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Proposition de N. Sarkozy de taxer les exilés fiscaux: la belle affaire!

Notre candidat François Hollande propose une nouvelle tranche d’imposition à 75% sur les revenus dépassant le million d’euros par an… Qu’à cela ne tienne, le candidat sortant, nouvellement auto-proclamé « président des pauvres » annonce une taxation des exilés fiscaux !

Cette surenchère de celui dont l’une des premières mesures présidentielles a été l’instauration d’un bouclier fiscal est tout simplement pitoyable. Ne soyons pas dupes !

Quant à sa volonté martelée de ne surtout pas taxer les quelques deux millions et demi de Français expatriés et électeurs, elle ne résiste pas longtemps à l’épreuve des faits: comment, en effet, déterminer avec certitude la motivation d’une expatriation, laquelle, de surcroît, peut évoluer dans le temps ? Les fiscalistes qui entourent M. Sarkozy savent, assurément, que la charge de la preuve de la volonté délibérée de s’expatrier pour des raisons liées à l’impôt pèse sur l’administration fiscale et que cette preuve est impossible à apporter. De plus, rien ne peut être intenté tant que le Français réside à l’étranger, puisqu’il est souvent malaisé d’obtenir les renseignements nécessaires de la part du pays de résidence.

Et inutile même d’évoquer plus précisément l’invraisemblable difficulté de renégocier les 180 conventions fiscales qui lient la France avec les principaux pays d’expatriation de nos concitoyens, et dont la plupart n’y aura aucun intérêt …

Cette annonce tonitruante d’une taxation des exilés fiscaux s’inscrit donc parfaitement dans le discours démagogique dont le candidat sortant est coutumier.

La lutte contre le fléau que représente l’exil fiscal mérite bien mieux que ces effets d’annonce à visée électoraliste … Et M. Sarkozy aurait été bien plus inspiré de mettre véritablement en place l’exit tax, dont le décret d’application n’est toujours pas paru, 8 mois après l’adoption de la mesure par le Parlement, ou encore de mettre en pratique ses paroles incantatoires de l’automne sur la chasse aux paradis fiscaux.

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