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Voyage aux États-Unis du 11 au 18 mai 2013

Le périple américain commence à Denver le samedi 11 mai où je retrouve Franck Scemama, candidat à la législative partielle dans la 1 ère circonscription. Denver et sa région  compte environ 2000 Français qui ne sont d’ailleurs pas tous inscrits au Consulat de Los Angeles dont ils dépendent. Je ne rencontrerai pas le consul honoraire américain en déplacement.

Nous avons rendez-vous avec M. Omar-Pierre Soubra, Président de la  Chambre de Commerce qui existe depuis 2004 faisant suite à une association franco-américaine.

La Chambre emploie une Directrice bénévole. Elle compte 200 membres dont Veolia, Dassault Systèmes, Lafuma, Arcos…15000 emplois sont générés  par les entreprises françaises. Les secteurs d’activité sont l’aéronautique, notamment Airbus, les énergies renouvelables: solaire, éolien, stockage énergies nouvelles, les industries géospatiales, le ski et les industries de la montagne (Lafuma, Rossignol, innovations en matière de remontées mécaniques,  des brasseries, équipements de micro brasseries. Une pépinière d’entreprises est en création.

Un grand nombre de start ups se sont installées à Boulder, proche de Denver. Selon M. Soubra le Colorado offre aujourd’hui énormément d’opportunités par rapport à la Californie. De ce phénomène  d’antichambre de la Californie, le marché immobilier bouge, on constate plus de demandes que d’offres, Denver est en concurrence avec Phœnix en Arizona.

M. Soubra nous dit pouvoir accéder aux chaînes de télévision française par sling box.

Il était autrefois possible d’avoir accès à France 24 et TV5 Monde par Direct TV pour 9 dollars par mois, ce qui ne semble plus possible.

La question des empreintes digitales pour l’obtention d’un passeport est mentionnée, En Californie du sud  il faut toujours se rendre à Los Angeles tandis que la fameuse valise si longtemps attendue existe à San Francisco. M. Soubra mentionne que les citoyens britanniques peuvent faire prendre leurs empreintes dans une administration américaine, serait-ce une piste à exploiter?

M. Soubra évoque un souci rencontré avec UBIFRANCE qui s’appuie insuffisamment sur les réseaux locaux ce qui entraîne un travail en doublon.

La Chambre de Commerce organise un événement autour du Beaujolais en même temps qu’un concours culinaire avec une quinzaine de chefs qui attire environ 800 personnes chaque année.

Enfin quelques informations en vrac sur le Colorado: les femmes tout comme  les minorités ont une déduction de 12% sur les impôts pour encourager la création d’entreprises!

L’usage de la marijuana a été légalisé au Colorado depuis le 1er janvier, une étude sur  l’impact économique et sur les réseaux criminels est en cours.

Pas de vols directs vers Paris mais vers Francfort et Tokyo!

Un Festival du film français a lieu à chaque année à Denver. L’Alliance française, que nous n’avons malheureusement pas visitée, est très active grâce à son Directeur M. Philippe Marsé que nous n’aurons le plaisir de rencontrer.

Pour finir une filière française homologuée jusqu’à la classe de 3ème se trouve à la Denver international Montclare school.

Soirée conviviale avec une vingtaine de Français dans un restaurant de la ville.

Après un barbecue  à l’américaine très sympathique chez M. et Mme Soubra le dimanche 12 mai, Franck Scemama et moi- même nous rendons à Boulder, ville universitaire et touristique située au pied des Rocheuses pour rencontrer quelques Français.

Le lundi 13 mai décollage pour Phœnix  seule grande ville de l’Arizona. Là nous rencontrons Mme Véronique Bevali, Directrice pédagogique à l’école maternelle et primaire à Scottsdale qui  est la seule école à avoir une filière espagnole et française homologuée dans l’Arizona. Les frais de scolarité s’élèvent de 10000 à 12000 euros par an. L’école compte 11 boursiers sur 290 élèves.

Confirmant ce qui nous a été dit à Denver, des entreprises californiennes se sont installées à Phœnix ainsi que des pôles de recherche dans les domaines informatique et solaire

Aux côtés de Franck Scemama et Bertrand Piccard

L’Alliance française est selon les informations recueillies de taille modeste. Elle organise des cours et une activité conviviale par mois mais nous n’aurons pas l’occasion de la visiter.

