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Retour sur mon déplacement au Sénégal du 27 au 31 janvier

Lundi 27 janvier

Vol de la délégation française de l’Assemblée parlementaire de la francophonie vers Dakar où se tient la réunion du Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Deux collègues sont déjà là, partis en éclaireur quelques jours plus tôt. Pas de réunion, il est l’heure d’aller se reposer.

Mardi 28 janvier et mercredi 29 janvier

 Les réunions débutent  pour la délégation française  composée de Bruno Fuchs pour l’assemblée nationale, Philippe Mouiller et moi-même  pour le sénat par un entretien avec l’ambassadeur de France, M. Philippe Lalliot qui nous brosse un tableau de la  situation politique, économique et sociale au Sénégal.

Le Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie présidée par M. Amadou Soumahoro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ouvre ses travaux en présence de M. Jacques Krabal, Secrétaire général parlementaire et de M. Moustapha Niasse, président de l’assemblée nationale du Sénégal, respectueusement appelé « le Doyen » par les parlementaires africains. Chaque délégué régional (Afrique, Asie, Amérique, Europe)  présente les travaux réalisés depuis la dernière assemblée générale en juillet 2019 à Abidjan et chaque président de commission expose l’avancée des rapports et des résolutions relevant de sa commission. Il y a quatre commissions permanentes : la commission des affaires parlementaires, la commission de la coopération et du développement, la commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles et la commission politique, auxquelles s’ajoute le réseau des femmes. Je suis pour ma part vice-presidente de la commission des affaires parlementaires. J’ai suivi le dossier des enfants sans identité pendant plusieurs années et Jacques Krabal a proposé en 2019 que nous votions un projet de loi cadre pour fournir un outil législatif aux pays francophones qui souhaiteraient rendre l’inscription gratuite des enfants à l’état civil obligatoire dès la naissance. Il y a loin de la  coupe aux lèvres et peu de pays s’en sont vraiment saisis. Ma crainte est que malgré l’adoption de cette loi, son application fasse défaut, faute de moyens et de volonté politique.

La dernière commission à  présenter son rapport est la commission politique. Le rapport est passionnant mais il faut passer à la partie plus délicate qui consiste à suspendre, à mettre en observation ou mettre sous alerte les pays dont la situation politique témoigne d’une détérioration des pratiques politiques et une mise en danger de la démocratie. L’exercice est d’autant plus délicat que les parlementaires de ces pays sont parfois présents et défendent le gouvernement qui les a nommés dans cette enceinte.

Tout se termine par un dîner de gala accompagné de musique et danses africaines…

Jeudi 30 janvier

La journée commence par une réunion au consulat général autour du consul général, M. Didier Larroque, Mme Gaelle Lenoir, consule adjointe avec les conseillers consulaires, Dr Hassan Bahssoun, Maryvonne Samb, Balkis  Kaouk, Jean-Charles Prêtet et les représentants de Français du monde-Adfe, Babacar Racine, président de la section à Dakar et Anne-Marie Liccioni, présidente de la section de la Petite Côte et deux représentants de l’UFE.

Nous abordons différents sujets dont la réforme de la Caisse des Français de l’étranger qui semble donner satisfactions aux assurés qui apprécient notamment la suppression de la rétroactivité. Mais souvent quand même les retraités français rechignent à adhérer à la CFE. Problème : ils sont assurés en France mais pas au Sénégal…

Nous évoquons ensuite la protection sociale : le service social du consulat compte 7 agents. Le CCPAS s’occupe de 400 allocataires et verse plus de 720.000 euros d’allocations et accepte plus de 1800 dossiers de bourses (1841). Ces chiffres illustrent la précarisation d’une partie de la population française qui comprend plus de 15000 inscrits sur la liste électorale consulaire.

Je me rends ensuite avec Maryvonne Samb et Hassan Bahsoun visiter les locaux de Campus France. Il sont spacieux, aérés colorés avec un parcours très bien fléché. Les conseillers accueillent jusqu’à 500 candidats aux études en France. D’abord, l’information et l’orientation et finalement la constitution du dossier avec vérification des documents, tentative de fraude endémique oblige. Un très beau lieu, des conseillers engagés et un directeur adjoint, M. Arona Cisse, très pédagogue, très aimable qui conduit la visite.

Nous retrouvons ensuite pour le déjeuner le bureau de la section de Français du monde – Adfe Dakar dans un restaurant historique, le Dagorne. Nous faisons le point sur la vie de la  section, ses activités et ses projets.

