Depuis le 27 mai, en honorant quatre femmes, parmi quelques 73 hommes, la France reconnait, enfin, que des femmes aussi ont fait l’histoire de France.
En effet, comme il s’y été engagé, le Président de la République a fait entrer au Panthéon deux femmes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, ainsi que deux hommes, Pierre Brossolette et Jean Zay, tous quatre résistants.
C’est un grand pas pour la reconnaissance des femmes dans l’histoire, après deux siècles de « panthéonisation » exclusivement masculine, si l’on excepte Marie Curie, première et unique femme honorée pour son parcours personnel, et Sophie Berthelot qui ne repose au Panthéon qu’en hommage à « sa vertu conjugale », puisqu’elle ne pouvait être séparée de son mari Marcellin Berthelot.
Il est grand temps que l’histoire française cesse de rejeter dans l’oubli des milliers de femmes Et cet événement doit être le premier jalon pour la reconnaissance d’autres femmes qui, elles aussi, se sont illustrées dans tous les domaines. Combien de femmes, en effet, ont-elles fait progressé l’humanité par les sciences, la philosophie, les arts, ou encore leur engagement politique et humaniste?
Aux côtés de Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l’on peut aussi citer, au hasard, car elles sont nombreuses, Olympe de Gouge, Louise Michel, Simone de Beauvoir ou encore Lucie Aubrac.
Au-delà même de cette injustice à réparer, il est essentiel également de sortir ces femmes de l’oubli,dans le but de graver leurs parcours exceptionnels dans notre mémoire collective et permettre ainsi de multiplier les possibles identifications des filles et des garçons d’aujourd’hui, comme de demain.
Pour cela, il importe donc de travailler aussi sur les noms des monuments publics, des rues, sur le contenu des manuels scolaires, sur les manifestations culturelles…, pour redonner toute leur place aux femmes, aux côtés des hommes, dans notre histoire.