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RFI-Communiqué de l’intersyndicale du 3 décembre 2009

rfiVous avez voulu jouer avec le volontariat, c’est le volontariat qui se joue de vous, monsieur le président !

271 salariés de RFI se sont porté candidats au départ volontaire de l’entreprise dans le cadre du plan de licenciement. C’est beaucoup plus que le chiffre de suppression de postes prévu par le PSE. Cinq chefs de service sur sept, 80 % de l’encadrement intermédiaire sont partants à la rédaction en français. La direction comptait sur cet encadrement pour accompagner le PSE et mettre en place sa nouvelle stratégie : c’est raté ! Á la technique, 36 salariés sur 150, soit 20 % seulement, ont postulé sur la fonction TCR que la direction veut généraliser. La direction voulait s’exempter d’une négociation avec les syndicats pour mettre en place ce nouveau métier : encore raté !

La fuite des cerveaux, des talents et des compétences à laquelle on assiste n’est rien d’autre, dans la très grande majorité des cas, qu’un vote de défiance avec les pieds. Beaucoup des candidats au départ sont loin d’être des seniors, ce sont aussi de jeunes collègues que rien ne semble plus retenir. Ils ont participé au mouvement de grève le plus long de l’audiovisuel public afin d’alerter les pouvoirs publics sur la casse de l’entreprise. Le pouvoir politique a fait la sourde oreille. Ces collègues ne croient plus aux nouvelles orientations stratégiques ni aux perspectives de développement de RFI au sein de l’Audiovisuel extérieur de la France. La décision leur appartient, mais c’est aujourd’hui à la direction de prouver à ceux qui restent que ceux qui partent ont eu tort, car personne ne peut se réjouir d’une telle hémorragie des forces vives de RFI.

L’intersyndicale, elle, s’est toujours prononcée pour que le PSE soit transformé en un plan de départs volontaires. C’est la perspective qui semble se dessiner.

1. Face à l’afflux des départs, la direction semble accepter de ne pas procéder à des licenciements secs. Soulignons que c’est la victoire de l’intersyndicale en Cour d’appel qui a permis de regrouper des catégories de personnel. Cela a eu 2 conséquences :

  • rendre beaucoup plus difficile les licenciements secs dans les secteurs de langue ;
  • permettre de partir à des journalistes travaillant dans les secteurs qui n’étaient pas touchés par des suppressions de poste.

Cela dit, la direction pose comme condition pour éviter les licenciements secs que les salariés dont le poste est supprimé acceptent un reclassement interne. Pour nous il faut que les propositions de reclassement soient acceptables par les salariés.

2. La direction semble d’accord pour accepter tous les départs. C’est maintenant au président d’obtenir le feu vert financier des autorités de tutelle puisqu’elles ont soutenu son plan social contre vents et marées.

3. Il ne saurait y avoir plus de 206 suppressions de poste sans que cela soit compensé par une embauche pour un départ supplémentaire.

4. Si le président obtient un engagement financier des tutelles sur ces 2 derniers points, il lui revient alors de présenter aux syndicats un accord d’entreprise sur ces bases.

Il y a ceux qui partent, il y a ceux qui restent. Comment faire fonctionner la société après une telle saignée ? Comment reconstruire sur de nouvelles bases ? Telle est aujourd’hui notre principale préoccupation.

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