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Seconde journée des Français de l’étranger au sénat.

senatPrécédant la 8ème session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger, la 2ème journée des Français de l’étranger s’est tenue au Sénat le 1er mars dernier. Cette journée a permis aux candidats à l’expatriation de s’informer, de participer à des tables rondes et d’assister dans l’hémicycle à la remise des « Trophées de la présence française à l’étranger », trophées visant à honorer des Français de l’étranger ayant eu un parcours exceptionnellement intéressant, tel celui de notre ami David Santandreu Calonge à Hong Kong. Vous pouvez voir ici l’ensemble de la cérémonie.

La première table ronde, « Français de l’étranger, votre sort nous intéresse », avait un double objectif : mieux cerner la collectivité que représentent les Français à l’étranger et essayer de répondre aux questions que se posent les expatriés et les candidats au départ. Qui sont-ils ? Comment et pourquoi les recense-t-on ? Quelles méthodes les pays occidentaux utilisent-ils pour tenir la comptabilité de leurs diasporas ? Une fois à l’étranger, comment les expatriés gardent-ils le contact avec la France ? Quelles démarches doivent-ils accomplir ? De quelle couverture sociale bénéficient-ils ? Quelle formation scolaire ont-ils la peuvent-ils donner à leurs enfants ? Quel accompagnement pour les conjoints ? Que faire en cas de crise politique ou climatique ? Comment préparer son retour ? Autant de questions auxquelles les intervenants ont tenté de répondre.

La deuxième table ronde portait sur « le rayonnement culturel de la France : une ambition au régime sec ? » Par-delà les discours sur la promotion de la diversité culturelle, le rayonnement de notre pays ou la place de notre langue dans le monde, on doit bien faire le constat que les financements consacrés à l’action culturelle extérieure sont, ces dernières années, en constante diminution. La France en fait-elle assez pour valoriser la culture, la langue et les valeurs françaises à l’étranger ? Non selon la réponse claire de Monique Cerisier ben Guiga qui a, de plus, dénoncé les conditions chaotiques dans lesquelles s’engage la refonte du réseau audiovisuel extérieur de la France, refonte qui met en danger l’existence même de TV 5 dont nous apprécions tous la dimension francophone. En effet, à Ottawa le 22 février dernier, les actionnaires francophones de TV5 Monde ont affirmé leur opposition à son inclusion en tant que filiale dans la holding de France-Monde. Comme toujours les questions relatives à l’enseignement et à la culture ont enflammé les esprits et on compren bien que c’est vraiment là le cœur, l’âme des questions d’expatriation.

La troisième table ronde portait sur « la présence économique française à l’étranger : les bonnes recettes ». 27 milliards d’euros de déficit du commerce extérieur en 2006, 39 milliards d’euros en 2007, la France accumule un solde commercial négatif depuis plusieurs années quand l’Allemagne, elle, présente d’insolents soldes positifs de son commerce extérieur. Les intervenants ont tenté de percer les secrets de cette réussite allemande en s’interrogeant sur la possibilité de les transposer en France. Par ailleurs, des questions maintes fois évoquées à la Commission des Affaires économiques et financières de l’AFE ont été abordées : comment rationaliser notre dispositif d’encouragement au commerce extérieur composé d’acteurs multiples et concurrents ? Quels leviers pour stimuler la conquête des marchés mondiaux ? Comment renforcer la présence des PME françaises à l’international ?

Enfin la quatrième table ronde, « trouver un emploi à l’étranger, un parcours semé d’embûches » présentait à la fois le point de vue des grandes entreprises qui pratiquent la mobilité internationale et celui des opérateurs permettant de trouver un emploi à l’international. Pour partir travailler à l’étranger, plusieurs chemins sont possibles : être envoyé par son employeur (entreprise ou administration) dans le cadre d’une mobilité internationale ; pour les moins de 28 ans, partir dans le cadre d’un volontariat international en entreprise (VIE) ou en administration (VIA) ; trouver un emploi grâce aux agences de placement à l’international (Eures pour l’Europe et Espace Emploi International pour le reste du monde) ; trouver un emploi sur place ou créer son entreprise.

Le forum, autrement dit des stands représentant les différents acteurs de l’expatriation, a également attiré un public nombreux. Les institutionnels, les associations, les entreprises, les médias, les caisses d’assurance spécialisées étaient représentés, les visiteurs pouvant ainsi « faire leur marché » selon leurs intérêts.

La journée s’est terminée par la remise des Trophées, présidée par René Poncelet président du Sénat, à 6 personnes au parcours tout à fait exceptionnel à l’étranger et impliquées dans des domaines assez différents. La cérémonie qui s’est déroulée dans l’hémicycle du Sénat a été l’occasion de présenter l’Assemblée des Français de l’étranger et, en tant que vice présidente, j’ai pu, après avoir succinctement expliqué le rôle du Collège des vice présidents, demander aux personnes présentes une pensée pour Ingrid Bétancourt, une Française de l’étranger et pour tous les otages de par le monde. Cela m’a valu une réponse de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, selon laquelle Ingrid est « l’obsession » de Nicolas Sarkozy… Au cours de cette cérémonie Christian Poncelet, maître des lieux, n’a pas manqué une occasion de rappeler que les Français de l’étranger étaient chez eux au Sénat : il est, pour sa part, farouchement opposé à la création de sièges de députés qui nous représenteraient.

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