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Retour sur mon déplacement au Bénin 15-19 mars

Mercredi 15 mars

Arrivée en soirée à Cotonou. Mme Véronique Brumeaux, l’ambassadrice et M. Alain Perrier Premier conseiller sont là pour m’accueillir ainsi que les conseillers consulaires  Thierry Houngbedgi et  Luc Dorso. Compte tenu de l’arrivée tardive de l’appareil, je suis accompagnée tout de suite à mon hôtel et je les remercie de m’avoir attendue si longtemps!

Jeudi 16 mars

Entretien avec Mme Véronique Brumeaux, l’ambassadrice et M. Alain Perrier le Premier conseiller.  Ils m’informent des changements en cours et en projet depuis l’élection de Patrice Talon à la présidence de la République. Un changement de constitution est notamment prévu avec comme objectif la mise en place d’un mandat unique d’une durée de 6 ans à partir du prochain mandat.

Il semblerait qu’il n’y ait pas d’opposition majeure des partis politiques face aux mesures prises alors que l’opposition des syndicats, de la fonction publique, des enseignants et des étudiants se fait sentir face aux réformes sociales.

Le gouvernement diminue la fonction publique en créant des agences et relance l’investissement pour stimuler l’économie autour de 45 projets phare dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme, du numérique et des services.

Des inquiétudes se font jour face à la crise sociale qui monte compte tenu du contexte économique.

Le gouvernement a décidé de supprimer les maquis, étals et échoppes le long des routes « le déguerpissement ». Des aides ont été mises en place mais certains considèrent ces mesures comme brutales. L’objectif du président est d’éradiquer l’économie informelle. Le gouvernement essaie d’agir contre la corruption et les douaniers en savent quelque chose puisque la valse des directeurs des douanes est ininterrompue!

Les principaux investisseurs étrangers sont la Chine, l’Arabie saoudite le Koweït, le Maroc et la Turquie  ainsi que le Qatar de façon moins visible. Il faut  souligner la présence de nombreuses banques.

Il est à noter que la diaspora béninoise rentre au pays, optimiste face aux changements.

Francoise Varrin, conseillère consulaire, et moi rencontrons ensuite M. Jean-Michel Kasbarian, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle, directeur de l’Institut Français du Bénin ainsi que M. Pierrick Rousseau, attaché de coopération pour l’enseignement supérieur et la recherche.

La coopération porte notamment sur la justice, la décentralisation, les finances et administrations publiques. L’action de la coopération se fait en complémentarité de l’Agence publique de développement. La francophonie joue un rôle important dans la gouvernance.

La décentralisation a du mal à émerger pour des raisons principalement de financement. Les agents communaux et territoriaux n’ont qu’un faible niveau de formation. Une cinquantaine d’accords de coopération décentralisée (également avec des associations et des ONG) sont mises en place. En ce qui concerne la coopération éducative et l’enseignement supérieur, le gouvernement français offre des bourses qui sont  fléchées avec des entreprises béninoises ou françaises. Le SCAC apporte son soutien aux centres de formation professionnalisant. L’Institut français du Bénin propose de la vulgarisation scientifique et Campus France installé sur l’emprise de l’IFB oriente les étudiants vers des études favorables au développement du Bénin.

Le SCAC travaille avec l’AFD sur les questions d’éducation, notamment sur la formation des enseignants, sur la gestion des flux, autrement dit sur l’orientation et la sélection depuis les filières bac – 3 à bac + 5. 38% de la mobilité se fait en direction de la France. Enfin le rôle du multilatéral évolue en terme de visibilité et de transparence.

Nous nous rendons ensuite à l’Institut français du Bénin avec M. Pierrick Rousseau où nous accueille Mme Christine Le Ligné pour une visite des lieux qui embellissent à chacune de mes visites : la salle d’exposition, la médiathèque, le théâtre de verdure …

Nous déjeunons ensuite à l’Institut dans un joli cadre ombragé.

Nous nous déplaçons ensuite dans les locaux de l’ Agence française de Développement pour une rencontre avec l’équipe de 13 personnes dirigée par Mme Catherine Bonnaud que j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer lors de ma visite précédente en septembre 2015 avec le groupe d’amitié France-Benin. Nous avions alors visité le quartier de Porto Novo qui doit être aménagé pour protéger les berges lagunaires dans le cadre de l’action Ville verte sur financement de l’AFD.

