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Début de la réflexion « Quelle France dans 10 ans ? » au Sénat

Quelle France dans 10 ans ? Débats thématiques nationauxAfin de participer activement à la réflexion « Quelle France dans 10 ans ? » que le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a été chargé par le Président de la République de mener, le Président du Sénat Jean-Pierre Bel a mis en place un groupe de travail sénatorial. Ce groupe, constitué de 48 sénateurs et sénatrices de toutes commissions et de toutes délégations, a pour mission d’apporter à cette réflexion l’éclairage du Sénat, véritable force de proposition sur les sujets intéressant l’avenir de la France. Il a débuté mardi dernier avec l’audition de Jean Pisani-Ferry, Commissaire général à la stratégie et à la prospective.

La stratégie que doit préparer le Commissariat pour la fin de l’année s’organise autour de cinq enjeux, à propos desquels l’instance a déjà produit cinq « notes d’introduction au débat national », qui posent de manière précise les termes du débat.

Ces cinq enjeux sont l’avenir de notre modèle de production, la réforme de notre modèle social, la soutenabilité de notre modèle de croissance, les mutations de la société française et enfin le projet européen.

La note consacrée à la soutenabilité de notre modèle de croissance a particulièrement attiré mon attention. Le Commissariat expose d’abord quelques limites de notre modèle : hausse du niveau de formation de la population mais des inégalités d’accès à l’enseignement supérieur qui demeurent élevées ; un important effort de recherche mais un investissement insuffisant dans le domaine des nouvelles technologies, notamment les logiciels ; des problèmes croissants de soutenabilité environnementale et financière. Face à ce constat, des objectifs doivent être fixés et des arbitrages réalisés : doit-on privilégier l’investissement dans les infrastructures ou dans le capital humain ? La productivité ou l’environnement ? D’autres questions se posent : comment développer les technologies propres ? Comment sensibiliser les citoyens aux problématiques environnementales ? Quel sera le coût de l’évolution de notre modèle de croissance vers une soutenabilité environnementale accrue et dans quelle mesure ce coût est-il compatible avec la soutenabilité financière ?

Ces notes ne formulent pas de propositions mais ont vocation à poser les termes du débat. La finalité de la mission est de proposer un rapport sélectif proposant des choix précis et des objectifs chiffrés, et de fixer un cap pour les politiques publiques. Pour parvenir à cet objectif ces notes sont étudiées, débattues, mises en perspective par des acteurs issus de la société civile, des experts, des think tank, et le groupe de travail sénatorial.

Un seul bémol à ce travail de qualité : l’absence de réflexion concernant l’expatriation, alors même que celle-ci devient un phénomène toujours plus important. Aujourd’hui 2,5 millions de Français sont établis hors de France, et avec une augmentation annuelle de 4 % ce sera évidemment, davantage encore qu’aujourd’hui, l’une des grandes réalités de la France dans 10 ans. Je pense surtout à la note sur les mutations de la société française, dans laquelle l’expatriation aurait toute sa place aux côtés par exemple des réflexions sur l’immigration. Soyez assurés que j’œuvrerai cependant pour que cette lacune soit comblée au cours de la réflexion. Prochaine étape : une audition « retour » début novembre, au cours de laquelle les membres du groupe de travail transmettront leurs propositions sur chacun des cinq axes.

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