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A propos du partenariat euro-méditerranéen

emL’Union méditerranéenne est un beau projet, ambitieux et humaniste à condition, toutefois, de tendre la main à nos partenaires et non de leur fermer la porte au nez. Nicolas Sarkozy, fidèle à lui-même, a essayé de faire passer pour sienne une idée déjà ancienne.

Le 28 novembre 1995, 27 pays de l’Union européenne et du pourtour méditerranéen signaient la « déclaration de Barcelone » mettant en place un partenariat euro-méditerranéen, processus original de coopération multilatéral pour créer autour de la Méditerranée « une zone de paix et de prospérité partagée ». Dix ans plus tard le Conseil économique et social en a fait un bilan, plutôt mitigé il est vrai, ainsi que des propositions pour redynamiser un processus qui semble n’avoir pas tenu toutes ses promesses.

Pendant ces dix dernières années, les pays du nord ont été en effet plus préoccupés par l’élargissement de l’Union européenne vers l’Est que par le partenariat avec les pays de la Méditerranée. La politique européenne de voisinage liée à des intérêts économiques bien compris faisait se tourner dans la même direction certains partenaires européens. La guerre dans les Balkans puis le regain de violence dans la région méditerranéenne suite à l’assassinat de Rabin, les attentats terroristes, la montée des intégrismes dans un contexte général de mondialisation ont polarisé l’attention et freiné le processus. Enfin est venu s’ajouter à cela la déception des pays du sud qui attendaient une manne qui n’est pas venue.

Force est également de constater le manque de visibilité du processus engagé, malgré des réalisations concrètes : par exemple la création d’une Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, le rapprochement entre les syndicats et les organisations professionnelles, la constitution de réseaux de chercheurs, les jumelages initiés par des collectivités locales et territoriales et, dans le domaine culturel, la création de la Fondation Anna Lingh – dont le siège est à Alexandrie – pour rapprocher les cultures européennes et méditerranéennes.

Il faut noter le rôle éminent joué dans ces réalisations par la société civile, les individus, les associations, les collectivités locales et territoriales. Les axes prioritaires définis par le Conseil économique et social pour redynamiser le partenariat concernent les femmes qui ont un rôle déterminant à jouer dans la transformation sociale et le développement dans les pays méditerranéens : mise en place de projets spécifiques aux femmes, dans le secteur de la santé, de l’éducation et de la formation. Le deuxième axe concerne la mise en place de politiques concertées en direction des migrants, c’est-à-dire une politique globale et concertée ayant une vision prospective avec les pays concernés, pays d’origine et pays d’accueil. Le troisième axe concerne quant à lui la jeunesse en terme d’éducation et de formation initiale.

Ce rapport de la section des relations extérieures du CES, dont j’étais membre à l’époque où il a été discuté et rédigé, donne une perspective intéressante à un moment où Nicolas Sarkozy nous les enlève toutes.

pour télécharger le rapport en pdf (720 Ko), cliquez ici.

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