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Déplacement au Costa Rica du 27 au 29 mars 2019

Mercredi 27 mars 2019 

Départ pour San Jose, la capitale du Costa Rica avec Amély Hébel ma collaboratrice. Après un long voyage en avion, nous sommes accueillies à l’arrivée par le premier Conseiller, Monsieur Denis Pelbois.

Jeudi 28 mars 2019

Suite à la visite de la section consulaire qui compte 4 agents, nous rejoignons Madame Elodie Weiss, cheffe de chancellerie, que j’ai déjà eu le plaisir de rencontrer en Norvège, pour un premier entretien.

La circonscription consulaire dont elle a la charge comprend le Costa Rica où vivent 2500 Français mais aussi le Nicaragua où sont établis 700 Français.

Préparer et gérer les affaires consulaires du Nicaragua à distance n’est pas simple et la crise de 2018 qui a créé un surplus d’activité accentue cette complexité. La mission consulaire qui se déplace au Nicaragua tous les 3 mois a constaté une recrudescence de demande de papiers français. La valise itinérante fonctionnant bien, il est désormais possible de prendre les demandes de carte d’identité et de passeport par ce biais.

Les questions de sécurité représentent la charge de travail la plus importante pour Madame Weiss, surtout concernant les touristes qui sont assez mal informés sur la dangerosité du Costa Rica. Le site « Conseil aux voyageurs » du MEAE est pourtant bien fait, les informations sont pertinentes selon Madame Elodie Weiss mais peu de gens la prenne au sérieux. La situation sécuritaire semble s’être dégradée au Costa Rica notamment du fait du trafic de drogue très présent.

La gestion des nombreux accidents, le rapatriement sanitaire de touristes voire même de personnes décédées, parfois du fait de la variation d’altitude représente une activité importante du consulat.

Quelques Français sont incarcérés au Costa Rica et au Nicaragua. L’ambassade entretient des contacts réguliers avec les familles et les détenus qui ne se plaignent pas mais une mission de l’ONU a conclu que les conditions de détention n’étaient pas bonnes. Le transfèrement en France est possible mais la procédure est longue : entre 6 mois et 1 an.

Le CCPAS (conseil consulaire pour la protection et l’action sociale) alloue des allocations à quelques personnes âgées et handicapées. Le consulat n’a pas eu à faire de rapatriement pour indigence mais attribue une aide ponctuelle à certains.

Le service des visas connaît un pic d’activité en été, principalement des étudiants. Il n’y a aucun refus de visa notamment parce qu’il n’y a pas de fraude documentaire.

Nous sommes ensuite reçues parMonsieur Thierry Vankerk-Hoven l’Ambassadeur qui nous brosse un tableau de la situation au Costa Rica.

Les élections législatives sont calquées sur les présidentielles pour un mandat de 4 ans non renouvelable immédiatement : un délai de 8 ans doit être respecté entre deux élections.

Le Parti du Président, le parti d’action citoyenne (le PAC), est récent, il n’est pas majoritaire au Parlement (monocaméral) mais il a réussi à former une alliance. C’est un parti de centre gauche avec une sensibilité environnementale (les Verts n’existent pas au Costa Rica) et quelques communistes (mais le PC n’existe pas non plus).

La dimension écologique est très présente dans les débats, le Costa Rica a joué un grand rôle au moment de la COP 21 et les suites de l’accord de Paris sont très importantes puisque, par exemple,  le Président de la République a lancé un plan, en février dernier, de décarbonisation d’ici 2050.

Le Costa Rica porte également ce sujet sur la scène internationale puisque le Président de la République, Monsieur Alvarado, a présenté il y a un an et demi aux Nations-Unies un projet d’inscription dans le droit international des dossiers environnementaux.

Le Costa Rica se présente comme un pays modèle notamment concernant la biodiversité (beaucoup de parcs naturels) mais aussi concernant les énergies renouvelables. 98% de la production électrique provient de ressources renouvelables : surtout de l’hydroélectricité mais aussi de la géothermie et un peu d’éolien. En revanche l’énergie solaire reste très marginale.

Le Costa Rica importe du pétrole pour le transport mais l’exploitation du pétrole est interdite sur territoire depuis plus de 20 ans.

La réalité au Costa Rica est toutefois contrastée : les plages sont affectées par la pollution des cours d’eau suite à l’usage massif de pesticides dans les exploitations agricoles (pour les fruits tropicaux, notamment les ananas). Les lobbys et intérêts économiques sont tels que pour l’instant aucune réglementation sur les pesticides n’est envisagée.

