J’ai saisi la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique au sujet de la réforme du concours d’entrée de l’ENA qui n’autorisera, à compter de 2018, plus que l’anglais comme épreuve de langue. Je m’interroge en effet sur la pertinence d’une telle décision, au regard des conséquences, que j’estime néfastes, tant pour les compétences et l’ouverture aux monde des futurs énarques, que pour le signal que ce choix induit auprès des pays dont la langue est supprimée en tant qu’épreuve.
Texte de la question : Mme Claudine Lepage appelle l’attention de Mme la ministre de la décentralisation et de la fonction publique sur les conséquence du choix de l’épreuve d’anglais comme seule épreuve de langue au concours d’entrée à l’école nationale d’administration, à partir de la session de 2018.
Les douze autres langues, autorisées jusqu’à présent par l’arrêté du 13 octobre 1999, ne pourront plus être choisies au concours d’entrée et seront, au cours de la scolarité, reléguées dans des formations facultatives non prises en compte dans le classement final.
Ce choix de la langue unique représente une régression incompréhensible, contraire à toute vision prospective et aux intérêts de la France tels qu’ils sont généralement affirmés par le gouvernement français. Le monde d’aujourd’hui est un monde plurilingue qui ne devrait admettre aucune hégémonie linguistique et priver les futurs hauts fonctionnaires de l’ouverture au monde que permet la diversité linguistique et culturelle lui semble très inopportun, alors même que les anglophones s’interrogent sur les limites de leur propre monolinguisme.
De surcroît, elle estime que la France donnerait un très mauvais signal à l’ensemble des pays dont les langues sont éliminées du concours, avec un impact logiquement négatif sur l’enseignement du français dans le monde.
Elle souhaite donc l’alerter sur les conséquences d’une telle décision.