Ses secteurs d’intervention sont au nombre de quatre,  inscrits dans le Document Cadre de Partenariat (DCP) : l’aménagement urbain, l’énergie, l’agriculture et le développement rural, l’environnement et l’éducation et la formation professionnelle. La limite des projets est la capacité d’absorption des partenaires. En terme d’énergie, une centrale photovoltaïque vient de voir le jour. En ce qui concerne l’éducation, un objectif est d’améliorer la qualité de l’existant et la priorité va à l’enseignement secondaire (construction et recrutement)  et passe par la formation d’inspecteurs et de conseillers pédagogiques. Le CIEP assure l’assistance technique. Au Bénin, la formation professionnelle  est assurée par les lycées professionnels et par des centres de formation duale. L’AFD soutient deux projets de formation professionnelle.

Nous sommes ensuite attendues au lycée Montaigne, établissement conventionné par l’AEFE, par Mme Laurence Lavandier, Proviseure, la Directrice administrative et financière, des représentants de l’APE dont Mme Coralie Lascaris qui représente la présidente, empêchée. Après avoir fait le tour du lycée, je rencontre l’équipe administrative puis les parents d’élèves et enfin une  délégation d’enseignants. Le lycée compte aujourd’hui 1035 élèves: 1/3 de Français et Franco-béninois, 1/3 de Béninois et 1/3 de nationalités tiers. L’établissement compte 50% de titulaires, 23 résidents (tous les titulaires ne sont pas résidents) et 7 expatriés. Les langues enseignées sont l’anglais (dès la maternelle), l’espagnol et l’allemand et l’arabe en LV3. Des cours de mandarin sont également  proposés.

L’APE affiliée à la FAPEE assure la gestion financière de l’établissement et c’est une lourde tâche. Selon Mme Lascaris, les relations entre toutes les parties sont de qualité. De gros travaux ont été effectués ces dernières années. Un effort important  a été fait en matière de sécurité.

Les enseignants déplorent le manque de reconnaissance pour les non titulaires en cas de retour en France. Leur carrière repart à zéro car leur contrat local est un contrat privé. Aucune mesure n’est prévue pour leur réintégration. Ils craignent par ailleurs la suppression progressive des expatriés conseillers pédagogique.

Derniers entretiens de la journée  avec M. Bruno Schiffer, l’attaché de défense et M. Philippe Ganche, adjoint de l’attaché de sécurité intérieure. La sécurité s’est globalement améliorée dans le pays et le nombre d’attaques a diminué (coupures de routes, braquages). Le nouveau gouvernement affiche une volonté dans ce domaine et la sécurité pour les citoyens s’en trouve  renforcée.  Cependant le parc naturel W au nord du pays est classé zone rouge par les trois pays frontaliers (Benin, Niger et Nigéria) par principe de précaution.

Une fusion entre la police et la gendarmerie est actuellement en discussion.

L’armée béninoise est présente sur le terrain en RDC, au Mali et en RCA pour renforcer la sécurité. La menace terroriste est bien entendu prise très au sérieux. Boko Haram représente aujourd’hui une menace plus lointaine.

La piraterie maritime a quasiment disparu dans les eaux béninoises. Des actions coordonnées visent à lutter contre la pêche illicite et la pollution maritime. Mais le dispositif demeure fragile car les moyens manquent…

Des missions militaires sont affectées au développement économique du pays. Une école militaire franco-béninoise située à Ouidah accueille civils et militaires du Bénin mais également d’autres pays d’Afrique pour des stages d’une durée de 3 mois.

La France participe à des actions de formation des militaires béninois en France et dans des académies militaires en Afrique. Mais c’est la Chine qui arrive en tête pour la formation des militaires béninois. À noter que la formation en Chine se fait en français!

Au Bénin la cybercriminalité est très grande et les escroqueries nombreuses!

