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Voyage en Thaïlande 17 – 20 avril 2013

Mercredi 17 avril

 Arrivée en fin d’après midi à Bangkok, en provenance de Singapour, et je retrouve avec grand plaisir Michel Testard, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger venu m’accueillir à l’aéroport et qui m’accompagnera dans toutes mes rencontres en Thaïlande.

Tout de suite après mon installation nous nous rendons au Café Laos pour retrouver une bonne  vingtaine de Français issus de différents milieux professionnels. Parmi eux se trouvent Eugénie Mérieau, secrétaire de la section PS et quelques membres de la section, la vice-présidente et la secrétaire du comité de gestion du lycée français de Bangkok et le Directeur de l’école primaire. Nous entamons l’échange par des informations sur le lycée français que je visiterai le lendemain. L’école accueille environ un millier d’élèves et si les locaux sont bien aménagés, ils sont trop petits et un projet immobilier est en cours d’étude. L’école n’est pas propriétaire du terrain qui appartient à une famille thaïe et elle dispose d’un bail de trente ans. Cela me semble incongru de construire sur un terrain qui ne vous appartient pas mais une solution modulaire est envisagée. Les locaux pourraient être transférés sur un autre terrain le cas échéant.

Les frais de scolarité varient de 5 000 à 8 000 euros selon le niveau. Il est impératif de contenir le plus possible les frais de scolarité, ici comme ailleurs car le public est très diversifié. On constate ici aussi une évolution de la communauté française vers une population moins aisée. Les représentants des parents déplorent que la langue thaïe ne soit pas une option possible au bac. L’enseignement du thaï est insuffisant, ce qui pose problème à ceux qui veulent poursuivre leurs études en Thaïlande, d’autant plus que selon mes interlocuteurs, le bac français n’est pas reconnu partout. De leur côté, les élèves qui veulent étudier en France rencontrent des difficultés pour s’inscrire par internet car l’établissement de Bangkok qui fait partie de l’académie de Montpellier ne figure pas sur la liste des établissements. Les échanges se poursuivent sur les partenariats entre universités françaises et thaïes d’un côté et une école française de commerce de Montpellier et une école homologuée à Bangkok. Mes interlocuteurs sont d’avis que la politique de coopération française manque de vue stratégique et la compare avec le GIZ allemand (anciennement GTZ)… On me signale une plateforme d’échanges sur Internet sur la valorisation du savoir faire français en Asie du Sud Est.

 Jeudi 18 avril

 La journée commence par une visite du lycée français international de Bangkok, malheureusement vide d’élèves pour cause de vacances (Songkran, la fête de l’eau qui célèbre le nouvel an thaïlandais). Nous sommes accueillis par M. Pascal Maffioletti, Directeur de l’école primaire, M. Dominique Gérard, conseiller principal d’éducation et des parents, représentants du comité de gestion. Une partie des informations glanées la veille sont reprises notamment sur le projet d’agrandissement modulable qui devrait être terminé en septembre 2014, 2015 au plus tard.

L’établissement a un orthophoniste dans l’établissement ainsi qu’un psychologue. Les séances d’orthophonie sont facturées aux parents mais la CFE rembourse insuffisamment les séances.

La place de l’enseignement du thaï est évoquée, si la France reconnaissait le thaï comme option, cela permettrait de résoudre un certain nombre de problèmes déjà évoqués.

 Après la visite du lycée nous prenons la route pour Pattaya accompagnés d’Eugénie Mérieau, secrétaire de la section PS de Bangkok. Pattaya est situé à deux heures de route de Bangkok. Daniel Stanzke, responsable d’une association de Français,  « Ensemble », a organisé une réunion avec des compatriotes. Environ un millier de personnes sont inscrites mais selon les estimations au moins 3 000 Français  résident à Pattaya. Parmi eux, un grand nombre de retraités venus passer leur retraite au soleil qui à un moment ou un autre se trouvent confrontés à une mauvaise communication avec l’administration fiscale des non- résidents, à des problèmes de maladie et de soins insuffisamment remboursés par la CFE. Certains ne peuvent d’ailleurs pas adhérer à la caisse étant donné le montant des cotisations. Les Français de Pattaya  souhaiteraient l’ouverture d’une chancellerie détachée ou au moins la nomination d’un consul honoraire compte tenu de leur nombre et de leurs problèmes.

Trois petites écoles françaises existent à Pattaya, l’une, créée par un enseignant en disponibilité, devrait être homologuée prochainement, l’autre fonctionne sur une base associative avec AGIR (enseignants retraités), la troisième serait plus axée sur le sport mais je n’ai pas rencontré son directeur.

 Nous rentrons à Bangkok pour assister à la réception organisée par l’ambassadeur M. Thierry Viteau. Cette réception est l’occasion de rencontrer et d’échanger avec d’autres compatriotes.

 Vendredi 19 avril

 Réunion à la Chambre de commerce franco-thaïe où nous rencontrons, le directeur de la Chambre, M. Lucas Boudet, M. Erwan Le Carer, Conseiller économique adjoint, M. Paul Dumont, président de la section des Conseillers du Commerce extérieur de Thaïlande ainsi que  M. Jean-Marc Garret, M. Thierry Lefèvre et M. Pierre Quéffelec du petitjournal.com.

La section des conseillers du Commerce extérieur comprend 27 personnes. La moitié des membres représentent des grandes entreprises, l’autre moitié des PME.

