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Mon déplacement à Berlin du 22 au 24 novembre 2018

Les trois jours passés à Berlin les 22,23 et 24 novembre, m’ont permis de faire des rencontres bien différentes.

Le jeudi 22 j’ai assisté à un forum de géostratégie organisé par l’institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et la fondation Friedrich-Ebert, fondation du SPD. J’ai choisi d’assister à une table ronde sur les problématiques migratoires, de développement et de sécurité en Afrique. Le débat (était animé par Florian Koch de la fondation Friedrich Ebert. Les intervenants étaientGabi Weber, députée au Bundestag, membre de la commission de La Défense, coordinatrice du groupe parlementaire du SPD pour la coopération économique et le développement pour la partie allemande et mon collègue Jean-Yves Leconte, sénateur des Français établis hors de France pour la partie française. Tous les couples ne sont pas nécessairement fusionnels et d’accord sur tout :  le  couple franco-allemand en est la preuve! L’approche des questions sensibles que sont le développement, la sécurité et les migrations en est un exemple.

Le vendredi 23 fut consacré à des rencontres avec la communauté française, organisé par Philippe Loiseau, conseiller consulaire, qui m’accompagne dans mes rencontres. J’ai d’abord rencontré M. Thierry Zarrella, conseiller pour les affaires consulaires, chef de la section consulaire. La communauté française a beaucoup augmenté sur Berlin ce qui représente une charge de travail supplémentaire pour le Consulat qui doit par ailleurs supprimer des emplois, comme les autres. Nous avons également un bref échange sur la suppression de la Journée citoyenne qui requiert beaucoup de travail de la part des consulats pour un résultat moyen. Dommage, le symbole est fort. Mais à un moment donné il faut bien admettre qu’on ne peut pas faire la même chose avec toujours moins de moyens ! Nous visitons ensuite les bureaux du Consulat en travaux. Je m’étonne in petto:  le bâtiment est assez récent!

Nous rencontrons ensuite Amandine Thyriet, artiste française installée à Berlin depuis une dizaine d’années. Elle écrit des chansons, fait du théâtre, organise des spectacles, donne des cours de théâtre aux enfants. Elle m’expose les problèmes très divers auxquels elle est confrontée, de même que les autres artistes français : des questions de statut, la difficulté de trouver des salles pour répéter, donner des cours, monter des spectacles et le manque de reconnaissance de la part des services culturels français qui ne soutiennent que trop rarement les artistes français locaux en les faisant travailler. La recherche de fonds fait également partie de la préoccupation des artistes français à l’étranger. Amandine mentionne l’ouverture de la Maison de la Francophonie à Berlin-Wedding, parrainée par Daniel Cohn-Bendit  mais pas plus d’ouverture prévue à ce stade pour les artistes français présents sur place semble-t-il.

Nous rencontrons ensuite les membres de Français du monde- Adfe (engagés pour certains depuis de nombreuses années telles Christiane, Marie-Claire et Annie) pour un échange et partager le verre de l’amitié.

Le troisième jour est consacré au premier forum national des anciens élèves des lycées français d’Allemagne (FONA) qui se tient au lycée français de Berlin. Les discours de Corinne Gacel, Proviseure du lycée, d’Anne-Marie Descôtes, ambassadrice de France en Allemagne, de Christophe Bouchard, Directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et de Dominique Tchimbakala, nouvelle présidente de l’association des anciens élèves des lycées français à l’étranger et ancienne élève du lycée Saint Exupéry de Brazzaville, ouvrent l’évènement, en présence des députés Samantha Cazebonne et Frédéric Petit ainsi que du sénateur Richard Yung. Le choix du lycée de Berlin est intéressant puisque c’est le plus ancien des lycées français de l’étranger. Il fut fondé en 1689 par le prince-électeur Frédéric Iᵉʳ de Prusse pour accueillir les enfants des Huguenots qui se réfugièrent suite à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 en Prusse.  Le lycée a toujours réussi à garder le français comme langue d’enseignement – même à l’époque du Troisième Reich.

Des témoignages d’anciens élèves par vidéo interposée de Floride, de Suède et d’Australie, d’une ancienne élève de Fribourg, aujourd’hui député écologiste au Bundestag, un petit concert d’un ancien élève du lycée de Francfort et une table ronde rythment la matinée. La table ronde porte sur « les anciens élèves, symboles de l’interculturalité ? » ce qui permet des échanges de vue d’anciens élèves sur la manière dont ils vivent, ressentent leur double culture, sur le réseau qu’ils pourraient former, sur les ponts qu’ils représentent entre deux ou plus cultures. Il me semble que la représentativité des anciens élèves est assez déséquilibrée : la plupart des témoins et des panelistes (comme disent les Québécois) sont des anciens élèves des lycées franco-allemands de Fribourg et Sarrebruck qui sont assez différents des autres lycées français d’Allemagne. Les lycées franco-allemands créés au début des années 70 sont, avec le lycée de Buc en France, les produits du Traité de l’Élysée. Ils sont gratuits pour les familles, ont une section française et une section allemande, ont leur propre bac franco-allemand et leur propre système de notation. Leur population est également assez différente de celle des autres lycées français en Allemagne.

D’autres ateliers ont été organisés l’après-midi et la conclusion du FONA fut suivie d’un « goûter » dans les salons de l’Ambassade.

Trois journées riches mais bien fraîches !

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