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Déplacement au Brésil du 11 au 16 avril 2014

FrancofestaBertrand Rigot-Müller, conseiller à l’AFE et Edmond Aparicio, président de la section Fdm-adfe, m’attendent à l’aéroport de Sāo Paulo le vendredi 11 avril et m’accompagnent à la résidence du Consul général, M. Damien Loras,  où nous attend également Thierry Valentin, ancien secrétaire de la section PS de Sāo Paulo et secrétaire fédéral aux élections, pour une courte entrevue.

Le samedi 12, c’est la Francofesta organisée dans un grand parc par les associations dont FdM-Adfe et l’UFE et sponsorisée par des entreprises françaises. Musique, pique-nique, jeux pour les enfants et samba pour couronner le tout. Une belle journée au cours de laquelle je me suis entretenue avec le personnel du lycée, des parents,  des représentants d’associations, d’ONG.

Le dimanche 13 débute par un brunch avec Edmond auquel sont  conviés les membres de Fdm-Adfe et les sympathisants. Je prends ensuite l’avion pour Rio où m’accueille M. Jean-Charles  Ledot le consul général adjoint. Je rencontre brièvement Annie Delporte, une des responsables  du SNES à Paris pour le secteur Etranger. De passage à Rio elle souhaite me donner son point de vue sur la situation au lycée Molière. Soirée ensuite chez Romaric Sulger Buel  qui a organisé une réunion de la section Fdm-Adfe où je retrouve Bertrand Rigot-Müller, Anne- Marie Maculan et son mari Nelson, Camille Espagne, Thierry Lesage et de nouveaux membres qui, pour certains, viennent de loin.

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Avec Bertrand Rigot-Muller et Romaric Sulger Buel

Le lundi 14 commence par un petit-déjeuner de travail avec M. Brice Roquefeuil, consul général et M. Jean-Charles Ledot sur les problématiques de la communauté française de Rio. Le problème central est l’avenir du lycée qui alimentera la plupart des entretiens que j’aurai au cours du séjour.

Visite ensuite d’Ubifrance où Bertrand et moi sommes accueillis par M. Benoît Trivulce, son directeur et son équipe qui nous présente leurs différents secteurs d’activité au Brésil, principalement les nouvelles technologies, logiciels et télécoms, l’audiovisuel, logiciels concernant la gestion des villes et la sécurité civile, les services numériques pour la formation, la silver economy (pour les personnes âgées) et d’autre part l’énergie.

 L’énergie est verte à 80 % mais il y a saturation et il est impossible de satisfaire tous les besoins. Les restrictions d’électricité ont un impact négatif sur le PIB. Les besoins sont criants et il y a une forte demande pour des énergies renouvelables. Areva dont les activités nous sont présentées par une VIE est présent mais pas uniquement sur le nucléaire (3 centrales dont 1 en construction) qui n’en est qu’aux prémices. Areva travaille également sur la biomasse (canne à sucre), le solaire à base de miroirs et le photovoltaïque. La législation brésilienne est très exigeante en matière d’environnement. L’exploitation d’uranium est très protégée.

 Des réserves potentielles de pétrole sont là mais l’exploitation n’est pas très performante. Pétrogas qui disposait d’un monopole jusqu’à l’année dernière connaît des difficultés de gestion et est utilisé pour réguler l’inflation. Total est présent depuis l’année dernière et pourra produire au Brésil.

 Tous les grands groupes français sont présents et l’enjeu est de faire venir davantage de PME/PMI.

 La BPI (banque publique d’investissement)  présentée par une VIE s’est installée au Brésil et sa présence est très importante pour les entreprises françaises  car elle joue un rôle déterminant pour les aider à trouver des mécanismes de financement.

 Au total 125 VIE (volontaires internationaux en entreprise) sont présents au Brésil, majoritairement à Sāo Paulo dans le secteur bancaire. L’un d’eux cependant travaille au Club Med et est responsable des processus  pour obtenir la  certification en développement durable.

 Nous nous rendons ensuite à la chancellerie consulaire où je rencontre les agents.

 Déjeuner chez M. Roquefeuil, le consul général avec Françoise Lindemann et Bertrand Rigot-Müller, conseillers à l’AFE, M. Jean-Luc Treff président de la société de bienfaisance, M. Claudio Guimarães, président de la société de gestion du lycée, M. Jean Stéphan,  proviseur du lycée Molière et la vice présidente de Rio-Accueil. La conversation fut bien légère eût égard aux enjeux…

 Permanence parlementaire pendant l’après-midi.

 Visite de l’Alliance française avec M. Jean-Paul Lefèvre, délégué général de l’Alliance Française au Brésil, accompagné de la responsable pédagogique et de la responsable des événements culturels. M. Lefèvre nous présente l’Alliance du Brésil  qui a été créée en 1885, elle est l’une des plus anciennes  et elle est très active tant pour ses cours que pour les activités culturelles.  La présentation se termine par un diaporama des Alliances du Brésil : une invitation au voyage sur les routes du Brésil.