La Chambre de Commerce comprend, elle, quelque 300 entreprises, accompagne les entreprises françaises en  Thaïlande  et inversement ; c’est à dire les entreprises ou investisseurs thaïlandais vers la France. Elle organise environ 50 événements par an et emploie 15 collaborateurs. Le comité Emploi effectue environ 60 placements par an. De plus la Chambre héberge des entreprises. Une bonne coopération s’est développée entre Ubifrance et la Chambre de Commerce.

Un accord de libre échange entre l’Union européenne et la Thaïlande est en cours de négociation. Un point d’achoppement porte sur les vins et spiritueux. L’économie thaïlandaise est très dynamique et s’est bien remise du tsunami et des graves inondations. Il n’y a pratiquement pas de chômage (moins de 1 %) mais l’économie informelle est très importante  (60 %). Il est relativement difficile de trouver de la main d’œuvre, un manque de formation professionnelle est évident. Ce pays est en pleine mutation et selon M. Paul Dumont, très critique vis à vis de notre pays, le tissu des expatriés est à la traîne. Une soixantaine de grands groupes français sont présents et Michelin est le premier employeur, Casino et Essilor  arrivent ensuite. Les avis sont contrastés et selon Ubifrance et la mission économique le marché est mûr : la Thaïlande n’est pas un Eldorado, il faut trouver une niche pour réussir à s’implanter.

Un accord spatial a été signé. Il  en est de même dans le secteur ferroviaire. La visite du Ministre des transports français M. Frédéric Cuvillier est attendue prochainement. La question des visas est évoquée et comme il ne semble pas y avoir de risque migratoire réel, mes interlocuteurs souhaitent la suppression des visas de court séjour.

 Déjeuner  avec la presse francophone locale au Polo Club. Je serai d’ailleurs  interviewée au cours de ce déplacement par le Gavroche magazine.

 Visite à Ubifrance pour rencontrer quelques VIE et échanger avec eux : 60 VIE, 10 VIA sont présents en Thaïlande, la plupart d’entre eux sont soit ingénieurs soit des commerciaux ou dans la gestion, en général  une formation de bac + 5. Le dispositif est relativement peu connu et seulement 40 % des postes sont publiés sur le site. Pour certains un stage se transforme en poste de VIE, pour d’autres, ils créent eux-mêmes le poste de VIE, en accord avec l’entreprise, bien sûr ! Tous sont satisfaits de leur expérience.

 Visite ensuite des services du consulat. Nous sommes accueillis par M. Yann Pradeau, premier Conseiller. Nous nous entretenons longuement avec Mme Sylvie Obert responsable des affaires sociales qui me confirme quelques informations entendues à Pattaya ; la CFE ne rembourse pas les frais de chimiothérapie. La CFE a signé trois conventions avec  des hôpitaux les engageant à respecter certains tarifs. De plus en plus de personnes âgées, séniles sont hospitalisées alors qu’il n’y a pas de service de gériatrie. Il n’y a pas de prise en charge, il est d’autant plus difficile de trouver des places que les frais d’hôpitaux ne sont pas toujours payés par ces personnes souvent démunies. Le consulat accueille chaque semaine une dizaine de personnes à la dérive et on compte environ 80 Français en prison.
Pour ce qui concerne les bourses, 180 enfants reçoivent une bourse sur 980 élèves. Le consulat n’a pas assez d’agents pour pouvoir faire des enquêtes sociales. Pas d’allocataires de solidarité mais une quinzaine d’allocations handicapés dont 13 enfants.

Nous allons ensuite au service de l’Etat civil. M. François Millard nous présente le service : deux agents pour quelque 10 000 inscrits alors qu’on estime à 20 000 le nombre de Français en Thaïlande. Beaucoup sont en situation irrégulière. Un troisième agent serait nécessaire pour faire face à la charge de travail. Il faut trois semaines pour obtenir un rendez-vous. L’activité a augmenté de 19 %.

On me signale un problème pour les retraités notamment avec la CRAM de Marseille. On ne peut les joindre par téléphone car ils ont un numéro vert. Il arrive que les retraités ne touchent pas leur retraite car les caisses prétendent ne pas recevoir les certificats de vie mais aucune transmission par internet n’est possible. Je le sais d’autant plus que je dépose chaque année un amendement dans ce sens lors du débat sur le budget de la sécurité sociale. Lors du dernier débat  Marisol Touraine nous a donné un peu d’espoir. En attendant, c’est la catastrophe pour les retraités. Le service d’Etat civil transcrit ou dresse 1 100 actes par an entre mariages, naissances, reconnaissances d’enfants, pacs, divorce, décès. Une activité très dense, trop dense sans doute pour les agents !

Nous passons ensuite au service des visas dirigé M. Jérémy Vanhooren.   Le service a reçu 41 000 demandes en 2012, ce qui représente une augmentation de 35 %. Il y aurait un léger risque migratoire pour ce qui concerne les professions de cuisiniers, masseuses mais l’exemption de visa est en discussion.

 Il reste un petit moment pour aller visiter le Wat Pho, l’un des plus grands et anciens temples bouddhistes de Bangkok. Il est situé à proximité du Palais royal. Il abrite le fameux Bouddha couché qui fait 45 mètres de long et 15 mètres de haut. Le Wat Pho abrite également une école de massage et de médecine thaïe traditionnelle. Nous allons faire ensuite un tour aux marchés aux fleurs.

 La journée se termine par un dîner avec Michel Testard et Eugénie Mérieau, c’est l’occasion de faire un bilan du voyage et de les remercier. En effet, je repends l’avion le lendemain matin pour Paris.

 Samedi 17 avril

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