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Déplacement en Norvège du 26 au 28 mars

Lycée Français René Cassin d’Oslo

En répondant à l’invitation de Stéphane Mukkaden , administrateur de Français du monde-adfe, et de Mathieu Pinard, président de Français du monde-adfe Norvège j’ai pu rencontrer la communauté française, visiter le consulat,  le lycée et l’Institut français et assister à un dîner organisé par l’ambassadeur, M. Jean-Marc Rives pour la chambre de Commerce franco-norvégienne devant laquelle j’ai pu présenter quelques-unes des mesures phares du gouvernement en matière économique.

 La communauté française concentrée, dans l’ordre sur Oslo, Stavanger et Bergen,  compte plus de 5 000 personnes. 71 % des inscrits ont moins de 40 ans. Beaucoup travaillent dans le secteur pétrolier et para pétrolier. Lors d’une rencontre avec une trentaine de personnes, nous avons pu échanger sur les élections consulaires et notamment sur le rôle du futur conseiller consulaire.  La vie en Norvège et les programmes FLAM ont également été évoqués. En Norvège, le coût de la vie est élevé,  tout est cher mais heureusement les salaires sont importants. La Norvège connaît une croissance de 3,5 % et le plein emploi grâce à ses ressources en hydrocarbures et une gestion parcimonieuse de cette manne. Il est possible de trouver un emploi alors même que l’on ne parle pas (pas encore!) le norvégien.

Le consulat est appuyé dans son action par 7 consuls honoraires. Le consul honoraire de Stavanger dispose d’une assistante à mi-temps pour l’épauler. À noter et cela ne manque pas de m’étonner : le consulat a traité 11 dossiers de répudiation de la nationalité française en 2013. Trop cher d’être français et ceci dans le deuxième pays le plus riche du monde en PIB par habitant!

Le lycée René Cassin, un établissement conventionné en gestion parentale  accueille environ 600 élèves. 66 % élèves ont au moins la nationalité norvégienne. Pour ce qui concerne les enseignants,  1/3 d’entre eux sont  expatriés et résidents et 2/3 sont des recrutés locaux.

Le lycée a atteint la limite de ses capacités d’accueil. Des bâtiments préfabriqués (du beau préfabriqué !) ont été installés pour la maternelle à titre provisoire. Un projet intéressant est en train de se dessiner en coopération avec les autorités norvégiennes : un campus regroupant une école norvégienne, l’école allemande, l’école française et une université. Mais notre impécuniosité doit être compensée par un soutien politique fort. L’établissement reçoit des subventions de l’état norvégien pour les enfants des familles qui paient des impôts en Norvège mais également, selon l’accord franco-norvégien de 2002, en contrepartie de places réservées pour élèves norvégiens dans des lycées en France ( Rouen, Bayeux et Lyon) et dans l’enseignement professionnel (hôtellerie, et aquaculture). Compte tenu des revenus en Norvège, les minimas sociaux peuvent sembler élevés, il y a peu de boursiers. Les minimas retenus par le barème des bourses ne sont pas compatibles avec les personnes précaires en Norvège.

Rencontre avec le proviseur,  le conseiller culturel, le directeur du primaire, le CPE, les enseignants, une représentante du comité de gestion,  des représentants des parents d’élèves et une élève. Il  est question du montant des écolages, du projet de délocalisation dans le Nord d’Oslo, de l’ISVL, des majorations familiales pour les expatriés et de l’avantage familial pour les résidents. Le projet immobilier pourrait avoir l’avantage de fidéliser les élèves qui ont tendance à aller vers l’enseignement norvégien après la troisième, essentiellement pour des raisons d’effectifs trop réduits qui empêchent donc une vie sociale riche.

Dîner économique organisé par l’ambassadeur en l’honneur de la Chambre de commerce franco-norvégienne réunissant une trentaine de personnes. La balance commerciale entre la France et la Norvège est nettement déficitaire ne serait-ce qu’en raison des importations françaises d’hydrocarbures et l’enjeu est d’inciter des entreprises norvégiennes à investir en France. Certaines sont déjà implantées en Vendée, chère à mon cœur!

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Devant des membres de la communauté française

Le nouveau gouvernement norvégien, minoritaire, formé de membres du parti  conservateur et du parti du progrès (populiste) n’affiche pas une politique très différente de son prédécesseur travailliste. À mes questions sur l’orientation du parti du Progrès, mes interlocuteurs français et norvégiens n’ont pas la même réponse. Pour les Français, c’est plus ou moins le Front national, pour les Norvégiens, cela n’a rien à voir… Pourtant les thèmes se ressemblent : immigration, fiscalité etc.

Visite de l’Institut français et long entretien avec le Conseiller culturel, directeur de l’Institut. L’Institut français d’Oslo est situé au cœur du centre ville. C’est un espace d’information, de lecture et d’échanges, un centre de ressources et une médiathèque. L’Espace culturel accueille régulièrement conférences et projections de films. Les étages abritent une dizaine de salles de cours réservées aux élèves. Une partie du bâtiment est en cours de rénovation. L’Institut accueille environ 1200 élèves à Oslo et Stavanger et les cours collectifs sont peu à peu remplacés par des cours individuels. Selon le Directeur le retard en matière de professionnalisme et de méthode sera comblé peu à peu par la démarche qualité qui devrait être mise en place à l’avenir. Faute de personnel aucun démarchage envers les entreprises ne peut se faire. Le français est en concurrence avec l’allemand et l’espagnol.

Au consulat comme à l’Institut les recrutés locaux n’ont pas été augmentés depuis 2010 alors que le coût de la vie est élevé et croit régulièrement. Ils sont moins bien traités que les salariés en Norvège. On risque une crise de vocation malgré le grand dévouement des personnes en poste….

L’institut à fait le choix d’organiser la plupart des manifestations culturelles hors les murs. Il  travaille à  assurer  le lien entre la culture et l’économie.

La dotation publique française diminue chaque année mais des subventions du Ministère de la Culture norvégien et une coopération avec Total permettent de bien fonctionner.

L’accent est mis sur la coopération scientifique et universitaire, notamment en ce qui concerne le  transfert de technologies dans les domaines de  l’aérospatiale, de l’industrie du gaz, du pétrole mais aussi sur la problématique de l’Arctique. Pour le moment il y a d’ailleurs plutôt divergences de vues. Les Norvégiens y voient un intérêt économique alors que chez les Français prédominent un point de vue écologique.

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Visite au parc de sculptures de Vigeland

 Mon bref séjour à Oslo se termine sous le soleil,  par une visite au parc de sculptures de Vigeland avec Stéphane Mukkaden et Barbara Blisson puis au  port où quelques trois mâts invitent au voyage…

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