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Révision de la loi bioéthique: l’occasion manquée

be Il y a quelques semaines, à l’issue du vote en première lecture par le Sénat du projet de loi relatif à la bioéthique, je me félicitais de l’adoption d’un texte progressiste et humain, sans m’illusionner toutefois, sur le résultat de la navette parlementaire (lire ici)… Le texte finalement adopté en deuxième lecture, malgré le vote contre du groupe socialiste, confirme ces craintes.

Dans un revirement complet les sénateurs de la majorité ont, en effet, supprimé l’une des dispositions emblématiques du projet, la possibilité de recherche sur l’embryon et les cellules souches, pourtant réintroduite en commission. De la même façon, l’accès à l’assistance médicale à la procréation a-t-il été, à nouveau, fermé aux couples homosexuels. Et l’amendement visant à revenir sur l’interdiction systématique du don de sang faite à une catégorie de la population, à savoir les hommes homosexuels, a encore été rejeté. Enfin, même si la gestation pour autrui demeure interdite, que penser du maintien dans une « non existence » juridique des enfants nés par ce procédé en toute légalité à l’étranger?

Souhaitons à tout le moins que le principe de la révision de la loi tous les cinq ans sera adopté en commission mixte paritaire car, même si de rares dispositions sont positives tel que l’élargissement du cercle des donneurs d’organe, nous sommes très loin du compte. Ce texte révèle la frilosité du gouvernement et de sa majorité rétifs à toutes avancées sociétales auxquelles de plus en plus de citoyens aspirent et réfractaires aux avancées scientifiques que nous nous devons pourtant d’accompagner. Le respect des convictions individuelles de chacun est une chose mais il ne doit pas entraver la recherche de l’intérêt général que les élus de la République se doivent de mener au mieux.

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