La pollution de l’air est importante également car la circulation dans la capitale est dense :  la conurbation de San José compte la moitié de la population du Costa Rica.

Un projet important de trains interurbains électriques est d’actualité et présente une opportunité pour les entreprises françaises qui s’y intéressent comme Alstom, Thalès ou la RATP. Un autre objectif est le développement des véhicules individuels propres en réduisant la fiscalité pour les véhicules électriques.

La coopération bilatérale avec la France existe au travers de plusieurs projets comme la protection des océans. Un programme de protection des mangroves sur la côte pacifique a ainsi pu être mis en place il y a deux ans grâce à un crédit du FFEN (fonds français pour l’environnement).

Selon Monsieur Thierry Vankerk-Hoven la traite des êtres humains n’est pas enjeu majeur.

La priorité est surtout la lutte contre le narco trafic et la criminalité liée : plus de 75% des homicides, qui sont en forte augmentation, sont liés au narco trafic.

Le trafic des stupéfiants est de plus en plus dirigé vers l’Europe c’est pourquoi l’Ambassade met actuellement en place une coopération entre les garde-côtes et la marine françaises basée en Martinique. A noter que le Costa Rica n’a plus d’armée depuis 70 ans.

Le gouvernement investit énormément dans la communication pour attirer les touristes étrangers qui représentent la 1ere source de financement de l’État.

Le dispositif culturel est important : l’institut français d’Amérique centrale (IFAC) anime la coopération et l’action culturelle et le lycée français (LF) est en plein développement. La particularité de ce lycée est qu’il est cogéré par le gouvernements costaricien et français.

L’influence française est forte depuis plus de 200 ans dans ce pays, et j’apprends que le drapeau du Costa Rica s’inspire du drapeau français.  Parmi les élites du Costa Rica beaucoup ont fréquenté des universités françaises.

L’influence de la France reste présente car c’est le seul pays de la région où l’enseignement du français est obligatoire. La France aide d‘ailleurs à la formation des professeurs de français costariciens.

Le Président de la République, Monsieur Alvarado, est venu à Paris en novembre 2018 mais n’a pas eu d’entretien avec Emmanuel Macron. Une coopération entre l’Institut Pasteur et le Costa Rica, notamment avec l’Université du Costa Rica qui est le centre de recherche des maladies tropicales (dengue, chikungunya etc..) a toutefois été mise en place.

En revanche, les relations économiques et commerciales entre la France et le Costa Rica restent assez limitées. Le MEDEF a fait une mission avec plus de 25 entreprises françaises au Costa Rica, ce qui a permis que le Président de la République les rencontre ensuite lors de sa visite à Paris.

Après cet entretien avec l’Ambassadeur, nous rencontrons Monsieur Adelino BRAZ le Directeur de l’Institut français d’Amérique centrale, rencontré il y a quelques années en Colombie, alors qu’il était attaché culturel. Il est au Costa Rica depuis 2015 et partira à Mexico à partir septembre 2019.Monsieur Braz gère les 6 Instituts français d’Amérique centrale, secondé par les attachés culturels des pays concernés.

L’enseignement du français est en déclin partout en Amérique latine sauf au Costa Rica, seul pays ou le français est obligatoire jusqu’en 3eme. L’enjeu est donc de mettre le français encore plus en avant en fédérant tous les acteurs. Une série de négociations ont été entamées avec les Ministères de l’éducation nationaux pour élaborer une convention. Au Panama, 100 professeurs de français ont été formés depuis 2016 età Managua, 26 professeurs de 26 établissements différents, 100 au Guatemala, 39 établissements au Salvador et 12 au Honduras sont concernés.

Selon la place de l’enseignement du français dans les différents pays, les actions menées sont différentes :

  • Dans les pays où existent des départements de français dans les universités (Salvador et Honduras) : les universités mettent à disposition des étudiants en français pour enseigner. Le proviseur reçoit de la main d’œuvre gratuite et les étudiants pourraient être prioritaires pour être assistants de langue en France.  La France a mis en place une formation ad’hoc pour enseigner le français et pour créer du matériel pédagogique. Le projet est appelé à se développer.
  • Dans les pays où il y a des professeurs de français, le MEAE a proposé une mise à niveau à certains de ces professeurs en poste identifiés par le ministère de l’éducation du pays. C’est le cas au Panama et à Managua,
  • Au Guatemala où il n’y a plus ni professeur ni département de langue : il a été demandé au Ministère de l’éducation de faire un appel à candidature auprès des rectorats locaux.  En 3 ans, 100 professeurs ont atteint le niveau A2 (ils le font en plus de leur travail) : c’est donc un investissement sur la durée.

