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Voyage à Berlin 15 -16 novembre 2012

Jeudi 15 novembre :

Le ministre des Affaires européennes Bernard Cazeneuve, Pierre-Yves Le Borgn’ député de la circonscription et moi-même accompagnons Jean-Marc Ayrault dans son premier déplacement à Berlin en tant que Premier ministre.

Le Premier ministre est accueilli à la descente de l’avion par le Protocole fédéral et Monsieur Maurice Gourdault-Montagne ambassadeur de France en République fédérale d’Allemagne. Nous nous rendons immédiatement à l’hôtel Adlon où le Premier ministre est accueilli par Monsieur Kurt Kister, rédacteur en chef de la Süddeutsche Zeitung.

Monsieur Joachim Gauck, Président de la République fédérale d’Allemagne et Jean-Marc Ayrault se retrouvent pour un entretien protocolaire en tête à tête. A l’issue de l’entretien, Monsieur Joachim Gauck et Jean-Marc Ayrault  rejoignent le Colloque organisé par la Süddeutsche Zeitung, Führungstreffen Wirtschaft 2012, sur le thème « la nouvelle Europe dans une nouvelle économie mondiale ». M. Kurt Kister ouvre les travaux du colloque et son intervention est suivie du discours de Monsieur Joachim Gauck, et de celui du Premier ministre qui introduira et conclura son propos en allemand. Cliquez ici pour visionner le discours de Jean-Marc Ayrault.

Nous assistons ensuite à la rencontre du Premier ministre avec quelques représentants d’entreprises françaises telles que GdFSuez, Sanofi, Cap Gemini, Vinci, Schneider Electric etc. Il est question de dialogue social, de formation, d’enseignement des langues, de flexibilité et du rapport du salarié avec son entreprise, de l’esprit d’entreprise. Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve ont ensuite un déjeuner de travail avec des responsables des syndicats allemands.

 Après le déjeuner Pierre-Yves Le Borgn’ et moi-même accompagnons Mme Ayrault pour la visite d’une exposition de photos puis celle de la synagogue pendant que le Premier ministre rencontre la Chancelière Mme Angela Merkel pour une réunion de travail à l’issue de laquelle se tient une conférence de presse. Nous y assistons après avoir visité la Chancellerie fédérale. Je suis étonnée en rentrant en France des commentaires de la presse française plus préoccupée de donner de l’importance à un lapsus du Premier Ministre que seuls les journalistes ont d’ailleurs  remarqué plutôt que de parler des sujets de fond.

A l’Ambassade, avec l’Ambassadeur Mr. Maurice Gourdault-Montagne, Pierre-Yves Le Borgn’ et Mme Ayrault.

 Jean-Marc Ayrault  se rend ensuite dans les studios de la chaîne publique ARD pour une interview pour le Tagesschau (JT) avant la réception de la communauté française à l’ambassade.

La journée se termine par un dîner avec des personnalités intellectuelles allemandes : Pr M. Wolf Lepenies, recteur du Wissenschaftskolleg zu Berlin, M. Nils Minkmar, journaliste à la Frankfurter allgemeine Zeitung Sonntag (culture), M. Hans Ottomeyer, ancien directeur du deutsches historisches Museum de Berlin, M. Joachim Sartorius, ancien directeur du Berliner Festspiel, Mme Gesine Schwan, présidente de la Humboldt-Viadrina School of governance, Mme Alice Schwarzer, journaliste et écrivain,   M. Gero von Boehm, directeur de l’Interscience Film de Heidelberg, et M. Winkler. Pour la partie française étaient présents : M. le Premier ministre et Mme Brigitte Ayrault ainsi que M. Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France à Berlin, M. Pierre-Yves Le Borgn’, député des Français établis hors de France, Mme. Claudine Lepage, sénatrice des Français établis hors de France, M. Christophe Chantepy, directeur du cabinet, M. Jacques-Pierre Gougeon, conseiller auprès du Premier ministre, M. Laurent Pic, conseiller diplomatique, M. Serge Guillon, conseiller aux affaires européennes, M. Sebastian Groth, conseiller technique, affaires franco-allemandes, M. Fabien Dell, conseiller technique, macroéconomie et zone euro et M. Emmanuel Suard, conseiller de coopération et d’action culturelle, directeur de l’Institut français.

 Non seulement Jean-Marc Ayrault parle bien l’allemand, il a enseigné la langue de Goethe,  mais il a une connaissance approfondie de la culture et de la société allemande. Le dialogue social à l’allemande est un modèle intéressant pour le Premier ministre, même s’il n’est pas question de plaquer ce modèle dans notre culture. En effet, il est indispensable de trouver des compromis entre l’entreprise et les salariés qui ne soient pas ressentis comme des compromissions. D’autre part la recherche de projets communs dans le domaine énergétique, certes,  mais aussi des projets innovants et inédits à la veille du cinquantième anniversaire du Traité de l’Élysée est la clé de l’avenir du couple franco-allemand pour qui selon Hubert Védrine que je cite de mémoire  » les Français et les Allemands doivent moins commémorer mais davantage se parler. »

Vendredi 16 novembre :

 Je retrouve Philippe Loiseau, conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, pour rencontrer  au café Einstein, où j’étais allée il y a bien longtemps lors de ma première visite à Berlin,  les parents d’élèves membres de l’association « historique ». La situation semble extrêmement  tendue entre cette  association et une deuxième qui vient de se créer. La situation est sérieuse, entachée d’irrégularités et sera évoquée également par l’équipe administrative que nous rencontrerons ensuite. Les parents sont bien sûr désireux qu’une solution soit trouvée dans l’intérêt de leurs enfants.

