Arnaud Finistre pour « Le Monde »
J’ai assisté aux journées parlementaires socialistes qui se tiennent traditionnellement quelques jours avant le début de la session ordinaire du Parlement. Cette année, le groupe Socialiste, Républicain et Citoyen à l’Assemblée nationale, le groupe socialiste du Sénat et le groupe socialistes et démocratie du Parlement européen ont été accueillis à Dijon, par le sénateur-maire et président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen.
Ces deux jours très denses avaient bien sûr, cette année, une saveur particulière puisque, pour la première fois depuis dix ans, nous sommes aux responsabilités. Saveur particulière, affluence exceptionnelle, avec la présence de très nombreux ministres mais aussi une certaine gravité, assortie d’une grande détermination, tant la responsabilité de la majorité est manifeste.
L’attente des Français est à la hauteur de la désespérance dans laquelle les a laissé le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement et sa majorité parlementaire sont en ordre de marche pour redresser le pays dans la justice et l’égalité.
Après les interventions de notre président de groupe, François Rebsamen et du président du groupe à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, une première table ronde a permis aux ministres Vincent Peillon, Genevieve Fioraso et Marylise Lebranchu de s’exprimer sur le programme en matière d’éducation, de recherche, et la réforme de l’Etat.
Le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies a insisté sur la responsabilité de tous avant d’évoquer « l’agenda du changement » tel qu’il a été dressé par le Président de la République. Les présidents des deux assemblées, Sénat et Assemblée nationale, Jean-Pierre Bel et Claude Bartolone se sont ensuite exprimés respectivement sur la nouvelle étape en marche pour la démocratie territoriale et sur « le Parlement en mouvement ».
L’Europe fut au cœur de la deuxième plénière avec l’intervention liminaire de Catherine Trautmann, Présidente de la Délégation Socialiste Française au Parlement Européen, et les discours des ministres Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve et de Hannes Swoboda, Président du groupe Socialistes et démocrates au Parlement européen.
La dernière plénière, qui avait pour thème la reconquête de l’emploi et le combat pour le pouvoir d’achat, a vu intervenir les ministres Pierre Moscovici, Marisol Touraine, Michel Sapin, Victorin Lurel et Benoît Hamon.
Après le discours de Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du Parti socialiste, le premier ministre est intervenu en conclusion de ces journées parlementaires.
Jean-Marc Ayrault a d’abord évoqué le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) en appelant à la cohérence et à la solidarité avec le Président de la République.
Il a ensuite détaillé le calendrier des réformes, rappelant que » tout ne se fera pas en 100 jours » et que l’emploi demeurait la priorité du gouvernement: le chantier du logement est engagé avec le blocage des loyers mis en œuvre par Cécile Duflot et la rénovation des quartiers menée par François Lamy. La rénovation de l’école est conduite par Vincent Peillon, qui présentera à l’automne la grande loi sur la refondation de l’école républicaine pour assurer la promotion par l’éducation et illustrera l’engagement présidentiel de la priorité donnée à la jeunesse. La nouvelle étape pour l’égalité est engagée avec, dès le premier semestre 2013, le mariage pour tous et l’adoption par les couples homoparentaux, avec Christiane Taubira et Dominique Bertinotti. Le grand chantier de la transition énergétique, ouvert par Delphine Batho, s’inscrit aussi dans cette grande marche du changement. S’agissant de la publication d’une étude par des chercheurs français mettant gravement en cause l’innocuité du maïs transgénique, une étude doit permettre d’en vérifier la validité scientifique et, si elle s’avère concluante, Stéphane Le Foll défendra l’interdiction des OGM en Europe.
Le premier ministre a assuré partager avec les parlementaires signataires de la tribune sur le droit de vote des étrangers, et avec le Président de la République, cette même ambition. Mais il a aussitôt alerté sur la nécessité, pour conduire à bien ce projet, d’une réforme de la constitution et donc d’une majorité des trois cinquièmes, appelant, pour y parvenir, à un débat apaisé permettant d’emporter la conviction des parlementaires.
Des États généraux de la démocratie territoriale organisés par le Sénat, procédera une nouvelle étape de la décentralisation, avec le projet de loi que présentera Marylise Lebranchu. De nouvelles compétences doivent être transférées aux collectivités locales et des relations de confiance seront retrouvées avec les élus. A cet égard, le premier ministre nous engage donc à « concevoir, écrire, proposer »!
Vous pouvez visionner, sur le site du parti socialiste, l’ensemble des discours prononcés lors de ces Journées parlementaires.