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Débat sur la réforme du baccalauréat : les réponses du ministre de l’éducation nationale sur le plurilinguisme et l’absence de numéro INE

Mercredi 2 octobre, le Sénat a débattu de la réforme du baccalauréat qui entrera en vigueur en 2021 et qui reposera pour une part sur un contrôle continu et pour une autre part sur des épreuves terminales. A cette occasion, j’ai souhaité interroger le ministre de l’éducation nationale sur les modalités d’application de cette réforme dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger. Plus précisément, j’ai tenu à rappeler au ministre l’importance que revêt le plurilinguisme et l’enseignement des langues vivantes pour nos élèves scolarisés à l’étranger mais aussi pour ceux scolarisés en métropole.

Ce débat a également été l’occasion d’interpeller Jean-Michel Blanquer sur les conséquences de l’absence de numéro INE pour les élèves scolarisés dans le réseau AEFE. Le ministre, dans sa réponse, a annoncé que les élèves du réseau AEFE  bénéficieront un INE à la rentrée 2019.

Je me félicite de la tenue de ce débat qui a permis de préciser davantage les contours de la réforme du baccalauréat et de rappeler  toute l’importance que revêt le réseau de l’enseignement français à l’étranger.

Voici ici la vidéo de mon intervention ainsi que la réponse du ministre de l’éducation nationale

Lire ci-dessous et ici le compte rendu de séance :

Mme Claudine Lepage. La réforme du baccalauréat concernera bien entendu également les établissements du réseau d’enseignement français à l’étranger. Cette année, le taux de réussite au baccalauréat de ces établissements est de 97,3 %. Sur 117 609 candidats, quelque 17 134 ont été reçus.

En tant que parlementaire représentant les Français de l’étranger, je suis très attachée au bilinguisme, voire au plurilinguisme, indispensable dans le monde d’aujourd’hui. Il n’est pas rare qu’un lycéen issu du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, l’AEFE, maîtrise trois, voire quatre langues, à la fin de sa scolarité.

Pourquoi ne pas encore renforcer et développer l’enseignement des langues dans les lycées en France ? L’expérience du réseau AEFE prouve qu’il est parfaitement possible aux élèves d’étudier trois langues sur une même période.

Par ailleurs, monsieur le ministre, je souhaiterais savoir à quelle date les élèves du réseau AEFE bénéficieront du numéro d’identifiant national élève, ou INE. Ils n’en ont pas actuellement, et cette absence est très dommageable, puisque les élèves de seconde ne pourront pas effectuer le test numérique de positionnement en français et en mathématiques faute de cet identifiant.

Dans le cadre des inscriptions au portail Parcoursup, l’absence de cet identifiant est également très préjudiciable. Les familles doivent saisir manuellement tous les bulletins scolaires. Les élèves ne peuvent pas effectuer les démarches de téléinscription à l’université dès le mois de juillet. Ils doivent attendre la fin du mois d’août et leur arrivée en France pour effectuer la démarche d’inscription.

Afin de garantir les mêmes droits à ces élèves, il me paraît urgent, monsieur le ministre, de trouver une solution rapide à ces difficultés d’ordre technique. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de léducation nationale. Je vous remercie, madame Lepage, d’évoquer les lycées à l’étranger, que je cite également très souvent. Eux aussi font partie des locomotives de notre système, et ils démontrent d’ailleurs que l’ADN du système français est très fort. Ces lycées présentent une telle attractivité qu’ils sont la preuve que les façons d’enseigner à la française, loin d’être désuètes, sont au contraire très séduisantes à l’échelle mondiale.

Comme vous, je ne puis que souligner l’importance des langues. Mme Manes et M. Taylor viennent de me remettre un rapport sur le renouveau de l’enseignement des langues en France. Nous irons très loin en la matière, dans le sens que vous souhaitez. Il s’agit notamment de favoriser la réelle maîtrise d’une première langue vivante à l’école primaire. Par ailleurs, conformément aux souhaits exprimés par le Président de la République lors de son discours à la Sorbonne, chaque élève devra sortir du système scolaire en maîtrisant deux langues vivantes étrangères. C’est un objectif que nous devons viser.

Bien évidemment, les lycées de l’AEFE peuvent nous servir de modèle. Nous conduisons, vous le savez, une réflexion importante et approfondie sur les lycées français à l’étranger.

Jean-Yves Le Drian et moi-même organiserons un grand séminaire au cours des prochaines semaines pour plus d’ambition pour l’AEFE. La réforme du baccalauréat est une occasion de modernisation et d’internationalisation de cet examen, non seulement parce que cette réforme s’appuie sur des inspirations étrangères – on a cité l’Italie et l’Angleterre, bien que d’autres pays soient également concernés –, mais aussi parce que sa dimension plus modulaire permettra davantage d’interactions avec d’autres baccalauréats mondiaux. Nos baccalauréats binationaux non seulement ne sont pas mis en cause par cette évolution, mais ils s’en trouvent valorisés.

En ce qui concerne le point technique de l’INE, j’ai le plaisir de vous annoncer qu’une réponse positive sera apportée à ce problème dès la rentrée de 2019. Les élèves des lycées français de l’étranger auront un INE. Ce sont justement les différentes modernisations, comme Parcoursup ou la réforme du baccalauréat, qui ont suscité cette avancée, qui était devenue de toute façon indispensable.

Mme la présidente. La parole est à Mme Claudine Lepage, pour la réplique.

Mme Claudine Lepage. Monsieur le ministre, si j’ai bien compris, l’INE sera attribué aux élèves à partir de la rentrée de 2019. Toutefois, le problème se posera encore pendant une bonne année aux élèves qui sont actuellement scolarisés.

 

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