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Motion pour une taxe sur les transactions financières

Nicole Fondeneige, de Bruxelles, a rédigé une interne au PS intitulée « MOTION POUR UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIERES ». elle écrit dans le message l’accompagnant : Jacques Julliard écrit au sujet des régulations préventives : « aux experts de les imaginer, mais aux peuples de les imposer ». je suis en quête de co-signataires.
J’ai signé cette motion.

MOTION POUR UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIERES

Dans le cadre de la rénovation du Parti socialiste, la Commission sur l’économie de marché (hommage rendu au travail d’Harlem Désir et ses collègues (1)) dénonce la logique spéculative et financière. L’actualité avec l’affaire de la Société Générale montre l’incapacité de ce système à « se réguler autrement que par la catastrophe ». Jacques Julliard, (le Nouvel Observateur du 30 janvier 2008) appelle des régulations préventives : « aux experts de les imaginer, mais aux peuples de les imposer ». Le rapport du PS propose d’inventer de nouveaux instruments politiques à l’échelle globale. Le président du PSE Poul Nyrup Rasmussen a soutenu l’appel du directeur-général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, pour la définition d’une nouvelle politique fiscale afin d’éviter une récession mondiale.

Puisqu’il faut attendre que les catastrophes arrivent pour convaincre et avoir le courage d’inventer, rappelons que depuis 10 ans, dans chacun des textes de ses projets, le Parti socialiste français s’est prononcé pour une taxation des transactions monétaires internationales afin de dissuader la spéculation. Inspirée des travaux de James Tobin, prix Nobel d’Economie (1972), et complétée par le professeur Spahn, cette taxe à double niveau permettrait de prévenir les accidents générés par un système devenu fou. Joseph Stiglitz (autre prix Nobel d’Economie) soutient aussi le principe d’une telle taxe. Que l’on ne nous dise pas que J.Tobin ne défendait plus sa taxe : il s’est élevé contre l’utilisation faite de son nom (2)

A l’élection présidentielle 2007, la candidate socialiste, Ségolène Royal, s’est prononcée en sa faveur, comme l’a fait également François Bayrou.

Des pays se sont prononcés favorablement : le Canada, l’Australie, l’Inde, l’Allemagne, la Finlande, la Belgique et la France. Certes il faut qu’elle soit appliquée internationalement. Mais les dégâts de l’éclatement de la sphère financière ne sont-ils pas déjà internationaux ? Ne coûtent-ils déjà pas effroyablement cher, y compris à ceux qui ont besoin de transactions financières pour « l’économie réelle » ?

En 2000, au Parlement européen, une résolution a été présentée demandant à la Commission européenne de travailler à un rapport sur la faisabilité d’une taxe Tobin. Ce texte a été repoussé par une très faible majorité (229 voix contre 223). Les faits sont là, évidents, il est temps de se remettre à l’ouvrage !

Les ressources ainsi générées serviraient à financer par le FMI des politiques respectueuses des normes sociales et environnementales.

Nous demandons à nos élus, nationaux et européens, socialistes en particulier, et à tous ceux qui ont la volonté d’agir pour une « mondialisation solidaire » de se prononcer en faveur d’une taxe sur les transactions financières et de mettre en place au plus vite les instruments qu’il faut pour la rendre applicable.

(1) http://ffe.parti-socialiste.fr/

(2) « J’apprécie l’intérêt qu’on porte à mon idée, mais beaucoup de ces éloges ne viennent pas d’où il faut. Je suis économiste et, comme la plupart des économistes, je défends le libre-échange. De plus, je soutiens le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tout ce à quoi ces mouvements s’en prennent. On détourne mon nom. » (interview à Der Spiegel reproduite par le Monde le 8 septembre 2001)

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