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La suppression des allocations familiales ne permet pas de lutter contre l’absentéisme scolaire

Le Parlement adoptait, il y a deux ans, une proposition de loi prévoyant la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire. Je m’étais, aux côtés de mes collègues de l’opposition d’alors, opposée à cette mesure.

Comment imaginer, en effet, que de telles sanctions financières puissent avoir un autre effet sur des familles, bien souvent désemparées et dépassées par les événements, que celui d’éloigner durablement les enfants du système scolaire!

Cette disposition s’inscrivait dans un climat politique qui avait érigé la stigmatisation d’une partie de la population en mode de gouvernance, bien loin de tout intérêt éducatif. Une réponse efficace aux problématiques complexes à l’origine du décrochage scolaire, induisant lui- même l’absentéisme, ne peut pourtant émaner que d’une réelle ambition pour l’école.

Inefficace, cette suppression des allocations familiales est aussi profondément injuste et inégalitaire. Elle touche en effet les familles qui ont le plus besoin d’un soutien de l’Etat pour assurer leur subsistance matérielle. De surcroît, une telle suppression a un impact, sans distinction, sur l’ensemble de la fratrie.

Au-delà du problème scolaire, l’absentéisme procède donc aussi d’un problème social auquel une sanction financière ne peut assurément pas apporter une réponse adéquate. C’est de dialogue et de coresponsabilité au sein de l’école de la République dont les parents et les enfants ont avant tout besoin.

Il convient donc, d’abord, de revenir sur ce texte qui marque une profonde régression sociale, en attendant une réflexion approfondie sur ce thème du décrochage et de l’absentéisme.

C’est l’objet de la proposition de loi de ma collègue Françoise Cartron que j’ai signée.

 

 

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