Au programme ensuite la visite de Solar Impulse: en effet l’avion solaire piloté par  Bertrand Piccard et André Borschberg se trouve à Phoenix lors de notre passage bien à l’abri dans une immense tente en bordure de l’aéroport. Nous avons eu l’occasion de parler aux deux pilotes et à d’autres membres de l’équipe autour de cette formidable aventure. Il s’agit d’un avion solaire de la même envergure qu’un gros Boeing mais à la structure extrêmement légère et fonctionnant avec des technologies propres. Ils attendaient des conditions favorables pour continuer leur voyage sur Dallas.

Nous rencontrons ensuite quelques Français installés durablement à Phœnix pour un échange sympathique.

Nous sommes accueillis le mardi 14 mai à San Diego, par M. André Bordes, consul honoraire. San Diego compte environ 2000 Français inscrits mais ici aussi les estimations sont beaucoup plus élevées, autour de 6000. Beaucoup de retraités sont installés à San Diego. M. Bordes ancien directeur de l’école  franco américaine tient une permanence une fois par semaine. Il doit avoir une grande disponibilité pour répondre aux appels téléphoniques.

Après le déjeuner pris sur le port, nous nous rendons à l’école franco américaine de Soledad Mountain qui accueille 360 élèves jusqu’à la fin 4ème. On constate une croissance des effectifs sur le collège. Une légère inquiétude plane sur le niveau maternelle et selon le Directeur, M. Christian Jarlov, l’augmentation des frais d’écolage qui atteignent 15 000 dollars par an en maternelle, en est sans doute responsable ainsi que la crise de 2008 qui entraîne non seulement  des difficultés économiques  mais aussi une baisse de natalité. Vingt familles françaises sont actuellement boursières et le Directeur craint que la réforme des bourses en cours ne leur soit défavorable, en effet le plafonnement des frais de scolarité empêchera toute bourse à 100% et il n’est pas sûr que l’école soit en mesure de financer le différentiel. Un dispositif d’aide pour les familles américaines existe. Sera-t-il applicable aux familles françaises? Le budget a été établi pour 360 élèves et si des enfants quittent l’école, le directeur redoute que l’équilibre financier ne soit menacé malgré des levées de fonds régulières.

Nous rencontrons quelques parents venus chercher leurs enfants avant de nous rendre dans les locaux de la Chambre de Commerce, membre de l’UCCIFE dirigée par M. Gilles Bonkoski, en poste depuis très peu de temps. La Chambre de Commerce est en phase de décollage, elle fonctionne essentiellement avec des stagiaires et des bénévoles. Elle compte déjà une centaine de membres et poursuit sa restructuration.

Les secteurs les plus représentés sont les technologies vertes, le solaire, l’éolien.

À noter que EDF nouvelles technologies est présent sur San Diego.

Nous passons une soirée avec des compatriotes de tous âges au parcours intéressant installés plus ou moins durablement à San Diego.

Nous partons le mercredi 15 mai en voiture pour Los Angeles. Notre premier rendez-vous se trouve à Glendale où nous retrouvons Laurent Coulon, secrétaire de la section PS de Los Angeles. Nous visitons une école publique américaine, une « magnet » school, qui a mis en place des filières en différentes langues, allemande, espagnole, italienne,  arménienne et depuis septembre en français. Pour le moment une classe donc,  de niveau dernière année de maternelle (selon notre système mais première année dans le système américain) et il est prévu les cohortes montent jusqu’au CM2. Ils font actuellement 90% de français et 10% d’anglais pour arriver à 50% dans chaque langue en CM2. Une enseignante met au point les programmes en conformité avec les programmes français et californiens. Un petit concert, tout à fait charmant,  organisé par les élèves, pleins d’enthousiasme, clôt la visite.

Nous nous rendons ensuite au Lycée français de Los Angeles fondé en 1964 par M.  Kabbatz. Sa fille Mme Kabbatz, elle-même ancienne élève et aujourd’hui présidente du comité de gestion nous accueille avec le proviseur M. Petauton.

Le lycée accueille 800 élèves dont 30% de Français. Il prépare au bac français et au bac franco-américain (FAB). Le niveau des élèves et donc leurs résultats leur permettent souvent de gagner au moins une année à leur entrée dans l’enseignement supérieur américain. La population scolaire est stable. Les frais de scolarité varient de 17250 à 26750 dollars par an. Nous n’avons pas réussi à savoir le nombre de boursiers …

Après la visite de l’établissement nous rendons au Consulat où nous attend M. Axel Cruau, consul général qui nous entretient sur la problématique des bourses, notamment du calendrier.

