Le 28 mars dernier, M. Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, avait évoqué la possibilité d’attribuer, sur les 10 000 postes de volontaires de solidarité internationale qui doivent être créés avant 2010, un certain nombre d’entre eux à l’AEFE afin de renforcer ce réseau par la présence d’enseignants retraités de l’Éducation nationale. Or le recrutement d’enseignants retraités de l’Education nationale pour renforcer prochainement le réseau de l’AEFE n’allait pas sans provoquer des réactions indignées : outre qu’une partie de ces retraités volontaires serait détournée de leur première mission consistant à renforcer la solidarité et la coopération avec les pays du Sud, le recrutement de nouveaux professeurs se verrait définitivement entravé et sacrifié au sous-financement chronique du réseau AEFE.
M. Alain Joyandet, reprenant les propos de Mme Anne-Marie Descôtes, Directrice de l’AEFE, me répond que « le recours à des volontaires doit être appréhendé comme un mode de recrutement complémentaire, pour des situations particulières, mais non comme se substituant au statut des personnels locaux. Cette mesure s’inscrirait dans une forme de coopération rénovée et ne saurait se faire au détriment des autres modes de recrutement, notamment de personnels locaux.
Pour les enseignants nouvellement retraités qui souhaiteraient s’engager dans une démarche de volontariat international, il s’agirait plutôt pour l’AEFE d’utiliser leurs compétences pour faire face à des situations exceptionnelles qui ne trouvent pas toujours de solution localement, par exemple pour assurer des remplacements d’enseignants absents pour des durées importantes (congés de maladie prolongés, congés de maternité, stage avant titularisation…). Des postes d’enseignant spécialisé ou d’auxiliaire de vie scolaire pourraient également leur être proposés pour favoriser, par un enseignement adapté, la scolarisation des enfants handicapés. Enfin, ils pourraient exercer pleinement leurs compétences dans certains lycées ou dans certaines disciplines lorsque les établissements rencontrent des difficultés pour trouver des ressources localement. »