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Ces étranges Français qui intéressent RFI…

Trois questions à Hélène da Costa, journaliste à RFI.

Depuis quelques mois RFI diffuse une chronique quotidienne des Français à l’étranger, dont vous êtes la responsable. En quoi consiste-t-elle ?
J’ai été chargée de cette chronique à la fin du mois d’octobre. Il s’agit de faire des portraits de Français, et non plus seulement de traiter l’actualité internationale. De les présenter dans leur diversité, parce qu’on les connaît mal, alors qu’ils jouent un rôle très important.
Je pense faire beaucoup de portraits, avec l’objectif de raconter la diversité française. Et bien sûr donner des informations pratiques sur les lois, les mesures qui touchent les Français dans le monde, par exemple comment mener des études à l’étranger, y trouver un emploi.
Mais je suis tout à fait ouverte aux suggestions des auditeurs. Je rêve d’avoir des commentaires et des suggestions : entre le journaliste et les auditeurs, une conversation, un échange doivent s’instaurer. Pour reprendre une formule à la mode, ce n’est pas le journaliste d’en haut qui s’adresse aux gens d’en bas !

Quels objectifs avez-vous, que voulez-vous montrer ?
Je suis guidée dans mon travail par trois soucis, qui sont comme un fil rouge.
D’abord, parler des Français acteurs de la mondialisation. Montrer que si elle fait peur, il y a aussi des gens qui en ont une expérience différente et y vivent comme des poissons dans l’eau. Il ne s’agit pas seulement du monde des entreprises, de ceux qui font des affaires et réussissent. Car l’expatrié dont on a gardé l’image est une espèce en voie de disparition. On découvre bien d’autres situations : des étudiants qui travaillent pour payer leur études, des binationaux qui ne roulent pas sur l’or, des Français qui ont monté leur boîte et n’ont pas forcément de filet de sauvetage en France. La diversité est très grande.
Ensuite, je veux être utile aux jeunes qui ont envie de partir à l’étranger, et leur donner des informations pratiques. Ainsi, il y a un marché mondial des formations de l’enseignement supérieur, un énorme marché des formations à l’étranger comme en Europe avec par exemple Erasmus ; et pour l’emploi avec les Volontaires internationaux. Il faut donner des informations pratiques aux jeunes qui peuvent avoir l’impression qu’en France leur avenir est bouché, alors qu’à l’étranger il y a des possibilités. Et pas seulement pour les enfants de milieux aisés ; j’ai découvert par exemple que la Pologne offre aux étudiants européens les frais de scolarité, ou qu’à Maastricht ils payent trois fois moins que les Néerlandais. J’essaie d’aller à la source de l’information. J’ai l’impression de faire de l’exploration sur une terre vierge !
Enfin, je voudrais raconter à quel point les Français à l’étranger baignent dans la diversité culturelle. Ils cultivent d’autres savoir-vivre, respectueux des diversités culturelles, et un savoir-vivre à l’étranger.

Comment percevez-vous maintenant les Français vivant à l’étranger ?
Je m’émerveille tous les jours ! Même si je ne les connais le plus souvent que par téléphone, je découvre des personnes, et des pays. Je voyage grâce à eux et j’en suis ravie. Par exemple, le portrait que j’ai fait d’un restaurateur à Nairobi m’a donné envie d’aller au Kenya. Ces portraits me permettent aussi de parler des pays d’une autre façon, par le petit bout de la lorgnette en quelque sorte, mais pas de manière anecdotique – ainsi en écoutant une Française qui a fondé une compagnie théâtrale à Singapour, j’ai appris des choses sur l’Asie, alors que j’ai couvert ce continent pendant des années…

Propos recueillis par AY


Publié le 25 janvier 2007