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Déplacement de François Hollande à Dakar et Kinshasa : construction d’une nouvelle relation entre la France et l’Afrique

Comme beaucoup de nos compatriotes, et particulièrement ceux qui sont établis en Afrique, j’ai suivi avec attention la visite de François Hollande au Sénégal puis en République démocratique du  Congo. La visite du chef de l’Etat était très attendue des deux côtés de la Méditerranée. Au Sénégal, il s’agissait de faire oublier, le discours offensant que Nicolas Sarkozy avait prononcé le 28 juillet 2007. A Kinshasa, à l’occasion du XIVème sommet de la Francophonie, le président français, devait mettre en avant son attachement à la francophonie et aux valeurs qu’elle porte : démocratie, respect des droits de l’Homme, liberté d’expression.

« Le temps de la Françafrique est révolu »

François Hollande a donc décidé, pour son premier voyage présidentiel sur le continent africain, de se rendre au Sénégal. Ce choix qui ne doit, bien sûr, rien au hasard, révèle la volonté du président de mettre en avant la bonne santé institutionnelle du Sénégal qui, par son respect pour la démocratie et de l’alternance politique, est un modèle pour de nombreux pays africains. L’élection de Macky Sall, le 25 mars 2012, à la tête de l’état sénégalais en témoigne.

Devant l’Assemblée nationale sénégalaise, François Hollande a affirmé que le temps de la Françafrique était révolu, souhaitant ainsi tourner la page de plus de 50 ans de relations opaques entre la France et l’Afrique. Il a plaidé pour une relation équilibrée entre les deux pays liés par une histoire commune.  Insistant également sur sa volonté de voir l’Afrique, « ce grand continent émergent », rester un partenaire privilégié de la France.

Joignant l’acte aux paroles, François Hollande a annoncé une simplification administrative des visas pour les étudiants et artistes sénégalais, précisant que « la solidarité c’est le co-développement, qui ne peut être réduite à la seule question migratoire. J’entends mettre fin à ce paradoxe absurde, qui fait que la France dans un passé récent, a trop souvent fermé la porte à ceux-là même qui voulaient y créer des emplois, y développer les échanges, participer à l’effort de recherche ou de création artistique »,

Je me réjouis de cette nouvelle qui permet encore, après le signal catastrophique envoyé par la  « circulaire Guéant »  aux étudiants étrangers, de mesurer le chemin parcouru en quelques mois.

Lire ici le texte du discours du Président de la République

« Célébrer la Francophonie »  et défendre les droits de l’homme

A Kinshasa, le président français participait au XIVème sommet de la Francophonie. Au-delà du partage d’une même langue, il a insisté sur le lien essentiel entre la Francophonie et les valeurs qu’elle véhicule et s’est, ainsi,  montré intransigeant sur les questions des droits de l’Homme (lire, à ce propos, ma tribune du 27 août). Face au président de la République du Congo, Joseph Kabila, il n’a bien sûr pas hésité à manifester sans équivoque des signes de son attachement aux droits de l’Homme. Le chef de l’Etat a, par exemple, inauguré une médiathèque de l’Institut français portant le nom du militant des droits de l’Homme assassiné en juin 2010, Floribert Chebaya, . Il a également entendu profiter de son passage à Kinshasa pour rencontrer et discuter avec de nombreux opposants politiques.

A Dakar comme à Kinshasa, François Hollande a affiché sans ambigüité sa volonté d’engager, au cours de son mandat, une relation amicale mais sincère avec les états africains. La fermeté qu’il a affichée vis-à-vis  des principes de démocratie et des droits de l’Homme et son intention manifeste de mettre fin à la Françafrique vont dans le bon sens. Lors de mes prochains voyages en Afrique, je pourrai me faire l’écho de la parole présidentielle sur l’ensemble de ces questions qui me tiennent particulièrement à cœur.

Lire ici le discours de François Hollande au sommet de la Francophonie.

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