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Femmes d’entreprises : Quels engagements pour quelle représentation ?

« Encore un débat sur la parité… Que veulent-elles encore revendiquer! ». C’est ainsi que Paulette Picard, la présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Indre a ouvert les débats du forum « Femmes d’entreprises, Quels engagements pour quelle représentation ? ».

Encore une fois, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les femmes représentent actuellement 45 % de la population active et 30 % des créateurs et des chefs d’entreprises. Et pourtant, elles ne sont que 10 à 15 % à être membres d’instances socio-économiques. De surcroit, de fortes disparités existent entre les catégories économiques : 21 % dans le commerce, 14 % dans les services et seulement 10 % dans l’industrie. Et à ce jour, seules 6 CCI sur 152 sont présidées par une femme.

Il y a lieu que la réalité économique de la présence des femmes se reflète aussi dans les mandats. Mais nous sommes bien loin du compte.

La participation  à ce forum, organisé sous sous l’égide des chambres de commerce et d’industrie de France (CCI) et la Caisse d’Epargne, de Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, et Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire, témoigne de l’engagement du gouvernement.

Comme l’a souligné Pascale Boistard, l’engagement public en faveur de la parité ne s’inscrit pas seulement dans une démarche éthique et politique, le gouvernement demeure convaincu que, au-delà, elle contribue à l’efficacité de nos politiques économiques sur le long terme.

Le gouvernement a, ainsi, poursuivi une politique ambitieuse en faveur de la représentation féminine. La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a modifié le scrutin des membres des CCI par l’introduction d’une obligation de mixité de binômes titulaires-suppléants candidats aux CCI de région.

Je me félicite que cet engagement gouvernemental soit aussi soutenu par l’instance consulaire à travers plusieurs initiatives. Un an avant les prochaines élections, il est essentiel de mettre en œuvre de telles actions pour valoriser des femmes d’entreprises engagées dans la vie publique et permettre ainsi cette mutation bénéfique en faveur de la parité.

Au cours de cette journée, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes a aussi livré quelques chiffres « plutôt encourageants » du rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sur la parité dans les conseils d’administration : la part des femmes dans les entreprises privées cotées au CAC40 a triplé entre 2009 et 2015. La France se place désormais en tête des pays membres de l’Union européenne avec 34 % de femmes dans les conseils d’administration de ses entreprises.

Cependant, je ne peux m’abstenir de souligner, et de regretter, que l’Etat actionnaire d’Engie ait renoncé à placer Isabelle Kocher, numéro 2, à la tête de l’entreprise. L’actuel patron, Gérard Mestrallet, restera finalement président non exécutif.

La France devra donc, encore, attendre avant qu’une femme ne devienne PDG d’une entreprise du CAC 40 !

Par ailleurs, Pascale Boistard a souligné que le progrès ne se fait pas sentir dans les petites entreprises, où la proportion des femmes dans les conseils n’est que de 15 %. « C’est sur cette cible que va désormais se concentrer notre action, et les CCI peuvent nous y aider » a-t-elle ajouté.

Ces derniers chiffres semblent bien confirmer, que même si l’instauration législative de quotas n’est pas une solution idéale, c’est bien, à l’heure actuelle, la seule solution pour faire évoluer les mentalités ! Comme la subtilement évoqué lors de ce forum, ma collègue Michèle André, Présidente de la commission des Finances : « C’est comme un verrou sur une porte, ce n’est jamais joli mais c’est nécessaire. »

Pour terminer, signalons une dernière étude, publiée ce 8 février, par le « Peterson Institute for International Economics » se penche sur la féminisation des directions de près de 22 000 entreprises dans 91 pays, en cherchant à répondre à cette question : « La mixité est-elle profitable ? » . Bien évidemment, la réponse est clairement positive : il existe bien une notable corrélation entre la présence de femmes à des postes de direction et les performances économiques des entreprises.

Au-delà même du seul principe d’égalité entre les femmes et les hommes, comment la France peut-elle se permettre que la moitié de sa population, représente, encore aujourd’hui,  un potentiel économique inexploité !

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