non seulement l’avenir de la jeunesse, mais aussi plus généralement le redressement de notre pays et son développement culturel, social et économique. Le Président de la République a ainsi placé ce thème de l’éducation au cœur de son action. Pour ma part, je me suis efforcée, encore tout au long de ces deux dernières années de mandat, de répondre au mieux aux préoccupations et interrogations que ce sujet suscite chez tous les Français, résidant à l’intérieur de nos frontières comme à l’étranger.

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