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Voyage à Lomé dans le cadre de la commission politique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie 3 – 16 mars 2012

La commission politique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie s’est réunie à Lomé du 13 au 16 mars 2012.

Les débats ont porté sur les situations politiques dans l’espace francophone, et le Gabon a présenté un rapport sur la situation en Côte d’Ivoire, en Guinée, à Madagascar, en Mauritanie, au Niger et en Syrie :
Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, la tenue récente d’élections législatives reconnues par la communauté internationale permet d’envisager sa réintégration au sein de l’APF.
En Guinée, la tenue d’élections législatives annoncées pour le 8 juillet devrait clôturer une dernière étape de la transition politique guinéenne en parachevant le dispositif institutionnel prévu par la constitution. Encore faudrait-il que les élections annoncées aient lieu et soient « fiables, transparentes et démocratiques ».
La section de Madagascar est suspendue depuis mars 2009. L’évolution des derniers mois semble annoncer un dénouement positif. L’organisation d’élections présidentielles et législatives est désormais la prochaine étape d’un retour à une vie politique démocratique sur la Grande Île.
La section de Syrie été suspendue par l’Assemblée parlementaire de la francophonie depuis juillet 2011 pour avoir violé et continué à violer sciemment les Déclarations de Bamako et de Saint Boniface, déclarations fondatrices de la Francophonie qui reposent sur des principes de démocratie d’Etat de droit, et de libre exercice des droits humains et des libertés fondamentales.
Le Niger et la Mauritanie sont toujours sous observation, et d’autres situations et crises sont évoquées en Égypte, en Grèce, en Haïti, en RDC, au Sénégal, en Tunisie, en Hongrie et dans la zone Sahelo-Saharienne formée du Mali, du Niger et de l’Algérie, confrontée à une insécurité croissante.

La Belgique a présenté un rapport sur les défis démographiques du XXIème siècle en insistant sur le vieillissement de la population des pays du Nord, angle de présentation quelque peu décalé puisque nous nous trouvions au Togo, un pays du Sud où le défi est essentiellement l’explosion démographique et la jeunesse de sa population.

Le Québec a présenté un rapport sur le rôle essentiel de l’ombudsman, le médiateur dans l’espace francophone pour le renforcement de l’Etat de droit. Ce débat à été l’occasion pour l’association des ombudsmans et médiateurs de la Francophonie de faire une communication sur son action en faveur de la consolidation de la paix, de la démocratie et de l’Etat de droit ainsi que la contribution des médiateurs au service de la prévention et de la résolution des conflits en son sein.

La dernière contribution, présentée par le Canada, portait sur les ressources naturelles et les conflits au sein de l’espace francophone. Comme son titre l’indique, le rapport aborde essentiellement les conflits armés liés à l’exploitation des ressources naturelles, comme il en survient en Afrique, notamment dans la région des Grands Lacs. J’ai pour ma part déploré qu’on ne s’interroge pas davantage sur l’impact environnemental et sanitaire de l’exploitation de matières premières, que ce soit l’extraction de l’uranium au Niger, du pétrole à partir des sables bitumineux en Alberta, ou bien des gaz de schiste. Mais c’est sans doute un autre sujet…

J’ai profité de mon passage à Lomé pour rencontrer les amis de FdM-Adfe et du PS. Michèle Zwang-Gaillot,  présidente de FdM, et Christophe Courtin, secrétaire de la section PS m’ont chaleureusement accueillie ainsi que Prosper Mensah, l’époux de Françoise Mensah, conseillère à l’Assemblée des Français de l’Etranger qui était en déplacement. Beaucoup de jeunes femmes, entreprenantes, dynamiques, m’ont parlé de leur vie au Togo. Nous avons bien sûr abordé les élections, présidentielle et législatives, les relations avec le consulat (en effectifs tellement resserrés que certaines questions, comme celle de la nationalité, ne sont plus traitées) et des tensions (en voie de résolution semble-t-il) autour des problèmes de visas rencontrés par les double-nationaux qui, est-il besoin de le dire, ne sont pas des tricheurs par définition !

Le dernier jour, la délégation de l’Assemblée parlementaire de la francophonie est allée visiter la maison des esclaves construite à un bon kilomètre de la côte et qui servait de façon discrète à « entreposer » les esclaves avant de les embarquer vers leur destination de misère après l’abolition de l’esclavage.

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