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Déplacement au Mali du 8 novembre au 10 novembre 2018

Je me suis rendue à Bamako avec mes collègues Hélène Conway-Mouret et Jean-Yves Leconte pour assister à la cérémonie en hommage à Marie-Hélène Beye. Marie-Hélène Beye, était une grande dame, extrêmement engagée en tant qu’enseignante, d’abord au lycée de jeunes filles de Bamako puis au lycée Liberté.  Elle a ensuite créé son propre établissement scolaire, l’école Livia Lamoure, dédiée à sa mère qui était également une pédagogue émérite. Elle a d’autre part été chargée par le gouvernement malien de rédiger des manuels scolaires. Mais nous la connaissions sous une autre casquette : présidente de la section Français du monde-Adfe au Mali, déléguée au Conseil supérieur des Français de l’étranger devenue ensuite Assemblée des Français de l’étranger où elle était conseillère pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Elle était également secrétaire de la section du Parti socialiste français au Mali. Marie-Hélène a représenté de 1993 à 2014 les Français de sa circonscription avec engagement, fermeté mais aussi diplomatie et c’était un modèle pour beaucoup. Comme je l’ai dit dans mon intervention devant la famille, c’est elle qui m’a sensibilisée aux problématiques de l’Afrique et c’est au Mali que j’ai découvert ce magnifique continent. La commémoration s’est déroulée le 9 novembre dans la cathédrale de Bamako, cérémonie très émouvante et le lendemain la bibliothèque Marie-Hélène Beye a été inaugurée à l’école Livia Lamoure dirigée aujourd’hui par sa fille Awa Hacko Beye: retrouvez ici la vidéo de mon discours 

Mes collègues et moi avons effectué quelques visites, parfois ensemble, parfois séparément.

Après notre arrivée le jeudi 8, nous nous sommes rendus au lycée Liberté qui compte tenu des menaces et de l’insécurité au Mali, s’est transformé en forteresse, ce qui est rassurant pour les parents, les élèves et les équipes pédagogiques. Nous avons eu un échange avec le proviseur et son adjoint, la Cocac, un représentant de l’APE et des enseignants et les conseillers consulaires, Elisabeth Kanoute et Guy Sukho. Les effectifs sont stables, l’établissement accueille environ 1350 élèves, il est cependant

proche de la saturation. Il est prévu que les travaux en cours pour agrandir le lycée seront terminés au printemps 2019. Il est difficile de recruter des enseignants résidents pour des raisons évidentes. De plus si les enseignants en place n’ont pas été touchés par le refus de renouvellement de détachement, ils sont inquiets, surtout dans le primaire, car le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones prioritaires en France va mécaniquement réduire le nombre de détachements à l’étranger. Le bonheur des uns …

Le climat social est tendu : des  problèmes anciens n’ont pas été bien résolus au moment où ils ont commencé à se poser et le nouveau bureau de l’APE a du pain sur la planche pour apaiser le conflit social avec les recrutés locaux, puisque c’est un lycée conventionné à gestion parentale.

Nous nous rendons ensuite à la Résidence où le nouvel ambassadeur Joël Meyer reçoit les associations. La réception était prévue avant l’annonce de notre venue et nous nous joignons aux invités, tous engagés dans les associations. C’est le moment de revoir de nombreux visages connus.

La soirée se termine chez l’ami Thierry où nous refaisons le Mali et le monde !

La journée du 9 débute par un petit déjeuner de travail organisé par l’ambassadeur avec les chefs de service de l’ambassade, l’attaché militaire, l’attaché de sécurité intérieure, la DGSE, l’AFD, l’OFII, et la COCAC. Il est question de sécurité, de terrorisme, d’actions militaires mais aussi de migrations et de développement et de croissance économique.

Je me rends ensuite avec Anna Maiga, présidente de la section de Fdm-Adfe locale visiter l’AMALDEME (association malienne de lutte contre les déficiences mentales de l’enfant. C’est une structure d’accueil de jour pour les enfants présentant un déficit mental créée en 1984 par Madame Kadiatou Sanogho. Depuis sa création l’AMALDEME a accueilli plus de 4000 enfants du Mali et de pays de la sous-région comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Sénégal et même le Congo. Je rencontre le bureau de l’association qui est soutenue par FDM-Adfe et les enfants m’offrent un spectacle de musique et de danse, très touchant par leur énergie et leur enthousiasme.

Je me rends ensuite rejoindre mes collègues à l’Assemblée nationale pour une rencontre avec le groupe d’amitié France-Mali. Nous sommes reçus par Monsieur Zoumana Nt’Ji Doubia, président du groupe d’amitié et une délégation de députés dont le président de la Commission des Finances et le rapporteur général du budget. Nous avons un échange sur la pratique parlementaire, sur la préparation et le vote du budget, sur l’équipement de l’armée malienne et sur le rôle majeur à leurs yeux de l’armée française au Mali.

Madame Mancip, Consule Générale de France nous invite à rencontrer le premier Conseiller, les conseillers consulaires, Elisabeth Kanoute, Guy Sukho et Michel Darwiche ainsi qu’Anna Maiga, présidente de Fdm-Adfe et Valérie Beilvert, présidente de l’UFE (entre autres titres) autour d’un déjeuner. Nous échangeons sur la communauté française qui compte près de 10000 personnes et qui est à 60% binationale.

Nous nous rendons dans l’après-midi à la cathédrale de Bamako pour la messe à la mémoire de Marie- Hélène Beye.

La soirée se passera à la Casa Blanca avec le bureau de Fdm-Adfe. C’est une oasis de paix dans une maison d’hôtes avec restaurant tenue par Lise, une Française. La maison est décorée avec goût et originalité et elle  accueille des artistes.

Dans la matinée du 10 novembre, je me rends avec Jean-Yves Leconte et Anna Maiga à l’école Les Ecrivains, là où nous avions fêté la francophonie en mars dernier. Des travaux ont été effectués et les responsables de l’école travaillent en vue de l’obtention de l’homologation par le Ministère de l’éducation nationale française. Nous rencontrons l’APE (association de parents d’élèves)  qui n’est pas gestionnaire, l’école étant gérée par la fondatrice et sa famille. Les parents que nous rencontrons sont très positifs et très heureux d’avoir fait le choix de cet école, créée en 2010 par Carole Coulibaly. Aujourd’hui l’établissement dispose de trois enseignants titulaires qui dispensent des enseignements jusqu’en classe de troisième. Et après ? L’équipe de direction envisage un partenariat avec Enko, un réseau d’établissements en Afrique de l’Oust qui prépare à l’IB (international Baccalaureate) où même avec la Fondation Maarif, un réseau turc avant de peut-être  construire un lycée. C’est un choix éducatif lourd pour les familles qui doivent être informées des enjeux qui en découlent.

L’après-midi du 10 est consacrée à la commémoration à la mémoire de Marie- Hélène Beye et à l’inauguration de la bibliothèque portant son nom à l’école Livia Lamoure.

Et avant de reprendre le chemin de l’aéroport nous participons à une dernière réunion avec nos amis et camarades !

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