Le 8 mars est une date importante qui, chaque année permet de faire le bilan des avancées obtenues en termes de droits des femmes mais aussi de se projeter dans les grands combats de demain.
La rétrospective des avancées au cours de l’histoire permet de mettre en exergue les difficultés que les femmes ont pu dépasser grâce à l’avènement de droits nouveaux. Par exemple, ce n’est qu’à partir de 1907 que les femmes mariées peuvent disposer de leurs salaires, qu’à partir de 1938 qu’elles peuvent prendre des décisions importantes sans l’aval de leur mari (capacité juridique), qu’à partir de 1970 qu’elles partagent officiellement l’autorité parentale sur leurs enfants.
Le droit de vote est un cas particulier puisqu’il a été retiré aux femmes avant d’être de nouveau accordé après plus d’un siècle de revendications des féministes. En effet, les femmes votaient autant que les hommes au Moyen-Age et étaient convoquées à tous les États Généraux jusqu’à ceux de 1789 où elles ont été contraintes de se faire représenter par un homme. Olympe de Gouges s’est érigée contre cette injustice en rédigeant la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Mais ce n’est qu’en 1944 que le droit de vote fut de nouveau accordé aux femmes.
L’émancipation des femmes a également été possible grâce à l’instauration d’un baccalauréat ouvert aux femmes en 1919 et donc à l’accès aux études supérieures. Il faudra attendre 1983 pour que la loi établisse l’égalité professionnelle des femmes et des hommes et 2014 pour généraliser la parité avec le principe d’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités.
En 2018, l’index de l’égalité entre les femmes et les hommes a été rendu obligatoire imposant ainsi aux entreprises une obligation de résultat concernant par exemple les écarts de salaires et en se fondant sur cinq indicateurs (écart de rémunération entre les femmes et les hommes à poste égal et âge comparable, nombre de femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations, pourcentage de salariées ayant bénéficié d’une augmentation dans l’année de leur retour de congé maternité, écart de taux de promotions entre les femmes et les hommes, écart de taux d’augmentations individuelles de salaires).
Malgré toutes ces avancées législatives, les écarts restent étourdissants dans le domaine professionnel : les hommes gagnent 16% de plus que les femmes pour un travail à temps plein et si l’on prend tous les temps de travail confondus, l’écart s’élève à 31%.
Dans la vie personnelle aussi les sujets sont nombreux comme la répartition des tâches domestiques et familiales. Une des clés d’une nouvelle répartition des tâches, outre le fait d’opérer un véritable changement culturel, passe par la réduction des écarts de salaires mais aussi de prévoir un congé parental rémunéré.
Dans le domaine des violences faites aux femmes, qui connaissent de nouvelles formes avec les réseaux sociaux, de grands progrès restent à faire dans la prévention mais aussi dans les réponses à apporter à ces violences tout autant que dans le recueil de la parole des victimes de violences. Si cette parole s’est libérée grâce, notamment, au mouvement MeToo, il reste en effet de nombreuses lacunes à combler par exemple dans l’accueil réservé aux femmes victimes de violences dans les commissariats, les hôpitaux ou encore dans leur accompagnement social. Dans les propositions du Parti socialiste pour une Europe féministe, il est notamment prévu de renforcer la lutte contre les violences infligées aux femmes en soutenant l’action des associations œuvrant pour les droits des femmes en augmentant leurs subventions, en programmant leur financement dans la durée et des plans contre les violences.
Pour retrouver les propositions du PS pour une Europe féministe, cliquez ici
Les réseaux sociaux sont souvent un terreau fertile des stéréotypes de sexe qui ont la vie dure et devraient donc faire l’objet d’un plus grand contrôle de toute parole discriminante. Par ailleurs, l’invisibilité des femmes doit être combattue, dans le sport, la vie politique et publique, les médias, la culture etc…
Le regard que notre société porte sur les femmes doit changer, un cliquet civilisationnel doit être engagé.