412 dossiers ont été présentés, 63 rejetés, 2 ajournés, 347 recevables avant la réunion de la commission locale des bourses et selon M. Cruau, un seul cas d’amélioration.

Les besoins sont évalués à 3,2 M, cependant l’enveloppe de référence accordée par l’Agence n’est que de 2,9M. Encore une fois la commission locale ne s’est pas encore réunie et la commission nationale ne se réunira que début juillet. Il ne s’agit que d’estimations comptables.

Le plafonnement des frais de scolarité sur le niveau de l’établissement conventionné le plus proche induit donc une suppression des bourses à 100% La question qui se pose est de  savoir si les établissements pourront aider les familles à compléter la bourse obtenue. Mais dans ce cas une hausse des frais de scolarité déjà très élevés semble inévitable.

Selon le consul général les élèves des établissements en dehors de Los Angeles, cependant,  bénéficieront du nouveau barème de bourses.

Nous évoquons avec le consul général notre visite à l’école de Glendale et je suis d’avis que ce modèle devrait être développé dans le public ou même le privé afin d’offrir une offre éducative encore plus diversifiée.

A Los Angeles la population française compte 17000 personnes. C’est une population dynamique, diverse, mais elle reste  française. Ils sont actifs dans de nombreux secteurs, et de grandes entreprises françaises telles Thalès sont présentes.

Il n’y a plus actuellement de Chambre de Commerce mais une tentative pour relancer une association qui pourrait devenir ensuite une Chambre de Commerce est en cours.

Le poste ne possède pas encore la valise avec l’équipement pour la biométrie  mais le consul général pense l’obtenir bientôt. Le poste compte une trentaine d’agents  avec le culturel dont 8 sont affectés au consulat.

La journée se poursuit par une soirée avec des Français installés à Los Angeles dont Laurent Coulon et Hélène Demestre, présidente de Français du monde-adfe

Nous arrivons le jeudi 16 mai à San Francisco qui compte quelque 14000 Français. Guillaume Forget, président de la section fdm-adfe, a organisé la plupart des visites que nous ferons dans les deux jours qui viennent.  La première visite sera pour le lycée français de San Francisco, ancien lycée La Pérouse sur le campus Ortega. M. Marc Rossano qui venait de prendre ses fonctions lors de ma visite précédente. C’est un établissement conventionné avec ses avantages et ses obligations et l’attente envers l’AEFE est forte

Le lycée a été créé en 1967 et il compte aujourd’hui 1023 élèves dont 60% Français et  doubles nationaux. 20 à 25 % de boursiers sont scolarisés au lycée français.

A propos des bourses, le proviseur relaie sa préoccupation et celle des parents.  Les frais de scolarité varient de  15000 à  23500 dollars par an selon le niveau.

Normalement il ne devrait pas y avoir  pas de baisses supérieures à 20%. Le Board acceptera-t-il de compléter?  Des bourses d’établissement existent pour aider les familles mais le fonds sera-t-il suffisant, combien de temps?

Le lycée est géré par les parents et il semblerait que la situation soit parfois tendue, Deux élus du personnel siègent au Board et votent, mais le proviseur n’a pas de voix délibérative, ce qui est le propre de tels établissements

Le lycée prépare les élèves au Bac français avec l’option internationale dans les sections S, ES, Le fait qu’il y ait une liste d’attente révèle bien le succès du lycée et le besoin d’un tel établissement.

Visite de lAlliance française                                                 

Entourée de Pascal Ledermann, Franck Scemama et Charles Ségalas

Entretien avec M. Charles Ségalas, Président, et M. Pascal Ledermann, Directeur

Les locaux qui  appartiennent à la Ligue Henri IV ont été repeints depuis ma dernière visite. La situation de l’AF semble tendue. Les bonnes volontés ne manquent pas mais des freins au développement sont là. Mon passage est trop court pour mieux analyser la situation.