Au Costa Rica, la situation de l’enseignement du français est privilégiée mais sa place reste fragile car elle est tributaire des changements politiques. Donc l’Institut français a cherché à consolider sa place en proposant de remplacer l’épreuve de français du baccalauréat costaricien par le DELF. L’argument qui a permis de convaincre est que le DELF est un diplôme international. 900 DELF scolaires seront passés entre 2019 et 2021 à l’Alliance française. Dans le programme de réintroduction du français, le COCAC essaye d’étendre l’enseignement obligatoire du français au lycée (car actuellement l’enseignement n’est obligatoire que jusqu’au niveau 3ème).

C’est l’Alliance française qui dispense les cours de français, ainsi les moyens restreints de l’Institut français et de l’Alliance française sont mutualisés. En réponse à ma question Monsieur Braz confirme que le rapprochement entre l’Institut français à Paris et la Fondation française à Paris n’a pas d’impact sur les activités locales puisque les Alliances françaises sont des associations de droit local.

Dans le secteur culturel, les neuf directeurs d’Alliance français de la région se réunissent une fois par an pour décider des actions menées. Trois à cinq actions sont généralement menées pour un budget d’environ 17 000 euros.

Le dispositif régional est vraiment à minima mais Monsieur Braz est convaincu que la coopération régionale peut fonctionner.

Dans le domaine universitaire, des accords de reconnaissance des diplômes ont été signés.  Un premier double diplôme entre la France et l’Amérique centrale a été mis en place en 2017 entre l’université technique du Panama et l’école nationale de mathématiques de Bordeaux.

Par ailleurs, l’évaluation de la qualité des universités étant un sujet d’actualité, le Costa Rica tente de mettre en place un système d’évaluation des programmes. Cela lui permettrait de devenir un pays pilote pour envisager ensuite un développement à l’international.

Au Costa Rica moins de 5% des professeurs d’universités ont un doctorat. Un système assez flexible a été mis en place pour faire un doctorat en France : les doctorants ne s’y rendent que 1 à 3 mois par an. Par ailleurs des bourses pour préparer un master à distance ont été créées (45 aujourd’hui).

Dans le secteur de la recherche sont financés huit programmes avec des bourses à la clé notamment sur le traitement de l’eau et des déchets.

D’autres actions sont menées dans le domaine de la diplomatie sportive, dans la formation de l’administration publique comme par exemple une formation conjointe et diplômante entre l’IRA de Lyon et l’ENA du Costa Rica.

Le défi du poste de Monsieur Braz reste entier : comment faire pour implanter des actions dans 5 pays où on n’est pas présent et répondre à la demande de 6 ambassadeurs différents ? Cela demande des capacités d’écoute, des qualités d’adaptation et de flexibilité.

 La matinée se poursuit par une visite de l’Alliance française dirigée par Madame Olivia Deroint. Nous sommes accompagnées par Monsieur Adelino BRAZ.

Les cours se déroulent sur deux sites : à l’Alliance et au lycée français. Sur ce dernier site, ce sont surtout des parents d’élèves qui suivent les enseignements, l’Alliance essaie donc de diversifier le public.

L’Alliance française accueille 2400 élèves par an avec un taux de rentabilité qui a augmenté depuis un peu plus d’un an. À son arrivée, Madame Deroint a travaillé la partie pédagogie car les professeurs bien formés avec un bon niveau de français avaient recours à des méthodes pédagogiques anciennes donc le niveau d’oral des élèves était faible.

L’Alliance a dû faire face à un problème de contrats : les contrats verbaux ont été remplacés par des contrats écrits qui sont forcément moins flexibles.Aujourd’hui l’équipe est resserrée, avec une majorité de contrats à temps plein.

L’automatisation de procédures administratives, notamment dans la relation avec les élèves a été mise en place.

Le DELF représente une grosse activité pour l’Alliance française et d’autre part la rentabilité des cours a augmenté puisque les cours comptent maintenant en moyenne 11 élèves au lieu de 8,5.

