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Situation inquiétante au lycée Voltaire de Doha

Le récent retrait de la Mission laïque du Qatar, où elle gérait le lycée Voltaire de Doha a suscité de nombreuses interrogations. En effet, même si nous ne connaissons pas l’ensemble des éléments qui ont motivé une telle décision, cet événement met en exergue les difficultés qui peuvent exister dans la conciliation de la promotion de nos valeurs, dont il me semble qu’elle est essentielle, et le développement de structures favorisant l’usage de notre langue. J’ai donc souhaité connaître la position de la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, sur cette question.

Texte de la question : Mme Claudine Lepage appelle l’attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée de la francophonie, sur la situation du lycée Voltaire de Doha, au Qatar. Ce lycée est homologué par l’Agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et géré, jusqu’à présent, par la Mission laïque française (MLF). Suite à une mésentente tant sur la gestion administrative que sur le contenu des programmes, la MLF va se retirer d’ici la fin de l’année. En effet, un désaccord a vu le jour au sujet d’un manuel d’histoire dont le remplacement a été demandé et d’un manuel d’enseignement de l’arabe, remplacé par un manuel mêlant apprentissage de la langue et religion. C’est la première fois, depuis de nombreuses années, que la MLF quitte ainsi un pays où elle était implantée depuis plusieurs années. Le Qatar vient d’entrer dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en qualité de membre associé et la décision a suscité un certain scepticisme de la part des partenaires de la France. Mais ce pays, qui compte, certes, un très faible nombre de francophones, a convaincu l’organisation de son engagement en faveur de la promotion et de la défense de la langue française. Il convient de s’en réjouir. Seulement l’adhésion à l’OIF suppose également le partage et la promotion d’un certain nombre de valeurs communes telles que la paix, la démocratie ou le respect des droits de l’homme… Ce récent épisode révèle la responsabilité que la France doit avoir, à l’égard de tous ceux qui entendent, même en toute bonne foi, participer au développement de sa langue et sa culture. Sans préjuger des intentions des autorités qataries, il lui semble que la France doit demeurer vigilante. C’est pourquoi, elle souhaite l’interroger sur sa position, sachant, en outre, que le Qatar entend financer d’autres établissements, du type de celui du lycée Voltaire, dans le Golfe et en Afrique.

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