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Associations: les femmes s’engagent!

Ce jeudi 31 mars,  la délégation aux droits des femmes du Sénat organisait un colloque sur le thème de l’engagement citoyen des femmes. Je me réjouis du grand succès de cette manifestation et salue sa remarquable qualité et sa parfaite organisation!

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à œuvrer au sein d’associations. Pourtant, cette fois encore, elles demeurent moins visibles que ces derniers. En premier lieu, parce qu’elles sont, malgré leur nombre, moins à occuper les postes de direction au sein de ces associations.  Certes, comme le rappelle l’une des intervenantes, cette situation n’est que la traduction de la position des femmes dans la société, où les clés de la cité continuent à être confiées aux hommes.

Il s’agit donc de mettre davantage en valeur cet engagement. Cela est essentiel car, de surcroit, le militantisme associatif est souvent la première étape vers d’autres formes d’engagement public.

Ce colloque a abordé divers aspects de l’engagement des femmes au service de la Cité, et permis de faire témoigner des femmes sur leurs parcours et les responsabilités qu’elles exercent au sein d’un large spectre du monde associatif. J’avais d’ailleurs, pour ma part, demander l’invitation des femmes membres du conseil d’administration de Français du Monde – adfe que je préside. Morgane Marot (également conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger pour l’Europe du Nord) a ainsi assisté à cette matinée.

Après une très instructive introduction de l’historienne Michelle Perrot, professeure émérite à l’université Paris VII – Denis Diderot sur  » Le rôle historique des femmes dans les associations « , une première séquence a eu pour thème:   » Pourquoi les femmes s’engagent? ». De nombreuse femmes, présidentes d’associations très variées ont témoigné de leur engagement: Claire GUICHET, rapporteure pour la délégation aux droits des femmes du CESE de Les forces vives au féminin (octobre 2015) : « Les femmes dans la représentation citoyenne », Gisèle BOURQUIN, présidente de Femmes au-delà des mers, Anne BARRE, co-présidente de WECF (Women in Europe for a common future) France, Guylaine BROHAN, présidente départementale de la Fédération Familles rurales – Vendée, maire-adjointe de St Georges de Montaigu, Damarys MAA MARCHAND, présidente de la Fédération IFAFE (Initiative des femmes africaines de France), Florence MONTREYNAUD, historienne, cofondatrice des Chiennes de garde, de Encore féministes ! et de Zéromacho ; auteure de Chaque matin, je me lève pour changer le monde. Du MLF aux Chiennes de garde. Mémoires féministes (2014, Ed. Eyrolles).

La seconde séquence a traité de la question de « La place des femmes dans les associations. Comment valoriser leur engagement ? ». Ici encore, des intervenantes de très grande qualité: Alice  CLEMENT – Vice-présidente en charge des affaires sociales de la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), Adeline GERRITSEN  – Vice-présidente d’OSE (Organe de sauvetage écologique), Claire GUICHET  – Rapporteure pour la délégation aux droits des femmes du CESE de Les forces vives au féminin (octobre 2015) : « Les femmes dans la représentation citoyenne », Claire HÉDON  – Présidente d’ATD Quart monde , Sophie RÉTIF  – Sociologue, auteure de Logiques de genre dans l’engagement associatif. Carrières et pratiques militantes dans les associations revendicatives.

Ce colloque a apporté un éclairage particulier sur les raisons de cette gouvernance des associations où, comme dans la vie publique en général, l’on retrouve un certain nombre d’inégalités, notamment sexuées.

Il importe donc, tout d’abord, que toutes et tous s’engagent. En effet, la problématique ne se pose pas tant en termes d’apport spécifique des femmes aux associations, qu’en termes d’exigence naturelle à y retrouver, tout simplement, un reflet réel de la société et donc une vraie parité: 50% de femmes et 50% d’hommes. Comme l’a souligné l’une des intervenantes, il faut « changer la gouvernance et non changer les femmes »!

Et il importe également que les femmes cessent de s’auto-censurer, empreintes qu’elles sont, encore et toujours, de stéréotypes sexistes et peut-être repensent leurs motivations: les femmes ne doivent, effectivement, pas seulement chercher  « à donner du sens », comme l’ont évoqué la quasi-totalité des intervenantes. Elles doivent aussi ne pas hésiter , comme la plupart des hommes, à prétendre tout simplement mettre  leurs compétences  au service de ces associations!

Je ne puis terminer sans évoquer qu’au delà de cet équilibre indispensable, la valorisation de l’engagement associatif constitue un véritable enjeu pour l’engagement politique des femmes. Je peux en effet témoigner combien le militantisme associatif  est, pour beaucoup d’élues, un premier pas vers l’engagement politique.

Retrouver ici l’intégralité du colloque en vidéo

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