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5ème conférence de presse du Président de la République: l’essentiel des points abordés

46a4b7a99194f8f7a7ae41810959998cf1fb6c07Il y a un mois, « la France a été attaquée dans ce qu’elle avait de plus sacré : la liberté d’expression, la République. Les terroristes voulaient la mettre à genoux, elle a fait masse. Les extrémistes voulaient la diviser, elle a fait bloc ».

L’esprit de janvier 2015, c’est l’unité de la République. Cette exigence n’efface pas les différences, les clivages, mais les dépasse dans une force qui va à l’essentiel, assurer la cohésion du pays pour le faire avancer, le faire réussir.

« Cet esprit-là », Le Président de la République se doit de « le prolonger avec le gouvernement ». « La République sera intraitable, implacable. Elle sera aussi irréprochable pour les libertés et pour le droit » :

« Être à la hauteur de la menace » est « la première des responsabilités » :

o « La vigilance a été portée à son niveau maximal » ;

o « Une loi sur le renseignement est en cours de préparation, sera présentée en mars et votée avant l’été ».

– « La laïcité n’est pas négociable ». « Elle doit être comprise pour ce qu’elle est : la liberté de conscience et donc la liberté des religions. Ce sont des valeurs et des règles de droit qui consistent à protéger ce qui nous est commun mais aussi ce qui nous est singulier. C’est une garantie pour la France contre les intolérances. La laïcité doit se transmettre et s’apprendre, notamment par l’école :

o Le président de la République a « demandé au ministre de l’intérieur un travail pour la sécurité des mosquées et la formation des imams, des aumôniers et la lutte contre la radicalisation ». « Le dialogue avec les cultes fait partie des devoirs de la République, et notamment avec le culte musulman » ;

o « Le culte musulman en France a été organisé mais n’a pas la capacité de faire prévaloir un certain nombre de règles, de principes. [Le président de la République a] demandé au gouvernement de travailler pour renforcer la représentativité de ce conseil, de travailler avec lui pour régler des problèmes bien précis : la formation des aumôniers en prison, des imams » ;

o « Nous sommes pleinement dans la laïcité, l’Etat n’organise pas le culte mais fait en sorte que les règles de la République soient pleinement respectées » ;

o « Il n’est pas question de modifier la loi de 1905. Il y a déjà toutes les façons d’assurer la liberté de conscience».

– « L’école, c’est la meilleure arme pour la reconquête », c’est depuis le début la priorité du quinquennat:

o Il faut agir pour la maîtrise du français dès la maternelle car c’est essentiel pour vivre en France.

o De nouveaux moyens seront donnés contre le décrochage scolaire.

o La formation des enseignants sera renforcée pour les préparer à leur métier.

o Les lycées professionnels seront revalorisés et le parcours de ces jeunes sera accompagné.

– « Lutter contre les inégalités des territoires » est une nécessité, avec :

o « Le peuplement », c’est-à-dire la mixité sociale, qui doit être priorité, avec des logements sociaux là où ils sont nécessaires mais pas forcément là où ils sont déjà.

 « Nous devons faire en sorte que la loi SRU soit strictement appliquée, que des communes ne puissent pas s’en dégager et s’il le faut les sanctions seront renforcées, le pouvoir des préfets sera lui-même conforté pour prendre les décisions en matière de construction de logements dans ces villes-là » ;

o « L’accompagnement », « pour que le tissu social soit renforcé en nous appuyant sur les associations, sur la démocratie » ;

o « Le développement, avec la création d’une Agence du développement économique » ;

o « Plutôt que des statistiques ethniques, il faut des politiques en fonction des lieux de vie » ;

– « Un nouveau contrat civique » a été proposé par le président de la République avec :

o La mise en place d’un service universel pour les jeunes.

  •  Tout jeune qui voudrait faire un service civique « pourra le faire dès le 1er juin » ;
  •  « Si on devait aller vers un service civique obligatoire, le peuple devrait être consulté » ;

o La création d’une réserve citoyenne pour les Français ;

o Le renforcement de la démocratie participative ;

o L’expérimentation en métropole du service militaire adapté (SMA), actuellement en vigueur outre-mer, avec la création de trois centres.

S’agissant de la politique internationale :

– « Le premier défi, c’est la lutte contre le terrorisme ». « Nous sommes aux côtés de ceux qui luttent pour la liberté dans le nord de la Syrie. Nous continuerons de le faire, quelles que soient les menaces qui nous sont adressées » ;

– « En Ukraine, c’est la guerre ». « La paix est menacée aux portes de l’Europe ». « Des armes lourdes sont utilisées, des civils sont tués ».

Avec Angela Merkel, le président de la République a décidé de partir ce jeudi à Kiev pour faire une nouvelle proposition sur le conflit lui-même, fondé sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

« On pense toujours que la guerre c’est pour les autres, c’est loin, pour les autres générations.