 Nous nous rendons à l’école Voltaire qui a déménagé pour s’installer à proximité du lycée historique, le plus ancien établissement du réseau puisqu’il a été créé au 17ème siècle (1689) pour accueillir les enfants de Huguenots émigrés à Berlin. Nous sommes accueillis par l’équipe administrative de l’école Voltaire, M.  Patrice Thiney, directeur du primaire, Mme Aurélia Carré, directeur financier,  Mme Anne Orain,  proviseure des deux établissements et M. Jean-François Bohy, inspecteur de l’Éducation nationale pour l’Europe centrale.

L’école Voltaire de la maternelle à la 6ème incluse comprend aujourd’hui 291 élèves. Ses effectifs ont fortement augmenté depuis son déménagement dans un quartier central de Berlin et elle a une capacité d’accueil de 340 places, dont 90 en maternelle. Elle est payante comme les établissements du réseau de l’AEFE tandis que le lycée franco-allemand est  un lycée public,  gratuit, pour les raisons historiques  évoquées plus haut. Visite de l’école Voltaire’: élémentaire et maternelle et présentation des projets immobiliers: préaux et cantine. Le dossier d’Ersatzschule est en cours.

Le lycée compte lui 950 élèves et comporte deux filières, une filière allemande et une filière française débouchant sue le bac français avec possibilité de présenter l’Abitur ou l’Abibac.

A la maison de France avec les lettres de Marguerite Duras

Déjeuner à la Brasserie de la Maison de France avec Philippe et des « vieilles » connaissances berlinoises: Annie, Cybèle, d’autres plus récentes: Natascha, nouvelle présidente de FdM-Adfe Berlin, Nicole, Julia, directrice de l’Académie de Musique franco-allemande et Anne de Francfort. Philippe, Natascha, Nicole et moi sommes ensuite accueillis à la Maison de France par M. Fabrice Gabriel, directeur de la Maison et M. Jean-Pierre Ostertag, Secrétaire général qui nous font visiter la Maison qui a connu de nombreuses vicissitudes au cours des ans. Elle a connu un attentat à la bombe dans les années 80, des projets de fermetures, une occupation des locaux par les services de l’ambassade avant que la nouvelle ambassade ne soit construite. Elle est aujourd’hui magnifiquement rénovée, il ne reste que quelques travaux mineurs, elle comprend de belles salles de classes, des salles de conférence spacieuses, l’une avec de beaux volumes a même encore le bar en cuivre remontant à l’époque où cette salle était le mess des officiers, une médiathèque bien fournie, salles d’exposition. Elle remplit ses multiples fonctions de lieu de cours, d’expositions, de culture, c’est un endroit magnifique, vivant. Une des salles de conférence présente des photos montrant le bâtiment à différentes époques de son histoire et dans une vitrine sont conservées des lettres originales de Marguerite Duras, Alain Robbe Grillet, Nathalie Sarraute et quelques autres. Les archives proviennent du côté allemand. Si le ministère de la Défense ouvre également ses archives un véritable musée pourra être constitué. Nous visitons les différents services de coopération de la Maison de France : arts plastiques, musique, danse et chorégraphie.

 Avec Philippe Loiseau nous nous rendons ensuite au Consulat pour une dernière rencontre avec M. Guiblet, chef de la section consulaire et ses deux collaborateurs dont Mme Levasseur qui était en poste à l’AFE lorsque j’en étais une des vice- présidentes et M. Guimard.

La circonscription consulaire de Berlin compte 21 500 inscrits dont 14 000 électeurs. Le poste  de Berlin a en charge tout le service d’État civil pour l’Allemagne et suite à la surcharge de travail due aux élections, le service connaît un certain retard.

Le poste ne traite que 70 dossiers de bourses (pour l’école Voltaire) mais le service des Affaires sociales s’occupe également des Français de passage en difficulté et leur nombre est croissant.

M. Guiblet nous signale une rencontre fructueuse de M. François Saint-Paul, Directeur de la DFAE et de son homologue allemand sur les affaires consulaires, notamment sur la question des visas, qui pourrait finir par déboucher sur une coopération dans ce domaine.

M. Guiblet attire notre attention sur les quelques 250 dossiers d’anciens légionnaires dont les soins sont pris en charge par la France. Le ministère de la Défense,  victime de la RGPP,  se défausse sur le Ministère des Affaires étrangères pour traiter les dossiers sans qu’un seul poste supplémentaire ne soit prévu à cet effet. De plus, compte tenu de l’âge des personnes concernées qui sont de plus gravement malades, le Ministère de la Défense devrait montrer plus de souplesse en matière de formalités à remplir pour être pris en charge.

 Retour sur Paris dès le lendemain.

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