Les activités culturelles sont variées :

  • Vendredis cinéphiles avec programmation mensuelle
  • Lire en fête : prix biennal de créateurs de BD au niveau régional. Cette année, aussi un prix des lecteurs de BD avec le Lycée français
  • L’Art city tour qui est un bus gratuit, s’arrête à l’Alliance ce qui permet de faire de la promotion
  • Le Théâtre national organise un festival de jeunes chorégraphes  auquel l’Allianceparticipe en donnant un prix de 1500 dollars qui sert à envoyer des artistes à Bordeaux :  dans un deuxième temps des danseurs de Bordeaux seront envoyés au Costa Rica.

Le public est plutôt jeune, entre 18 et 35 ans.

Les rapports avec le conseil d’administration sont très bons.

L’Alliance de San José adhère au Plan Alliance verte.

La matinée se termine par un déjeuner de travail dans un restaurant à la cuisine créative avec Monsieur Braz et Madame Deroint.

 Je suis ensuite attendue par la Présidente de l’Assemblée législative, Madame Carolina Hidalgo, par Madame Karine Nino, présidente de la commission des affaires internationales et du commerce extérieur, socialiste, ainsi qu’une délégation de sa commission. Monsieur Braz et Monsieur Pelbois m’accompagnent.

Après les présentations, nous abordons la question de la place des femmes dans la vie politique au Costa Rica. Madame Carolina Hidalgo nous indique que dans les exécutifs locaux plus de 80% des élus sont des hommes.

L’exécutif a un gouvernement paritaire et l’Assemblée Législative se féminise. 46% des députés sont des femmes mais selon les factions, le pourcentage est différent donc un effort important doit être fait pour atteindre dans ces espaces la même parité.

La parité est difficile à atteindre. Sans la loi, les femmes ne seraient pas à l’Assemblée législative or il est dommage qu’elle soit la du fait d’une loi et non grâce à ses compétences selon Madame Karine Nino. La difficulté est d’inclure les hommes dans cette lutte. De plus, elle déplore que la lutte des femmes ne se retrouve pas dans tous les secteurs, dans toutes les classes de la société.

Comme d’autres pays le Costa Rica lutte pour éliminer l’inégalité salariale. De plus, les femmes doivent prendre conscience qu’elles ont des compétences hors les domaines auxquels on les assigne traditionnellement.

La France et le Costa Rica entretiennent depuis très longtemps une relation étroite, le drapeau costaricien en est un symbole. Le Costa Rica s’inspire beaucoup de la France notamment dans le domaine artistique.

Dans le secteur de l’éducation le Costa Rica reste attaché à la langue française mais beaucoup d’autres pays cherchent aussi à implanter leur langue (Chine, Corée, Allemagne etc…) mais les liens avec la France restent forts.

Monsieur Welmer Ramos, membre de la Commission des affaires internationales et du Commerce extérieur nous indique que le Costa Rica souhaite son intégration à l’OCDE.  Le Costa Rica souhaite également se rapprocher de la France pour comparer la législation. France a eu une bonne transition économique donc cherche à savoir comment la France a fait cette transition, notamment au sujet de l’achat des entreprises. Pour lui, la France produit beaucoup et bien. SI le Costa Rica fait de grands efforts sur la régulation de l’accès à la médecine et la lutte contre changement climatique par exemple, il y a de grandes failles aussi. Il nous a indiqué être convaincu que sur ces points, le Costa Rica doit se rapprocher de la France mais aussi dans le domaine de la qualité de l’éducation dans lequel le Costa Rica investit beaucoup sans que cela rejaillisse vraiment sur la qualité de l’éducation.

Monsieur Ramos pense que le fait qu’il n’y ait pas d’exploitation de pétrole, ni d’exploitation minière, ou encore que la protection des forêts et la neutralité carbone soient des priorités devraient être des facteurs de compétitivité pour le Costa Rica.

Il pense que des réformes structurelles devraient être engagées pour intégrer l’OCDE et que la France pourrait guider le Costa Rica afin d’atteindre ses objectifs.

Nous nous rendons ensuite au lycée franco-costaricien où nous sommes accueillies par le proviseur Monsieur Laurent Boy.

Le « franco » comme il est appelé vient de fêter son 50ème anniversaire.Il a une structure unique puisqu’il est gèré et financé conjointement par l’AEFE, le Ministère d’Education Publique Costaricien (MEP) et l’AFCE (l’Association Franco-Costaricienne d’Enseignement). 20% du personnel est mis à disposition par le Ministère de l’éducation costaricien. Les élèves passent également le bac costaricien en fin de 1ère.

L’établissement jouit d’une grosse notoriété. 85% des quelque 1000 élèves sont costariciens et binationaux.

