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Comité interministériel des droits des femmes: ouvrir une troisième génération des droits des femmes pour ancrer dans la société l’égalité des droits

Pour la première fois depuis douze ans s’est réuni ce matin à Matignon un Comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.
A l’issue de ce Comité interministériel, le Premier ministre,Jean-Marc Ayrault, a annoncé un vaste plan d’actions pour mettre en œuvre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. L’ambition étant d’ouvrir une troisième génération des droits des femmes pour ancrer dans la société l’égalité des droits.

« La promotion des droits des femmes est un enjeu essentiel pour notre société et la politique d’égalité entre les sexes doit être un pilier du nouveau modèle français », a assuré le Premier ministre.  La promotion de l’égalité doit, en effet, être au cœur de l’action publique et, elle constitue assurément un facteur de progrès démocratique et d’apaisement emprunt d’optimisme dans une société en proie au doute.

Après les droits civiques reconnus à la Libération, après les droits économiques et sociaux des années 70 et 80, il s’agit désormais de définir les droits porteurs d’égalité réelle. Le Gouvernement a décidé une série de mesures immédiates et fortes autour de six axes d’intervention :

1. S’attaquer aux inégalités d’habitude dès le plus jeune âge: 64% des Français reconnaissent volontiers véhiculer, parfois malgré eux, des stéréotypes sexistes. Ils font parfois sourire, mais dès lors qu’ils dévalorisent davantage un sexe que l’autre, ces stéréotype sont un obstacle, en fermant des perspectives aux femmes et en diminuant leur confiance. Aussi appartient-il à l’’école de s’organiser et d’agir pour ne pas alimenter les stéréotypes sexistes. Une mesure concrète a d’ores et déjà été prise aujourd’hui avec la mise en place du programme ABCD de l’égalité.

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Vidéo « Le sexisme, c’est pas mon genre » diffusée lors du Comité interministériel

2. Alléger les contraintes de la vie quotidienne, qui pèsent essentiellement sur les femmes avec, notamment et très concrètement, d’ici 2015, le développement de  la scolarisation des moins de 3 ans, en particulier dans les secteurs de l’éducation prioritaire et dans les secteurs ruraux isolés (objectif d’accueil de 30% de la classe d’âge), et lever les obstacles à l’égalité professionnelle. L’ égalité professionnelle (disparités salariales, emplois précaires, partielles) est au cœur des négociations en cours avec les partenaires sociaux qui doivent aboutir à un accord avant la fin du premier trimestre 2013. Il se traduira alors par un  projet de loi cadre présenté par le gouvernement sur les droits des femmes.

3. Placer la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes au cœur de la démocratie sanitaire: malgré une espérance de vie supérieure aux hommes, les femmes se perçoivent en moins bonne santé et déclarent davantage de maladie. Leur taux de renoncement aux soins pour raison financière est également plus important. Il s’agit, notamment de renouer avec une politique de santé génésique fondée sur le libre choix des femmes et l’éducation à la sexualité (remboursement de l’IVG à 100%, de la contraception pour les mineurs à 100%, accès aux centres IVG durant l’été…).

4. Protéger les femmes contre les violences: elles sont l’une des premières pathologies de la société (200 000 femmes victimes de violences sexuelles hors ménageet près de 600 000 femmes, victimes de violences au sein même de leur ménage en 2010-2011, plus d’une femme sur sept se sent en insécurité dans son quartier et une femme sur dix ne se sent pas toujours en sécurité dans son propre domicile, seule une femme battue sur dix dépose aujourd’hui plainte…). Un plan global pour les femmes victimes de violences visant à la fois à informer et accompagner les victimes devra permettre d’améliorer le premier accueil et renforcer les protections, notamment par la création d’une plateforme commune d’accueil téléphonique pour les femmes victimes de violences.

5. Décliner l’égalité dans tous les pans de l’action publique: Les réformes institutionnelles à venir , suite au rapport Jospin, prendront en compte l’exigence de parité, tel que cela est déjà le cas dans le projet de loi relatif communautaires, et modifiant le calendrier électoral. Les assemblées départementales, notamment, seront strictement paritaire grâce au scrutin binominal retenu. Et, pour ce qui concerne l’égalité professionnelle dans la Fonction publique,  un cycle de concertation avec les organisations syndicales a été engagé le 20 septembre 2012.

6. Affirmer les droits des femmes au niveau international: Dans le monde, la violence faite aux femmes cause chez les femmes de 15 à 44 ans, plus de décès que le cancer, le paludisme, les accidents de la circulation et les guerres réunis. Par ailleurs,  650 000 femmes à travers le monde font l’objet d’un trafic chaque année, dont, dans 80% des cas, pour exploitation sexuelle. Et environ 100 à 140 millions de filles et de femmes dans le monde ont subi des mutilations génitales. Pour relever ces défis, il s’agit de penser une véritable « diplomatie des droits des femmes », intégrée à la défense des droits de l’Homme, que la France porte sur la scène internationale. Ainsi, en 2013,  la France accueillera-t-elle, une réunion ministérielle de l’Union pour la Méditerranée (UpM) consacrée au renforcement du rôle des femmes dans la société et elle organisera la toute première réunion d’un Forum mondial des femmes

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