On est passés en quelques mois d’un différend à un conflit, et d’un conflit à la guerre. Soit on rentre dans une logique où on arme les protagonistes, comme les Russes le font. Dans ce cas, il faudrait le faire pour les Ukrainiens…

Et il y a une autre option, qui n’est pas sûre de réussir. Mais si elle n’est pas tentée, on ne le saura jamais. C’est l’option de la diplomatie, de la négociation. Lorsque j’ai réuni les présidents Porochenko et Poutine le 6 juin, j’avais considéré que c’était un pas important qui était ainsi fait. Puis il y a eu le protocole de Minsk. Nous pensions qu’une solution était en perspective. Et puis tout s’est défait…

Maintenant, nous sommes dans la guerre, et dans une guerre qui peut être totale. Avec la chancelière, nous avons décidé de prendre cette initiative, en allant à Kiev. Avec l’objectif non pas de parler mais de trouver un texte qui convienne à toutes les parties.

Si nous réussissons, nous aurons évité une escalade dans le conflit. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de risque pour demain.

Si nous échouons, je ne me place pas dans cette hypothèse mais elle existe, que dira-t-on ? Que la France et l’Allemagne ont fait, en tant qu’Européens, en tant qu’amis de l’Ukraine, de la Russie, tout ce qu’elles pouvaient faire.

Avec Angela Merkel, nous avons considéré que nous avions des responsabilités particulières. L’Allemagne parce qu’elle a des liens économiques forts avec l’est de l’Europe, avec la Russie. La France est une grande nation européenne, a un lien historique, politique, économique avec la Russie. Il y a un lien fort entre la France et l’Allemagne. Quand elles sont unies, ça pèse non seulement en Europe mais partout dans le monde. Quand nous sommes ensemble, nous avons cette capacité de peser dans le monde.

En Ukraine, la France veut éviter la guerre et donc n’en sera pas, elle veut éviter cette logique. La France ne rentre pas dans le débat de la fourniture des armes à l’Ukraine, c’est pourquoi je fais ce déplacement avec Angela Merkel ».

– « La France organisera la conférence sur le climat. Là encore, le temps presse ». « C’est à la fin de l’année, les contributions des Etats doivent être connus avant l’été. La France devra être exemplaire ».

– « La France doit être à l’initiative en Europe. L’unité de la République et l’Union européenne sont liées ». La priorité à la croissance, rappelée par le président de la République depuis 2 ans, « s’est imposée sans remettre en cause l’effort sur les déficits publics ».

o En particulier, « il faut construire une Union européenne de l’énergie. Ce n’est pas possible d’avoir 28 politiques énergétiques, même si chacun doit avoir sa propre politique de diversification énergétique. […] Nous devons avoir des règles communes pour que nous ayons notamment aussi des politiques pour le prix du carbone qui puissent être particulièrement efficaces pour atteindre les objectifs » ;

o S’agissant de la Grèce, « le rôle de la France, c’est de trouver une solution, de contribuer à un accord dans le respect du vote des Grecs mais aussi le respect des règles européennes, des engagements ». le président de la République a recommandé au Premier ministre grec Alexis Tsipras d’aller voir la chancelière allemande Angela Merkel, qui « le recevra ».

« La France ne peut préserver son unité, tenir son rang, agir en Europe, que si elle est forte économiquement. Nous devons faire preuve d’audace, de volonté et donc d’initiative » :

– « Il n’y a pas de montée inexorable du chômage […]. Nous allons continuer les réformes » ;

– « Le pacte de responsabilité est en application depuis le 1er janvier. Une loi est en discussion au Parlement » ;

– « Nous devrons aller plus loin encore avec des réformes sur l’emploi des jeunes, l’insertion des chômeurs de longue durée, faciliter le financement de notre économie. Nous avons besoin d’un dialogue social rénové. Il peut parfois échouer. Quand les discussions n’aboutissent pas, l’Etat doit prendre la relève. Ce qui sera bientôt fait, avec une loi ».

– « Une grande école du numérique sera créée, elle sera chargée de diffuser ses formations partout sur le territoire en plus de ce qui va être fait dans le cadre de l’enseignement ».

« Je veux une France forte pour distribuer les richesses, dans une conviction d’unité, de réconciliation, autour de l’égalité, de la justice, de ce que doivent être les droits et les devoirs d’une jeunesse qui attend beaucoup de nous. Pendant les deux ans et demi à venir, j’agirai sur les grands sujets que sont l’école, l’égalité entre les territoires, la capacité que doit avoir notre pays pour avoir une meilleure santé, un projet de loi sera bientôt présenté pour que l’accès aux soins sera garanti quels que soient ses moyens, sur tous les territoires » .

ET AUSSI :

« J’ai forcément changé », à la suite de ces épreuves qui ont « aussi changé notre pays ». « Il ne le sait pas encore mais il a éprouvé une grande fierté avec un grand malheur ».

« Je n’engagerai de réformes que si elles sont consensuelles sur les institutions ».

 « Le tiers payant [généralisé] ne sera mis en place que si un mécanisme simple de paiement est possible pour les professionnels de santé ».

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