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Question écrite sur l’attribution de la ligne d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences

Il existe certaines causes qui transcendent les positions partisanes. Au début du mois de novembre, nous avons choisi avec plusieurs de mes collègues de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances du Sénat d’interroger la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances sur l’attribution de la ligne d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences : le 3919.

Le jour du lancement du Grenelle contre les violences conjugales, il y a un an, Emmanuel Macron se rendait dans les locaux du 3919. À l’issue de sa visite, il a demandé que ce numéro puisse être opérationnel 24h/24. La Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) qui gère ce numéro depuis 2006 le souhaitait depuis longtemps et s’est félicité de cette décision. Malheureusement, la très mauvaise mise en œuvre de cette bonne idée l’a transformée en fiasco.

La FNSF, un réseau regroupant les associations féministes engagées dans la lutte contre toutes les violences faites aux femmes, a mis en place une plateforme d’écoute en 1992. En 2006, un numéro unique à destination des victimes de violences conjugales a été créé : le 3919. Confié à la FNSF grâce à son expérience d’accompagnement des victimes par ce biais, le numéro est désormais connu et reconnu.

La FNSF, dont les moyens ne permettaient pas d’assurer une écoute 24h/24, demandait depuis longtemps aux pouvoirs publics de la soutenir dans cette démarche. Son expérience et le professionnalisme des écoutantes ont permis d’assurer la prise en charge de centaines de milliers d’appels durant toutes ces années. En 2020, 100 000 appels ont été décomptés dont la moitié durant les trois mois du premier confinement. Grâce à son réseau, la FNSF représente 70 associations réparties sur le territoire et bénéficie de l’appui des autres associations de lutte contre les violences conjugales.

Pourtant, les services juridiques ministériels ont annoncé le lancement d’un marché public pour la mise en place du service d’écoute 24h/24. Incompréhensible et inacceptable, outre le fait qu’elle démontre un réel mépris pour le service rendu par la FNSF depuis 13 ans, cette décision risque fort de dégrader la qualité de l’écoute des victimes de violences conjugales.

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