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RFI : moral en berne

rfiRencontre en fin de semaine dernière avec trois déléguées de l’Intersyndicale de RFI qui représentent 60 % du personnel. L’ambiance à RFI ne s’est pas améliorée depuis la mise en place du plan social il y a quelques mois. 270 candidats au départ, 201 candidatures ont été retenues à ce jour, 69 sont toujours en suspens. Pour ces dernières, les personnes concernées ne savent pas ce qu’il va advenir d’elles. Puisqu’elles ont indiqué qu’elles étaient prêtes à quitter RFI, elles ne sont plus prévues pour aucune promotion, sans être assurées de pouvoir partir dans des conditions équivalentes à celles de leurs collègues. La démotivation se fait sentir. Les effectifs des rédactions diminuent sans possibilité de recourir à des pigistes avec pour conséquence une augmentation du nombre de rediffusions, ce qui n’est bon ni pour la qualité ni pour l’image de RFI. Les activités se recentrent plus particulièrement sur l’Afrique après l’abandon progressif des autres continents. Les salariés déplorent un harcèlement moral quasi quotidien pour ceux qui résistent encore et craignent pour l’avenir de cette radio qu’ils aiment et qu’ils voudraient continuer à servir mais qui voient ses moyens détournés pour être utilisés pour soutenir France 24 qui serait en difficulté. TV 5 serait également visé par la Direction qui souhaiterait faire sortir la chaîne francophone de l’AEF. On parlerait même de pressions sur certaines chaînes hôtelières pour faire sortir TV5 des programmes proposés par celles-ci à leurs clients. Bref entre réalité et rumeurs il est bien difficile de faire la part des choses mais un fait est certain : la sérénité n’est pas revenue à RFI!

Devant cette situation, j’ai interrogé ainsi le ministre de la Culture et de la Communication :

Mme Claudine Lepage appelle l’attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur Radio France Internationale dont la situation continue de susciter de nombreuses inquiétudes et interrogations.

Le contenu du contrat d’objectifs et de moyens (COM) 2010-2013 de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF) n’est toujours pas connu. Alors qu’il était présenté par la précédente ministre de la culture et de la communication comme imminent, la direction avait encore indiqué, en octobre dernier, qu’il ne serait signé que lorsque le budget de RFI, filiale de AEF, serait revenu à l’équilibre. Or cet équilibre était subordonné, selon la direction, à la réalisation du plan social d’envergure qu’elle ambitionnait.

Ce plan social a été mis en œuvre en 2009 et a conduit à 201 départs volontaires sur les 270 candidatures recueillies. Son coût global s’élève à 39,4 millions d’euros dont, selon la direction, 34 millions d’euros uniquement dédiés aux indemnités de départ. Mais d’autres chiffres sont évoqués: seuls 25 millions auraient servi au financement des indemnités et 1,6 millions pour les frais juridiques liés notamment aux contentieux prud’homaux. Enfin, 2,2 millions inclus dans les frais du plan sont en fait consacrés à la relance de la filiale arabophone, ce qui ne laisse pas de surprendre.

Ces indemnités ne sont d’ailleurs toujours pas financées pour la totalité des 270 candidats qui ont manifesté leur désir de départ, puisque 69 d’entre eux sont toujours en attente d’une réponse de la direction. Cette incertitude est mal vécue, d’autant plus qu’elle bloque toute promotion éventuelle. Par ailleurs, elle entrave de manière fâcheuse la réorganisation souhaitée des services.

L’émotion perceptible depuis de longs mois au sein de l’entreprise ne semble donc pas encore dissipée, hypothéquant lourdement le rétablissement de relations sociales sereines.

Elle lui demande si une date est déterminée pour la signature du contrat d’objectifs et de moyens et de bien vouloir l’informer sur de possibles mesures spécifiques pour financer le départ des 69 salariés candidats non satisfaits ainsi que sur les stratégies envisagées par la direction de RFI.

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