Le vendredi 17 mai débute par une visite à la Chambre de Commerce où nous sommes accueillis par Mme Sophie Woodville Directrice et M. Morgan Desvignes, directeur adjoint

La Chambre de Commerce fonctionne grâce à ses membres, au nombre de 300,   pour ses membres, elle fait partie du réseau UCCIFE et ne reçoit aucune subvention pour l’emploi. Elle s’occupe de l’animation de la communauté d’affaires, elle aide les entreprises et accompagne les entrepreneurs aussi des petits.

Deux secteurs d’activité principalement: la gastronomie et le vin d’une part et les technologies d’autre part.

la Chambre organise des programmes spécifiques pour les entreprises, leur explique le contexte, comment on fait des affaires dans ce contexte et du marketing, les initie à l’interculturel.

En matière d’emploi la Chambre peut faire correspondre l’offre et la demande mais ce n’est pas sa mission, même si elle reçoit des CV et fait du conseil pour faire venir des ingénieurs (Centrale,  Mines) stagiaires avec un visa J1 d’une durée de 18 mois, un visa d’échange culturel. Après cette durée ils doivent quitter le territoire, de même que les VIE.

En conclusion la concurrence est très forte  il faut donc  apprendre « à faire  le pitch », à faire des affaires dans le contexte américain. Un  échec aux USA n’est pas considérer comme un drame, rebondir est toujours possible!

Nos interlocuteurs souhaitent un élargissement des compétences de la BPI (Banque publique d’investissement) pour aider entrepreneurs à l’étranger. Enfin à noter que la ville de Lyon et les régions Île de France et Pays de la Loire sont présentes à San Francisco.

La matinée se poursuit par une visite du Lycée international de San Francisco que j’avais déjà vu lors de mon précédent passage. Nous sommes accueillis par Mme Mireille Rabaté. Nous nous entretenons sur la réforme des bourses, la commission locale se tiendra le 29 mai. Mme Rabaté déplore les dates très tardives  qui rendent la planification difficile. De plus le mode de calcul est très défavorable pour LIFA dont l’objectif est de garder des enfants français. Le différentiel pour 75 familles est finançable cette année

cette année par l’école mais qu’en sera-t-il à l’avenir?

Les professeurs détachés munis d’un visa J1 doivent repartir  au bout de trois ans (la durée de séjour est plus longue pour les enseignants que pour d’autres professions), l’application de la règle étant plus stricte. Il n’est en général plus possible de transformer le visa1 en visa H1B, visa plus durable et de toutes façons, cela a un coût pour l’établissement  (Visa + salaire plus élevé en raison d l’ancienneté!). Il faudrait, selon mes interlocuteurs, revoir l’accord de coopération car finalement l’homologation dépend du nombre d’enseignants  titulaires… Il y en a actuellement 65  de la maternelle à la terminale.

Quelques enseignants nous font une démonstration de l’usage des nouvelles technologies dans leurs cours, français, histoire, géographie, littérature. C’est tout à fait passionnant et me conforte dans l’idée que leur expérience devrait être davantage mise à profit lors d’un retour en France!

Déjeuner avec Mme Jane Camblin, proviseure, Mme Mireille Rabaté, proviseure adjointe, le  responsable de la section française et Frank Scemama  qui permet de prolonger la visite d’une manière conviviale.

L’après-midi nous nous rendons avec Guillaume Forget et Gabrielle Durana à Alameda pour visiter  un des sites de l’EFBA.  Gabrielle Durana est l’initiatrice de ce programme FLAM dans la baie de San Francisco qui regroupe 500 enfants. Nous rencontrons les parents des enfants qui fréquentent ce site, les enseignants et les enfants qui nous donnent un petit concert. « Le matou revient … »

Soirée conviviale avec Frank, Gabrielle et Guillaume et Jean-Philippe

Un brunch auquel la communauté française était conviée s’est tenu dans la matinée du samedi 18 mai. La convivialité, la politique étaient au rendez-vous conjugués au plaisir de retrouver des visages connus et amis, comme Yvette Chalom de fdm-adfe.

Échappée ensuite à Muir Woods: deux petites heures  dans une magnifique forêt de séquoias à la sortie de San Francisco. Merci à Gabrielle d’avoir eu cette bonne idée!

M. Romain Serman,  le consul général m’accompagne à l’aéroport ce qui permet de faire le point sur ces visites à San Francisco mais aussi de répondre à certaines de mes interrogations laissées jusque-là sans réponse concernant les rapports entre l’Alliance française et les services culturels, l’usage de la fameuse « valise biométrique », la question éducative et la communauté française en général.

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