J’ai interrogé, par une question écrite, le gouvernement sur sa stratégie de surveillance des différents variants de SARS-CoV-2. En effet, alors que certains pays ont choisi de séquencer les infections pour suivre l’évolution du virus et voir l’émergence de nouveaux variants, notre pays n’a lui réalisé depuis le début de l’épidémie qu’un faible niveau de séquençage.
Cette réalité interpelle car cette absence de séquençage fait qu’il est impossible de suivre les virus qui circulent dans notre pays et dans les territoires d’outre-mer.
Texte de la question : Mme Claudine Lepage attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l’absence sur notre territoire de stratégie de surveillance des différents variants de SARS-CoV-2.
Elle indique que depuis fin décembre 2020, différent variants de SARS-CoV-2 ont été identifiés, notamment le variant B.1.1.7 identifié au Royaume Uni et le variant B.1.351 identifié en Afrique du sud. Ces nouveaux variants se transmettent plus facilement et sont l’objet de beaucoup d’attention vu leur rapide propagation.
Elle rappelle que certains pays ont choisi de séquencer les infections pour suivre l’évolution du virus et voir l’émergence de nouveaux variants. Le Royaume-Uni montre l’exemple en matière d‘épidémiologie moléculaire. Ils ont séquencé 175 850 infections depuis le début de l’épidémie, dont 8 965 depuis le 1er janvier 2021 (disponibles dans la base de données publique GISAID au 20 janvier 2020). Or, en France, seulement 3 336 virus ont été séquencés depuis le début de l’épidémie, dont 5 depuis le 1er janvier 2021.
Elle rappelle que le faible niveau de séquençage en France signifie que l’on ne peut pas faire un suivi des virus qui circulent dans notre pays et dans les territoires d’outre-mer. La France dépend d’autres pays qui ont eux une stratégie de séquençage et peuvent ainsi identifier ces variants, et ensuite seulement notre pays peut avoir une stratégie réactive pour évaluer la présence de tel ou tel variant. Il est établi que depuis le début de l’épidémie les virus circulent au-delà des frontières et se propagent rapidement bien avant d’être reconnus comme des variants à surveiller. Malheureusement la France n’a pas actuellement la possibilité d’identifier des variants qui pourraient avoir des caractéristiques distinctes et nécessiteraient un suivi plus intensif.
Elle s’interroge donc sur cette absence de stratégie de surveillance des virus qui circulent en France et se demande s’il s’agit d’une décision politique ou si c’est une conséquence des faiblesses des capacités en santé publique et en recherche en France.
Elle s’interroge également sur les stratégies pour le futur envisagées par le Gouvernement, sachant qu’il est probable que d’autres variants soient identifiés à l’avenir.