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San Francisco, entretien avec l’Éducation Française de la Bay Area – EFBA

Lors de mon dernier séjour sur la côte ouest des Etats-Unis je me suis, avec beaucoup de plaisir, prêtée à une séance de questions-réponses avec l’EFBA. Vous pouvez retrouver cet entretien en ligne ici.
Et je vous invite à consulter le site de l’EFBA  qui propose des cours de français pour enfants francophones et anglophones, en « after school » dans des écoles de la région de San Francisco.

Qu’est ce qui a motivé votre visite dans la Baie ?

J’étais déjà venue à San Francisco mais j’étais passée très rapidement de l’autre côté de la baie. Je souhaitais revoir l’Ecole Bilingue et visiter l’Alliance Française de Berkeley. Par ailleurs, je connais Gabrielle Durana depuis plusieurs années et suis attentivement le développement d’EFBA. Le travail de cette association pour la diffusion de la langue française et des cultures francophones auprès des familles qui n’ont pas accès aux structures telles que les Lycées Français est particulièrement intéressant. J’avais à cœur de visiter des classes. Je suis ravie d’avoir été dans l’école d’Hillcreast(antenne d’Oakland)et d’avoir rencontré les différents acteurs de terrain. J’ai pu y constater un véritable souci de transmission des savoirs que ce soit auprès des élèves débutants ou auprès du public francophone avec un niveau plus avancé.

Vous connaissez EFBA depuis sa création. Que pensez-vous de son évolution ?

Son évolution est absolument extraordinaire ! Je connais beaucoup de programmes FLAM (Français Langue Maternelle, ndlr). Celui-ci s’est professionnalisé au bon sens du terme. Il est porté par des personnes qualifiées et offre des programmes de grande qualité.

Pensez-vous qu’EFBA puisse être un modèle de développement pour les autres associations FLAM à travers le monde ?

Tout à fait. Les programmes FLAM sont une alternative aux programmes de l’Education Nationale. Au delà des questions de frais de scolarité, tous nos ressortissants n’ont pas un Lycée Français près de chez eux. Les associations FLAM permettent de maintenir le lien avec la langue française et les cultures francophones. Ce type d’initiative permet d’élargir le sentiment d’appartenance qui n’est pas toujours évident à cultiver lorsqu’on réside à l’étranger. EFBA, en se professionnalisant, a su ancrer et pérenniser cette dynamique. C’est un modèle qui selon moi doit être démultiplié.

Vous parlez d’alternative aux programmes de l’Education Nationale. N’est-il pas souhaitable d’intégrer les associations FLAM à l’ensemble des actions de coopération culturelles et linguistiques ? N’est-il pas souhaitable de mettre un terme aux querelles de clochers ?

 

Effectivement et nous travaillons dans ce sens. Aujourd’hui nous parlons d’offre complémentaire. Nous l’évoquons d’ailleurs dans notre rapport co-écrit avec Philip Cordery (député des Français du Benelux, ndlr) visant à limiter l’augmentation des frais de scolarité. Je suis très optimiste. Je crois que nos différentes structures éducatives œuvrant hors de France s’inscrivent aujourd’hui dans une dynamique de rassemblement. Cela n’a pas toujours été le cas, il faut l’admettre mais je constate une évolution positive très nette. En 2005, j’ai moi-même créé une association FLAM lorsque je vivais à Munich en Allemagne. Nous avons ouvert 15 antennes et encadré plus de 120 enfants. Au départ l’Ecole Française locale voyait nos actions d’un mauvais œil alors même qu’elle ne pouvait satisfaire toute la demande et que les listes d’attente s’allongeaient. Néanmoins, assez rapidement, les tensions se sont apaisées et l’Ecole Française nous a offert des locaux, tandis que l’Institut Français nous a aidés à former nos enseignants. En d’autres termes, nous avons su travailler ensemble à la promotion de la langue française.

Vous avez présenté le 17 février dernier les conclusions de votre rapport visant à limiter l’augmentation des frais de scolarité dans les lycées français à l’étranger. Quel accueil a-t-il reçu ?

Un accueil très favorable dans l’ensemble. Nous proposons des pistes. Toutes les mesures proposées ne seront peut-être pas mises en place mais les plus importantes ont été très bien accueillies. Elles seront rapidement appliquées. Une autre partie des propositions requiert un temps de réflexion plus long. Enfin, certaines pistes seront certainement écartées. Encore une fois, il me semble que nous vivons une phase de prise de conscience collective particulièrement positive. Je m’en réjouis.

Merci beaucoup pour votre visite Madame la Sénatrice. Je crois que vous avez fait bonne impression auprès des enfants. Bon voyage à Seattle.

Visitez le blog de Claudine Lepage.

Propos recueillis par Vincent Minquoy. Oakland. Californie. Jeudi 25 mars 2015.Crédit photos EFBAE

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