A une voix près, le Congrès réuni ce lundi 21 juillet à Versailles a trouvé la majorité des 3/5èmes nécessaires pour modifier la Constitution de la Vème République. La modification proposée n’a pas reçu le soutien des parlementaires socialistes, qui l’estimaient insuffisante sur de nombreux points – notamment sur la réforme du Sénat – et la jugeaient par certains aspects dangereuse pour l’équilibre des pouvoirs. Le vote était global et non article par article. Reste que cette réforme a été adoptée, ce qui conduira les Français à l’étranger à élire pour la toute première fois aux élections législatives de juin 2012 des députés les représentant. C’est une évolution considérable, qui changera de manière irrémédiable la nature même du débat politique et citoyen dans les communautés françaises à l’étranger. Prise isolément, au-delà du vote global sur le paquet constitutionnel, il faut s’en féliciter.
Les récents atermoiements de la direction du Parti Socialiste et du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale sur la création de sièges de députés des Français de l’étranger, en rupture avec nos engagements antérieurs et ceux de nos candidats à l’élection présidentielle, auront été un bien mauvais moment pour nous. Je tiens à saluer l’engagement de Monique Cerisier-ben Guiga et de Richard Yung, qui ont su sauvegarder au Sénat notre exigence militante de jouir d’une représentation complète dans les deux chambres du Parlement. Leur intervention comme aussi la mobilisation de tant de militants ces derniers jours ont été l’honneur de notre Fédération. Comme les Portugais depuis 1976, comme les Italiens depuis 2006, comme demain les Espagnols, les Français de l’étranger éliront des députés les représentant et pourront enfin se faire entendre dans le débat législatif. L’on ne mesurera jamais en effet combien cette représentation « unijambiste » dans le seul Sénat nous aura été préjudiciable au cours des décennies passées.
Pierre-Yves Le Borgn’
Premier Secrétaire Fédéral