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Coopération Afrique – Union européenne, l’envers du décor

Suite au rapport d’information sur la coopération entre l’Union européenne et l’Afrique sur les migrations, la Cimade, le collectif Loujna-Tounkaranké et le réseau Migreurop ont coorganisé vendredi 15 décembre toute une journée de décryptage de cette politique migratoire.

L’analyse proposée a conduit à développer plus particulièrement trois concepts au cours de cette journée : l’externalisation des politiques migratoires, la coopération en matière de politique migratoire et le concept de développement.

Très critique envers la politique migratoire menée, les différents intervenants se sont accordés sur l’idée que celle-ci constituait aujourd’hui une véritable monnaie d’échange dans le cadre de négociations plus larges.

Alain Morice, chercheur et membre du réseau Migreurop a ouvert cette journée en explicitant les différents concepts abordés. La notion d’externationalisation qui consiste principalement à charger des états extracommunautaires de gérer à distance les frontières des pays européens et ce, afin de lutter contre les « flux migratoires irréguliers » a été vivement dénoncée. Fruit d’une vision négative des migrations et en contradiction avec l’encouragement au déplacement de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ce concept semble avoir été supplanté aujourd’hui par une présence physique des états européens souhaitant contrôler leurs frontières de manière distanciée.

C’est le concept de coopération qu’Alain Morice a ensuite décrypté. Ce mot est aujourd’hui employé comme avaient pu être employés les termes de codéveloppement, de partenariat ou de bonnes pratiques : tous ces termes ne servent selon Alain Morice qu’à dissimuler une réalité de rapports de domination. En effet, le refus de coopérer désigne aujourd’hui un refus d’adhérer à un système ou à une proposition et entre donc dans le champs d’un rapport de domination et non de dialogue.

Les trois tables rondes organisées ont permis d’envisager les enjeux de la coopération migratoire, de la coopération économique et des mobilisations de la société civile.

Cette journée avait pu être en partie financée par l’utilisation de ma réserve parlementaire, ce qui montre une fois de plus l’utilité de celle-ci pour les associations.

 

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