Suite à la présentation par Sybile Veil, directrice du groupe public Radio France, d’un plan d’économies drastique touchant toutes les radios du groupe je tiens à apporter mon soutien aux personnels dont l’inquiétude est grande.
L’objectif annoncé par la direction est de réaliser 60 millions d’euros d’économies d’ici 2022 afin notamment de compenser la diminution des contributions de l’Etat, de faire face à l’augmentation mécanique des charges et d’investir dans le numérique.
Contrairement à France télévision, il est impossible pour Radio France d’économiser sur les achats de programme. C’est ainsi 25 millions d’euros que la PDG du groupe public souhaiterait récupérer sur la masse salariale (qui représente 61% des dépenses du groupe).
Un tel plan d’économies ne semble néanmoins pas nécessaire au vu des résultats d’audiences très satisfaisants qu’enregistre « la maison ronde » ces derniers mois et au retour effectif à l’équilibre budgétaire.
Bien que Madame Veil ait démenti la mise en place de départs ciblés, je m’inquiète du sort réservé aux salariés. Le temps de travail, les recours aux CDD et les congés sont des variables qu’aimeraient modifier les dirigeants de Radio France. La qualité et la diversité des programmes pourraient être entachées par ce chamboulement.
Cette inquiétude est bien entendu partagée par les salariés ainsi que de nombreux syndicats, à l’image de Jean-Paul Quennesson, représentant du syndicat sud : « Il risque d’y avoir moins d’émissions élaborées, de plus en plus de rediffusions. La diversité et la richesse des stations sont en danger. Cela ne serait pas digne d’une radio de l’offre, de service public. »
J’apporte mon soutien en tant que membre de la commission culture, de l’éducation et de la communication du Sénat aux personnels du service public touchés par ce plan d’économies. Il n’est pas souhaitable que leur condition ainsi que la qualité des émissions sur lesquelles ils travaillent soient entachés par une ambition qui n’est actuellement pas à la hauteur des moyens de la Maison de la radio.
Face à ce plan d’économies qui ne répond à aucune logique comptable, à aucune urgence et qui va mettre mal le service public radiophonique, le ministre de la culture doit sortir de son silence et dénoncer ces coupes budgétaires drastiques