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41ème Journée internationale pour les droits des femmes

A l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, il me semble important de revenir sur les évènements marquants de 2017 et sur le chemin que nous pourrions emprunter en 2018.

2017 a été marqué par de grandes avancées pour les droits des femmes un peu partout dans le monde :
l’Arabie saoudite, dernier pays au monde interdisant aux femmes de conduire, annonçait en septembre 2017 qu’elles y seraient autorisées à partir de juin 2018, la Tunisie s’est dotée d’une loi qui reconnait juridiquement les violences faites aux femmes, la Jordanie et le Liban ont aboli les dispositions de leur législation permettant à un violeur de ne pas être poursuivi en justice s’il épouse sa victime.

Pour autant, le dernier rapport d’ONU femmes fait état d’un contexte international difficile dans lequel les « obstacles à surmonter sont titanesques » où les inégalités entre les sexes se manifestent dans tous les aspects du développement durable.

En France, à partir d’octobre 2017, suite au scandale Weinstein et aux mouvements qui s’en sont suivi « Me Too » et « BalanceTonPorc », les témoignages de femmes harcelées, agressées ou violées ont explosés. Libération de la parole, onde de choc, raz-de-marée… les associations qui viennent en aide aux femmes victimes de violences se sont retrouvées dépassées par la situation. Quand le 3919 se disait débordé, l’AVFT s’est vue contrainte de fermer l’accueil téléphonique face à l’impossibilité de traiter l’ensemble des demandes. Quelques mois avant cette explosion des demandes (+30% de dépôts de plaintes) le gouvernement prenait la décision de réduire le budget alloué aux droits des femmes de 27%. La délégation aux droits des femmes du Sénat a d’ailleurs fait part de son inquiétude au gouvernement quant à la dégradation des moyens des associations qui accompagnent les femmes victimes de violences.
À l’occasion de la clôture du Tour de France de l’égalité le 6 mars, ont été annoncée deux mesures nouvelles pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles : la mise en place d’un système d’alerte en réseau et d’une plateforme de géolocalisation des centres d’hébergements à destination des professionnels sans aucune précision des moyens alloués à ces mesures, ni date de mise en place.

La libération de la parole est une grande avancée et sera sans doute à l’origine d’une prise de conscience voire d’une révolution des mentalités en France, du moins je l’espère. Mais ce que je souhaite surtout c’est que toutes ces femmes et ces hommes qui se sont senti le courage de dénoncer ces faits, voient des réactions concrètes des pouvoirs publics. Il est insupportable d’imaginer que dans notre pays il puisse encore y avoir des personnes coupables de violences qui ne soient pas clairement condamnées par nos institutions.
La coupe d’un tiers du budget alloué aux droits des femmes ou la réduction du nombre d’inspecteur du travail de 16% ne favoriseront pas la condition des victimes alors certes, la parole s’est libérée, il faut désormais savoir l’écouter.

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