Je retrouve à Nicosie Daphna Poznanski, vice présidente de l’Assemblée des Français à l’étranger et notre candidate aux élections législatives dans la 8ème circonscription, pour une journée de visites et de rencontres.
La première visite sera pour l’école française Arthur Rimbaud, établissement conventionné avec l’AEFE, qui accueille 150 enfants de la maternelle à la Terminale, dont 45% de Français. Nous sommes reçus par Mme Pascale Lagleize, Directrice, et M. Christophe Girod, Président du comité de gestion.
Il est prévu d’ouvrir une école franco-chypriote à la rentrée 2012 : un beau projet dont la réalisation aura duré plusieurs années. L’établissement quittera le centre ville pour emménager dans des locaux mis à disposition et rénovés par les autorités chypriotes dans le sud de la ville de Nicosie. Un enseignement trilingue de fait sera proposé (grec, anglais et bien sûr français) jusqu’à la classe de troisième. Les élèves pourront ensuite choisir de préparer le bac chypriote ou le bac français.
Il est intéressant de constater qu’un certain nombre de familles chypriotes choisissent d’inscrire leurs enfants à l’école française pour l’enseignement de l’histoire en dehors du nationalisme chypriote grec ou turc et pour la laïcité qu’elle incarne. L’école a dû faire de gros efforts pour rattraper les baisses de salaires suivies de gel consenties par les enseignants alors que l’établissement connaissait de graves difficultés. Il n’empêche que les recrutés locaux ne disposent pas d’une couverture sociale satisfaisante. Le problème de recrutement pour les résidents se pose également.
M. Girod, que j’avais souhaité rencontrer, nous parle également de son travail en tant que représentant de l’ONU au comité des personnes disparues à Chypre. Le comité procède à des exhumations et à l’identification des victimes de la guerre entre les deux parties du pays. C’est un nécessaire travail de mémoire.
Visite ensuite de l’Institut français où nous sommes accueillis par la Directrice, Mme Catherine Crosnier, également Conseillère de coopération et d’action culturelle. L’Institut a dû déménager voici deux ans pour des raisons financières et le bâtiment actuel ne permet pas d’accueillir les cours. L’activité tourne autour de trois pôles : l’école franco-chypriote (qui ouvre ses portes à la rentrée 2012), la diplomatie culturelle et la coopération universitaire et scientifique, avec plusieurs projets notamment avec l’université de Poitiers (mathématiques) , celle d’ Aix en Provence (archéologie) et Grenoble (sciences). Environ 350 étudiants chypriotes partent étudier en France chaque année et l’Institut dispense des cours de français intensifs à ces étudiants. Actuellement le français est langue obligatoire dans les écoles chypriotes mais pourrait devenir langue optionnelle, ce qui représenterait également un problème pour l’Institut car beaucoup d’élèves prennent des cours de soutien.
Un assistant technique est en poste dans la partie chypriote turque.
Réunion de travail en tête à tête avec M. Jean-Marc Rives, ambassadeur de France qui me brosse un tableau des relations franco-chypriotes sur le plan politique et économique, militaire et culturel, relations qu’il qualifie d’excellentes.
La découverte d’un gisement de gaz off shore pourrait éveiller les convoitises des pays voisins. Chypre assurera la présidence de l’Union européenne au cours du deuxième semestre 2012 et un grand nombre de réunions se tiendront à Bruxelles pour des raisons de commodités. Les questions centrales seront la crise économique et la croissance, la politique maritime intégrée. Sont également évoquées des négociations de rapprochement entre les Chypriotes grecs et turcs dans lesquelles la France joue un rôle important.
Je rencontre ensuite les responsables des différents services de l’ambassade, conseiller politique, attaché militaire, attaché de police, conseiller de sécurité intérieure et le chef de chancellerie. Entretien très intéressant sur les relations franco-chypriotes en termes de coopération militaire, policière. Chypre sert de sas aux militaires français qui reviennent d’Afghanistan. Ils y passent quelques jours pour faciliter leur retour à la vie civile, avant de rentrer en France.
La population française à Chypre comprend 1800 Français inscrits, une population sans problème notoire. Deux associations sont présentes Vivre à Chypre ainsi qu’une association francophone. L’Ufe est présente depuis un an et FdM-Adfe est en cours de création.
Après un déjeuner rapide dans une taverne avec M. Amaury Faivre d’Arcier, responsable de la section consulaire, je me rends avec Daphna Poznanski et Isie son directeur de campagne à Larnaca à la rencontre de Français installés dans cette ville. En soirée, réunion des Français à Nicosie. Ces deux réunions sont l’occasion de rencontres très sympathiques.
Retour sur Paris le 1er mai après une visite rapide de Nicosie, côté grec et turc.