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Déplacement à Hong-Kong, Shenzhen et Canton

OLYMPUS DIGITAL CAMERAJeudi 6 février j’ai embarqué en direction de Hong-Kong pour l’Université d’hiver des sections d’Asie de la Fédération des Français de l’étranger du Parti socialiste et de Français du monde-adfe. Cette université a été brillamment organisée par René Aicardi, conseiller AFE de la circonscription et Matthias Assante di Panzillo secrétaire de la section PS Singapour. Mes collègues Richard Yung et Jean-Yves Leconte étaient également présents. Arrivée le vendredi  7 en  début de soirée, il reste quelques heures pour s’acclimater, dîner avec les participants déjà présents et essayer de dormir avant que les premiers ateliers ne commencent. L’hôtel est situé à Wan Chaï un quartier populaire, très vivant et considéré comme le quartier chaud de Hong-Kong.

Bref, pendant deux jours nous planchons sur les élections consulaires, le rôle des futurs conseillers, l’enseignement français à l’étranger, les programmes FLAM, les bourses scolaires, la fiscalité, le dispositif d’appui au commerce extérieur. D’autres thèmes sont évoqués comme l’aide pour les PME, TPE et les entrepreneurs, ainsi que la protection sociale pour les Français de l’étranger. Cette réunion, qui s’est déroulée dans une atmosphère conviviale, a été très utile pour échanger et confronter les réalités diverses rencontrées par les participants venus du Japon,  de diverses villes de Chine,  de Taiwan, de plusieurs villes d’Inde, de Singapour, du Cambodge, du Vietnam.

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Dimanche 9 février

Je quitte Hong Kong dans l’après-midi, accompagnée de Laure Desmonts pour Shenzhen. Le passage de la frontière vers la Chine continentale se fait assez rapidement. Après avoir pris nos quartiers à l’hôtel, nous rencontrons le Consul général en résidence à Canton, M. Bruno Bisson.  J’ai ensuite un entretien avec Mme Catherine Leroux-Buatois, responsable de la section française de l’école internationale de Shekou, que j’avais rencontrée à Taipei et que j’ai grand plaisir à revoir. La section que Mme Leroux-Buatois dirige existe depuis 2009 et est homologuée de la grande section de maternelle au CM2. Elle accueille pour le moment une trentaine d’enfants d’expatriés mais aussi de quelques auto-entrepreneurs.  Les tarifs sont particulièrement élevés, autour de 20 000 euros. Pour le moment aucune  famille n’a fait de demande de bourse mais la sociologie des Français en Chine évolue rapidement …

Une école d’entreprise (MLF) est également implantée à Shenzhen mais elle est exclusivement accessible aux enfants des salariés de PSA, EDF et AREVA.

La question du détachement est évoquée. Il est  de plus en plus difficile à obtenir notamment, lorsque, et c’est le cas dans les petites structures, l’enseignant a deux casquettes, par exemple si le professeur des écoles enseigne à la fois dans le primaire et le secondaire où s’il fait fonction également de chef d’établissement.

Laure et moi rencontrons quelques jeunes Français installés à Shenzhen à la pizzeria ( !) Lou Palaccio tenue par Yael, un jeune compatriote. Échanges intéressants et chaleureux !

Lundi 10 février 

Après une permanence pour débuter la journée, M. Bisson le consul général passe nous chercher pour  une visite de l’antenne de Shenzhen de la Chambre de Commerce de Chine du Sud. Nous sommes accueillis par M. Christophe Lauras, Vice-président. Nous nous rendons ensuite à l’antenne  d’Ubifrance, puis au bureau de représentation d’ERAI (entreprise Rhône-Alpes international) et à celui du département de la Vienne.

La Chambre de Commerce de la Chine du sud compte 295 membres. Elle organise des sessions d’information par exemple sur la taxation. Des formations linguistiques et interculturelles et des services comme la domiciliation d’entreprises sont aussi proposés. Elle organise également des événements tels le bal du 14 juillet et le Beaujolais nouveau. A Shenzhen l’antenne d’Ubifrance s’est spécialisée dans les nouvelles technologies.  Le département de la Vienne est jumelé avec Shenzhen depuis 20 ans mais il semblerait que les organisateurs du jumelage peinent à trouver des financements pour monter  des événements d’envergure.  ERAI accompagne les entreprises de la région Rhône-Alpes pour concrétiser leurs projets de développement à l’international. ERAI est présent en Chine depuis 1991 et dispose de  4 bureaux à Shanghai, Pékin, Hong Kong et Shenzhen.  ERAI est financé par la région Rhône-Alpes.

