La majorité sénatoriale a adopté, ce jeudi 16 février, la proposition de loi d’Anne-Lise Campion, contraignant les entreprises à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Bien qu’inscrite dans le préambule de la Constitution et appelée de leurs vœux par les législateurs, en particulier la loi fondatrice Roudy de 1983 puis la loi Génisson de 2001, qui en ont posé les principes, l’égalité professionnelle et salariale entre les hommes et les femmes est aujourd’hui encore loin d’être effective. Les chiffres sont là : en 2012, les femmes gagnent en moyenne 27% de moins que les hommes ; Les deux tiers des salariés à bas salaires sont des femmes ; 83% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et, lorsque ce temps partiel est imposé, il concerne des femmes peu qualifiées, leur faisant subir des horaires irréguliers voire fragmentés.
Cette situation résulte d’une accumulation d’inégalités de traitement et de discrimination, comme l’a souligné la sénatrice Michèle Meunier. Des faits conjugués à de nombreux préjugés encore fortement ancrés, qui imposent une réelle mobilisation. Or le désengagement du gouvernement sur cette thématique est flagrant. Sous un vernis compassionnel, ses coupes budgétaires, notamment sur le programme « Egalité entre les hommes et les femmes », mettent peu à peu à genou l’ensemble du réseau de protection de la femme.
Face à ce manque de volonté, il fallait envoyer un signe fort, une impulsion. Le texte voté par la majorité sénatoriale est simple, avec des mesures contraignantes et répressives vis-à-vis des employeurs qui ne respecteraient pas l’égalité salariale, ou qui auraient un recours excessif au temps partiel. C’est une étape nécessaire, qui méritera d’être complétée,pour avancer vers une société aboutie dans une République moderne.
Communiqué du groupe socialiste du Sénat