 Réunion d’information dans l’auditorium de l’Alliance de Botafogo sur les élections consulaires à laquelle étaient conviées les quatre têtes de listes. Il fut finalement peu question des élections mais beaucoup du lycée!

  Mardi 15 avril

Petit déjeuner à la résidence en présence de M. Ledot avec Mme Yvonne Bezerra de Mello et Mme Anne Constance DespretzMme Bezerra de Mello est la fondatrice de Uerê, une organisation qui s’occupe de l’éducation des enfants des rues qui suite à divers traumatismes ont des difficultés cognitives. Elle a travaillé et publié sur une pédagogie adaptée à ces enfants et les résultats sont excellents. Moins de 10 % d’échec et la plupart ont à la fin de leur parcours une formation qui leur permet de gagner leur vie. Mme Despretz donne des cours de musique dans cette même organisation avec de très bons  résultats.

 Visite ensuite du lycée Molière où je retrouve Bertrand. Nous sommes accueillis par M. Jean Stephan, le proviseur qui nous fait visiter le lycée. L’établissement refuse des élèves faute de places et la matinée se passera à discuter avec les différents acteurs de la communauté scolaire : des membres du conseil d’administration qui accompagne le président M. Guimarães,  puis des représentants des parents d’élèves et enfin des représentants des enseignants ainsi que  les personnel d’encadrement français. La problématique qui angoisse, le mot n’est pas trop fort,  la communauté scolaire : M. Guimarães, président du conseil d’administration souhaite mettre fin à la convention qui lie le lycée à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger  le 1er septembre 2014 au prétexte de difficultés fiscales et juridiques, créant un climat d’insécurité  chez les familles et les enseignants. Une mission de l’Agence est attendue pour début mai qui devra arriver avec des propositions de sortie de crise concrètes. À mon avis,  un déconventionnement au 1er septembre  est en tous cas inacceptable, à commencer pour les enseignants concernés, qui n’ont encore moins qu’à Mexico  le temps de postuler en France ou dans le réseau AEFE, les délais étant clos!

Déjeuner de travail avec le proviseur pour une séance de débriefing après les différentes rencontres au lycée.

Départ pour Brasilia. Suite aux intempéries de nombreux avions sont en retard et un chaos indescriptible s’est abattu sur l’aéroport Santos Dumont. Il me faudra attendre deux heures pour enregistrer ma valise et ensuite deux autres  heures pour embarquer. Merci à M. Jean-Charles Ledot de m’avoir accompagnée! … M. Jacques Ajouc, chef de la section consulaire m’attend à l’aéroport à Brasilia et je suis contente  de le revoir.

Mercredi 16 avril

Petit déjeuner avec M. Denis Pietton, ambassadeur de France au Brésil puis visite des services du consulat. Certains services sont saturés de travail et des agents paraissent au bord du « burn out ».

Mme Lepage

Réunion avec les chefs de service de l’ambassade qui présentent chacun leur secteur d’activité. Le réseau culturel d’abord qui regroupe l’Institut français et les 40 Alliances françaises qui accueillent 36 000 élèves et qui sont dirigées pour la moitié par des directeurs expatriés. Le Cocac, présente ensuite la coopération universitaire et scientifique, très importante, parmi les 8 premières coopérations dans le monde. La priorité est mise sur les programmes d’échanges, certains débouchant sur un double diplôme, bien utile pour les grandes entreprises qui recherchent des profils non seulement bilingues mais aussi biculturels. On compte un millier de missions scientifiques par an, tous programmes confondus. L’action culturelle est également très forte, même si on ne retrouve pas l’hégémonie d’avant la 2ème guerre mondiale : cinéma, tournées du Théâtre du soleil, de la Comédie française, des impressionnistes du Musée d’Orsay. Le Brésil compte plusieurs établissements français : 3 lycées (São Paulo, Rio et Brasilia) une école primaire à Natal et une école d’entreprise à Curitiba. Le nouveau lycée François Mitterrand,  en construction, bénéficie d’un investissement de l’Etat français. De plus un montage intéressant à été trouvé, notamment grâce à Jean Sublon : l’entreprise de BTP reprend le terrain de l’actuel établissement en échange des travaux de construction du nouveau site et enfin un prêt complète le financement. Il est bien entendu question du lycée de Rio. En réponse à ma demande une information importante sur le lycée Molière nous est fournie : le lycée Molière de Rio a été financé à 50 % par la France, 14 % par les entreprises et le reste par un crédit garanti par l’ANEFE remboursé par les écolages. L’Etat, les entreprises et les familles peuvent-elles  se laisser déposséder?

Pour ce qui concerne la politique intérieure, l’élément majeur sont les élections en 2014. Dilma Rousseff semble en difficulté suite aux manifestations de l’été dernier. Les Brésiliens veulent davantage de services publics notamment dans le secteur des transports, de la santé et de l’éducation. La Coupe du Monde est également un événement majeur. Des manifestations  contre la Coupe qui dénoncent la gabegie, la corruption et les retards ont eu lieu en janvier 2014.