La journée se termine par une rencontre autour d’un repas avec le CA de Fdm- Adfe que je retrouve avec plaisir, notamment Anne Apithy-Brunet, ancienne conseillère à l’AFE. Josette Tolode prononce un discours de bienvenue en l’absence de la présidente et me présente les membres du CA et les activités de la section du Bénin. Je suis ravie de revoir de nombreux visages connus !

Vendredi 17 mars

Entretien avec Mme Béatrice Pasquereau,  cheffe de chancellerie suivie d’une visite des différents services du Consulat.

Le Bénin compte 3700 inscrits sur le registre des Français de l’étranger y compris les mineurs, ce qui fait 2600 électeurs.  Le consulat traite 12 000 demandes de visas par an. La pression est assez forte au moment de la rentrée étudiante.

Le Consulat s’occupe de transcrire les actes de mariage (109 en 2016), d’enregistrer les naissances (221), les décès (22) et les actes de reconnaissance (36). Moins d’une quinzaine de personnes assurent le travail du Consulat dont 5 titulaires.  À ces différentes tâches s’ajoutent les affaires sociales, 16 allocataires,  et l’instruction des dossiers de bourses (200 cette année).  Les moyens sont malheureusement insuffisants pour les secours occasionnels.

La matinée se poursuit par une visite du Centre médico-social avec M. Claude Achbar, président de l’association médico-sociale du Bénin, les conseillers consulaires Françoise Varrin et Luc Dorso et le Dr. Olivier Monoury, médecin responsable du centre et Nathalie. Ce n’est pas ma première visite au CMS de Cotonou, frais et accueillant. Une nouvelle convention cadre à été signée qui prévoit d’accueillir les adhérents de l’association à l’exclusion des non-français, mais qui, cependant, accueillent les personnels diplomatiques et coopérants de quelques pays de l’Union européenne, du Brésil et du Canada et leurs familles. Avec cette nouvelle convention on constate une baisse de l’activité,  ce qui serait un vrai problème si le médecin qui doit partir à l’été n’était pas remplacé par un médecin recruté et payé par le Ministère des Affaires étrangères. D’autre part le loyer que doit payer le CMS est très élevé et son montant n’est pas couvert par la subvention du MAEDI. L’utilité des CMS n’est plus à démontrer mais il faut leur permettre de survivre.  L’idée n’est pas de faire des bénéfices mais il faut au moins pouvoir couvrir ses frais sans augmenter le coût des actes ni l’adhésion à l’association, ce qui serait un facteur d’exclusion.

L’après-midi je me rends à l’Espace Exposition de l’Institut français  pour présenter mon rapport sur la francophonie au cours d’un débat  organisé par France Alumni. A la demande des services culturels. C’est un bel échange sur l’idée d’un Erasmus francophone, d’un office francophone de la jeunesse, sur la francophonie portée par la société civile.

La journée se termine par une réception de la communauté française à la Résidence de France organisée par l’ambassadrice.

Samedi 18 mars

Je tiens ma permanence parlementaire dans les locaux de l’Institut français.

Étant à l’Institut, c’est l’occasion d’un nouvel échange avec Mme Christine Le Ligné la directrice adjointe de l’Institut français sur la nouvelle programmation de l’Institut.

L’après midi du samedi est réservé à une rencontre avec les membres et sympathisants de Fdm-Adfe, Françoise Varrin et Thierry Houndgebi dans un lieu intéressant,  situé au milieu du village artisanal, appelé le Palais de la découverte et   tenu par Didier Samson,  ancien journaliste de RFI. Beaucoup de monde malgré la chaleur, merci à tous !

Dimanche 19 mars

Le dernier jour se déroule en bord de mer où j’ai le plaisir de dèjeuner des fruits de mer sous une paillote  avec les amis de  FDM. Plaisir aussi de revoir Serge et Yolande Adjovi rencontrés à Johannesburg en plusieurs occasions!

Le séjour se termine par un dîner à l’ambassade offert par Mme Véronique Brumeaux, l’ambassadrice, avec les Conseillers consulaires  Françoise et Thierry, M. Alain Perrier premier conseiller, le professeur Didier Houssin, ancien Directeur  de l’établissement français des greffes et Martin Hirsch en mission à Cotonou et sur le départ comme moi.

Merci à tous les organisateurs de cette très belle mission !

 

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