Il faut constater que 10% des élèves sont en grande difficulté. Une meilleure maîtrise de la langue française fait partie du nouveau projet d’établissement. Des mesures sont prises pour éviter la déperdition des élèves après le bac costaricien et finalement 90% des élèves continuent en classe terminale. 14% des élèves postulent à l’université en France (Parcoursup) notamment à l’IEP de Poitiers. L’établissement a des projets d’agrandissement afin d’augmenter le nombre de classes. Le lycée devrait prochainement ouvrir une section Sports Etudes, une trentaine d’élèves seront sélectionnés.

La journée n’est pas terminée ! Nous nous rendons ensuite à l’INAMU qui est l’institut national pour les femmes. Notre délégation a un entretien avec Madame Roxanna Figueroa Flores, directrice du service juridique et Madame Ariana Maracria.

L’INAMU accueille les femmes victimes de violences. Une Convention a été signée entre l’INAMU et l’université du Costa Rica (UCR) pour utiliser les locaux. Les femmes reçoivent des conseils juridiques, psychologiques et une ligne d’urgence est à leur disposition.

L’UCR organise les consultations juridiques qui sont dispensées par des étudiants en droit qui sont accompagnés par un étudiant en psychologie. Ils reçoivent les femmes victimes de violences deux fois par semaine.  Ils ont un nombre d’heures obligatoires pour suivre leur cursus mais choisissent où ils font leur pratique, comme un stage.

Ils assurent une consultation spécialisée sur les violences alors qu’ils ont une formation généraliste. C’est psychologiquement difficile pour eux et ceux que nous rencontrons en témoignent. Les étudiants représentent les femmes aux audiences. Ils offrent un service gratuit alors queles autres universités privées font payer les consultations juridiques.

Il y a un centre d’hébergement qui a des espaces pour des cas extrêmes. L’INAMU est la seule institution étatique qui s’adresse à une population victimes de violences qui est en plus vulnérable économiquement. Tous types de violences sont abordés lors des consultations dont la traite des êtres humains.  Il y a une demande pour qu’un statut de réfugié pour violences soit reconnu.

Notre dernière rencontre de la journée se déroulera au Cocorico verde, le restaurant tenu par l’épouse de Denis Glock, conseiller consulaire. Nous rencontrons Denis Glock,Christiane Valdy, présidente de Fdm-Adfe et Fanny Sterner présidente de l’association française de bienfaisance etnous échangeons sur les difficultés de la communauté française.

Vendredi 29 mars 2019

La journée commence par ma permanence parlementaire. Quelques compatriotes viennent me présenter leurs difficultés et je ferai de mon mieux pour répondre à leur problématique. C’est un moment privilégié pour mieux connaître quelques-uns de ceux qui ont choisi de vivre dans ce pays.

Nous allons ensuite en délégation à la rencontre de la fondation Rahab, une ONG qui a 22 ans d’existence et qui aide les femmes en situation de prostitution, de détresse ainsi que leurs enfants. Nous sommes accueillis par Madame Mariliana Morales. La fondation Rahab propose aux femmes un projet de sortie de prostitution sur 2 ans. Ce projet repose sur l’étude, l’apprentissage d’un métier. La fondation Rahab les aide dans leur vie matérielle pour que les femmes n’aient pas à s’en occuper ni à gagner leur vie. Actuellement Rahab s’occupe de 60 femmes adultes et 60 mineures.

Une partie du financement est assuré par la loterie et le gouvernement apporte une aide pour la construction d’un village dédié, isolé pour accueillir les femmes.

En réponse à ma question Madame Mariliana Morales me répond que 80% des femmes ne retournent pas à la prostitution.

La fondation Rahab milite pour qu’une loi de lutte contre la prostitution, lutte contre les réseaux et responsabilisant les clients de la prostitution sur le modèle de la loi votée en 2016 en France, soit votée dans toute l’Amérique centrale.

Après un déjeuner avec les amis de Fdm-Adfe, nous visitons le centre-ville de San José avec une incursion au musée national pour voir la partie consacrée à l’or précolombien.

La journée se termine par une soirée au Cocorico verde organisée par Fdm-Adfe. C’est l’occasion de voir et revoir des visages connus, de rencontrer de nouvelles personnes. Un grand merci à Suzanne Haimet à Victoria Acind’avoir fait le chemin jusqu’à San Jose, à Christiane Valdyet à Denis Glock pour l’organisation et la musique !

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