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La place des femmes dans les organisations de la société civile: un constat sans appel

A l’occasion de l’achèvement de sa première mandature quasi-paritaire, le 9 novembre 2015, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) – l’assemblée constitutionnelle la plus féminisée avec 44 % de femmes – a publié sa nouvelle étude « Les forces vives au féminin » qui dresse un panorama de la participation des femmes à la vie citoyenne et de leur place dans les organisations de la société civile.

Le constat formulé est sans appel: bien que le nombre de militantes et bénévoles soit en constante augmentation,  la part des femmes dans les exécutifs des organisations ne progresse que très lentement.  L’étude révèle les obstacles structurels et culturels à l’engagement féminin (poids des pratiques culturelles et managériales, modèle de référence masculin du militant, autocensure des femmes suscitée par des culpabilités culturellement intégrées, minoration des préoccupations parfois plus spécifiques aux femmes) et propose des outils précis afin de les dépasser.

Le CESE envisage quatre axes d’action :
– de développer une véritable prise de conscience des inégalités de genre au sein des organisations, parfois aveuglées par l’habitude de cet « entre soi masculin ».
– de les afficher comme des espaces sereins et émancipateurs exempts de comportement sexiste,
– de diversifier les modèles d’investissement, le militantisme ne devant pas toujours être valorisé à l’aune du seul « sur-investissement » de certains, inconciliable en pratique avec la situation encore actuellement prédominante, de prise en charge essentiellement féminine de la famille,
– et de renforcer les politiques volontaristes de féminisation.

N’oublions pas que la réflexion sur la participation des femmes à la vie citoyenne va bien au-delà de la question d’égalité citoyenne. Elle s’inscrit dans un débat beaucoup plus large interrogeant les possibilités d’une amélioration de la visibilité des femmes dans la sphère publique, ce qui constitue aujourd’hui un enjeu démocratique prépondérant. En effet, favoriser l’engagement militant des femmes s’avère être encore plus crucial si l’on l’envisage comme un marchepied pour d’autres responsabilités dans le domaine politique, sociale ou économique. Et il est inutile de préciser que cette dynamique s’accompagne aussi d’effets bénéfiques sur la composition des élites des secteurs concernés.

Oui, il est encore nécessaire de souligner que la juste participation des femmes constitue une richesse pour tous et je ne peux ainsi que donner un large écho aux propos de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE : « À l’heure où la question du renouvellement des responsables militants se pose de manière accrue, notre démocratie, notre vie citoyenne, ont besoin de tous et toutes. Pour permettre à la société dans son ensemble de bénéficier de tous les potentiels, il est urgent de permettre l’affirmation et la pleine reconnaissance des forces vives au féminin ! »                              

L’étude est téléchargeable sur le site du Conseil économique, social et environnemental.

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