L’attaché de défense souligne l’importance de la coopération militaire entre la France et le Brésil. La mission militaire est la 2ème plus importante en Amérique et le Brésil est le premier client de la France en termes d’armement (sous-marins et hélicoptères). Le Mistral, que j’ai récemment visité à Abidjan, est attendu très prochainement. L’armée brésilienne est employée en support des forces de police comme par exemple dans les favelas à Rio, dans le contrôle de la frontière avec la Guyane et prochainement pendant la Coupe du Monde.

La Mission économique est représentée sur 3 sites : Brasilia, Sao Paulo, Rio. Ces deux dernières villes représentent 80 % du PIB brésilien. La fusion de l’AFII et d’Ubifrance  devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année. Trois dossiers pour l’AFII : Embraer, Vale (géant minier brésilien pour le traitement du nickel) et un centre de conférences /commercial près de Roissy. La Mission économique suit la situation économique du Brésil, la politique commerciale avec la relance de la négociation du traité de libre échange entre le Brésil, le Mercosur et l’Union européenne. Le Brésil mène une politique protectionniste avec des droits de douane élevés sur les produits mais le marché n’est pas fermé aux investissements.  La mission économique apporte un soutien aux entreprises en complément d’Ubifrance sur les grands contrats par exemple sur les satellites. Les investissements français au Brésil sont supérieurs à tous ceux faits dans les pays émergents.

La coopération avec la police brésilienne est un peu délicate du fait de la structure fédérale du pays. La coopération opérationnelle, surtout à Sao Paulo, porte essentiellement sur la lutte des grands trafics (drogue, traite d’êtres humains, prostitution et traite d’enfants). La coopération technique comporte un gros volet formation notamment en vue de la Coupe du Monde de football et un apport en expertise également  dans le domaine de la sécurité civile. Pendant la Coupe du Monde, trois policiers seront basés à Brasilia et quatre policiers suivront l’équipe de France.

La presse brésilienne est surtout basée à Sao Paulo sauf le groupe Globo dont le siège est à Rio. La France est un pays très couvert par les médias. L’image est plutôt positive, en tous cas pas indifférente. La Coupe du Monde est omniprésente dans les esprits. Un guide du supporter à été réalisé par le Consulat. Deux cents journalistes français sont attendus et certains connaissent des problèmes concernant l’entrée de leur matériel dans le pays. De leur côté les Brésiliens vont valoriser les événements culturels français tels que le cinéma et la musique électronique.

Le stagiaire de l’ENA a pour mission la coordination autour de la Coupe du Monde en matière de protection consulaire et de sécurité.

Quelques mots encore sur la politique extérieure du Brésil qui a les yeux tournés vers les événements au Venezuela et en Ukraine. Les questions frontalières avec la Guyane sont nombreuses : la pêche, l’orpaillage et l’immigration. À noter qu’un visa est nécessaire pour un Brésilien  afin de se rendre en Guyane mais pas pour aller en  France métropolitaine.

Déjeuner avec Bertrand Rigot-Müller et Jean Sublon, ancien président de l’APE et de Fdm-Adfe qui a beaucoup contribué à la construction du nouveau lycée et leurs épouses.

2014-04-16 15.53.09Visite rapide de Brasilia avant la visite du chantier du nouveau lycée avec M. Alexandre Caussé, proviseur, M. Jean-Pierre Nebas directeur administratif et financier,   Jacques  Ajouc et Lucile Bruand- Exner, attachée de coopération éducative que j’ai connue à Munich et que je suis très heureuse de revoir. Le chantier avance vite mais le nouveau lycée, conçu pour un millier d’élèves ne sera pas prêt avant janvier 2015. La conception en est intéressante et le lycée a engagé une personne chargée du recrutement de nouveaux élèves notamment brésiliens.

Visite ensuite du site actuel du lycée François Mitterrand et entretien avec l’équipe administrative, le proviseur, le directeur du primaire et le directeur administratif, des représentants des parents d’élèves, des enseignants titulaires et recrutés locaux. Le lycée comprend actuellement 474 élèves  qui sont très à l’étroit sur le site actuel et tout le monde est impatient d’emménager dans les nouveaux locaux. Les enseignants comptent 2 expatriés, 16 résidents et 29 recrutés locaux. Les enseignants me signalent un problème qui se pose pour le recrutement : en effet un conjoint d’enseignant non brésilien  ne peut exercer d’activité rémunérée au Brésil. Des contacts ont été pris avec le Ministère des Affaires étrangères brésilien par l’Ambassade à ce sujet.

 Visite ensuite de la magnifique Alliance française de Brasilia, très belle architecture dans un jardin luxuriant. Nous sommes accueillis par la Directrice qui nous fait les honneurs du lieu.

Départ pour Paris en fin de soirée.

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