Nous nous rendons ensuite à l’école Aimé Césaire, une école primaire de centre ville. C’est une école homologuée, partenaire du réseau AEFE, dirigée par Mme Dounia Haidar. Nous rencontrons les enseignants, jeunes pour la plupart, toutes et tous dynamiques et nous échangeons avec eux, un beau moment de convivialité.

Après une petite virée sur la corniche, toujours aussi belle, nous nous rendons à l’Institut français qui se prépare pour la Nuit des idées. Nous renconctrons ensuite les adhérents de Français du monde-Adfe qui sont venus nombreux, l’ambiance est chaleureuse (et je ne parle pas de la température!) et les échanges intenses tout en dégustant la galette.

La soirée n’est pas terminée puisque le consul général M. Didier Larroque a convié M. Christian Langlois, consul honoraire de Saly, les conseillers consulaires et moi-même à dîner pour un échange plus politique. Échange un peu vif avec un des conseillers consulaires sur le fait que l’on ne puisse plus voter et pour les municipales en France et pour les conseillers des Français de l’étranger. L’argument qu’il n’est pas normal que l’électeur puisse désigner deux « grands électeurs » pour les sénatoriales en votant à la fois en France et à l’étranger est dur à passer…

Vendredi 31 janvier

Départ pour Saly pour visiter le lycée Jacques Prévert, où je suis accueillie par  Mme  Anne-Julie Horblin, proviseure de l’établissement et M. Christian Langlois , consul honoraire. Je visite l’établissement accompagnée d’Anne-Marie Liccioni, présidente de Français du monde-Adfe et de Jean-Charles Prêtet, conseiller consulaire.  Le lycée est homologué jusqu’à la classe de seconde inclue et la commission d’homologation est là le même jour, pour constater s’ il est possible d’homologuer les classes de première et terminale.

Le lycée est née d’une initiative parentale et continue à être géré par les parents. L’établissement accueille actuellement 350 élèves et les effectifs pourraient augmenter si les classes de 1 ère et de Terminales étaient homologuées.  Lors de ma rencontre avec les parents, ils me confirment que l’homologation est vitale pour le développement de l’école. En effet cela apporterait une sécurité aux parents qui n’hésiteraient plus à inscrire leurs enfants et stabiliseraient ainsi leur projet de vie. Il est en effet difficilement envisageable d’envoyer ses enfants à l’âge de 15 ans seuls à Dakar, ou en internat en France alors que les parents sont durablement installés à Saly.

D’autre part, les parents gestionnaires me signalent la difficulté qu’il y a à gérer un établissement lorsque par ailleurs ils travaillent. Outre le temps, ils n’ont pas toujours les compétences et aimeraient que des stages de formation soient organisés pour les aider à accomplir leur mission au mieux.

Après la visite de l’école, nous nous rendons à la réception organisée par la section de Français du monde-Adfe de la Petite Côte. Plus de deux cents personnes nous attendent sous un soleil ardent. Après les discours d’usage et les remerciements chaleureux aux organisateurs, je fais la connaissance de cette grosse section car, à part la présidente Anne-Marie Liccioni, je ne les ai pas encore rencontrés. Beaucoup sont retraités et une association de retraités a d’ailleurs été créé pour répondre au mieux à leurs problématiques spécifiques. Le président de cette association M. Joel-Yves Danton est d’ailleurs présent ainsi que Jean-Charles Prêtet, conseiller consulaire.

Anne-Marie Liccioni et moi nous rendons ensuite en pleine chaleur ( près de 40 degrés et un soleil de plomb!) au centre de rééducation fonctionnelle de MBour créé et financé par l’association La Vie en marche et Alain Million, son dynamique président. Nous sommes accueillies par M. Mamadou Sow et M. Nommez Ba Gahn. Le centre prend en charge gratuitement des enfants souffrant de handicaps physiques fonctionnels, garçons et filles  en internat et leur fournit les appareils et les prothèses dont ils ont besoin. Les enfants sont scolarisés dans des écoles inclusives voisines, école primaire et collège. Le lycée est situé un peu plus loin. Au moins trois des pensionnaires sont en classe terminale. Nous visitons les locaux et partageons tous ensemble une collation.

Nous  allons voir ensuite  la médiathèque qui a été financée en partie par ma réserve parlementaire il y a quelques années. Je n’avais pas pu être présente lors de l’inauguration mais j’avais promis d’y aller avant septembre 2020. Parole tenue!

Il est temps de rejoindre l’aéroport pour regagner Paris et la fraîcheur!

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