Les sénatrices et sénateurs socialistes, se sont fermement opposés à cette proposition de loi. Sous couvert de défense de la laïcité, le texte ne règle aucun vide juridique mais, à l’inverse, risque de brouiller le droit existant tout en stigmatisant une catégorie de citoyens.
Ils dénoncent une instrumentalisation de la laïcité à des fins politiciennes par une droite sénatoriale pour qui la laïcité est bien souvent à géométrie variable.
Le groupe socialiste refuse de se laisser prendre en étau entre d’un côté la haine et le racisme et de l’autre l’extension de l’emprise religieuse dans la société et entre autres, celle de l’islam politique.
Pour Laurence Rossignol, oratrice du groupe : « En votant cette proposition de loi, allons-nous réduire la fracture qui s’est installée entre les Français ? Allons-nous désarmer les haineux de tous bords ? Allons-nous nous extraire du face à face cynique entre les identitaires des deux camps ? Je ne le crois pas, je crois même que nous nous tromperions de chemin. »
Les sénatrices et sénateurs socialistes dénoncent également le climat de haine et de racisme qui se développe dans notre pays et l’hystérisation du débat public auquel la proposition de loi examinée finit par contribuer.
Comme l’a souligné en séance, Sylvie Robert, co-cheffe de file sur le texte : « Immigration, islam, communautarisme, radicalisation, tout ceci est amalgamé, parfois sciemment ; et ce désordre alimenté en permanence empêche de régler les vrais problèmes et dérives qui se font jour, puisque tout n’est que confus. Arrêtons, enfin, de tout mélanger et de tout confondre ! »