Nous sommes ensuite invités à déjeuner par M. Gilles Boussac, président  de la filiale de CAPSA qui nous accueille entouré de quelques autres cadres de l’entreprise.  Un peu moins de 200 Français travaillent pour PSA à Shenzhen et nous échangeons sur leurs conditions de vie, sur la scolarisation des enfants avant de visiter l’usine.  Moins de trois ans après la signature de la coentreprise Capsa, PSA et son partenaire chinois Chang’An ont inauguré  en septembre dernier leur première usine d’assemblage. Elle  n’a pas encore atteint le maximum de sa capacité. L’usine travaille à la montée en cadence de son premier modèle : la version chinoise de la berline DS5, « La nouvelle DS5« . Les standards de fabrication sont les mêmes qu’en France même si le degré d’automatisation y est moindre. Certaines opérations effectuées manuellement sont plus précises et le coût du travail en Chine n’est pas étranger à ce choix. Les moteurs viennent de France mais à terme ils seront également fabriqués en Chine comme c’est déjà le cas pour certains  équipements. De grands tableaux d’affichage sont installés afin de voir à tout moment si un problème surgit sur le  circuit d’assemblage ce qui permet  de réagir au plus vite. Les bords de ligne (en référence à la ligne de montage) ne dépassent pas un mètre cinquante de haut : les salariés peuvent voir loin autour d’eux et également être vus par les managers. Avant de prendre son poste chaque salarié est formé pendant plus d’un mois par les équipes de PSA. Le contrôle de qualité est extrêmement rigoureux et notre guide insiste beaucoup sur le fait que le degré de qualité est le même qu’en France. Une visite passionnante et au delà il est évident que l’avenir de PSA se joue aussi en Chine.

Nous continuons sur Canton. Laure et Vivian Desmonts me feront découvrir en soirée un quartier très dynamique aménagé autour d’un site industriel le long de la Rivière des Perles. Si seulement il ne faisait pas si froid…

 Mardi 11 février

La  matinée sera consacrée à la visite du consulat général qui  emploie une vingtaine d’agents à la gestion des Français et des visas. Le service des visas avec 9 agents  a traité 58 000 dossiers  en 2013. La demande a doublé en moins de 4 ans.  La demande des visas est externalisée auprès d’un prestataire français. Outre les agents consulaires, le Consulat général abrite le SCAC, le service économique réduit à une personne, Ubifrance fort d’une douzaine de personnes et Campus France avec quelques recrutés locaux. Un agent du ministère de l’Intérieur plus particulièrement chargé des questions d’immigration est également en poste à Canton. L’Alliance française a également une directrice détachée, Mme Emilie Dai.  Une réunion permet de rencontrer les chefs de service du Consulat général qui me présentent chacun leur activité.

Déjeuner offert par M. Christophe Lauras vice-président de la Chambre de Commerce  avec M. Jean-Pierre Temperville, membre du bureau de Chine du sud et M. Alexandre Beaudoux, directeur de la chambre en Chine du sud, M. Bisson et Laure Desmonts.

Nous nous rendons ensuite à l’Alliance française que nous visitons assez rapidement sous la houlette de Mme Emilie Dai. L’Alliance française de Canton fut la première Alliance française créée en République populaire de Chine en 1989.

En Chine les associations n’étant pas autorisées, les Alliances françaises sont généralement hébergées dans des universités et celle de Canton ne fait pas exception.  Son partenaire universitaire est l’Université Sun Yat-Sen. L’AF va devoir se séparer de quelques salles pour faire face à des difficultés financières, dues notamment à une baisse des inscriptions en 2012.  J’ai une grande admiration pour les Alliances françaises qui font un travail remarquable avec généralement peu de moyens, un esprit pionnier y règne toujours.

Une audience est prévue à l’assemblée provinciale et je suis reçue, accompagnée par le Consul général, M. Bisson et Laure Desmonts par  Madame Qiu Xiaosu, membre du comité permanent de l’assemblée populaire de la province du Guangdong et directrice générale de la commission des affaires étrangères. Une rencontre formelle mais tout de même très souriante.  Mes interlocuteurs m’interrogent sur le travail de la délégation aux Droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Le 50ème anniversaire des relations entre la Chine et la France est évoqué et je peux indiquer que les cérémonies ont été inaugurées à Paris par une très belle soirée au grand Palais sous l’égide de l’ambassadeur de Chine en France.

Après cet événement nous nous rendons sur le site du lycée français de Canton où nous sommes accueillis par le président M. François Nakkachdji et Mme Valérie Blain, vice-présidente du comité de gestion. Nous visitons les locaux et je peux m’entretenir avec les enseignantes. Cet établissement a été fondé en 1997. Il comptait 60 élèves en 2009 et 140 aujourd’hui. Il occupe son troisième site depuis sa création et devrait déménager une nouvelle fois en juillet 2014 sur le site d’une école internationale,  ce qui lui permettrait de se développer avec plus de sérénité et régler plus facilement les questions administratives avec les autorités chinoises. Il accueille actuellement des enfants de la petite section de maternelle jusqu’en 2nde. Le primaire est homologué mais pas le collège qui ne dispense un enseignement direct qu’en 6ème. Les autres classes travaillent avec le CNED. Les frais de scolarité varient de 7200 euros en maternelle à 12 000 euros au collège frais d’inscription au CNED compris. Les frais de scolarité sont payés par les entreprises pour la moitié des effectifs et l’établissement compte une dizaine de boursiers.

Le séjour à Canton se termine par un dîner très sympathique offert par M. Bisson  qui me permet ainsi de rencontrer encore quelques Français installés à Canton depuis une dizaine d’années et qui possèdent ainsi  le recul nécessaire pour me parler de l’évolution qu’ils ont vécue à Canton et de leurs expériences respectives.

Retour sur Paris par un long vol de nuit.

 

 

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