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Audition sur la future Cité internationale de la langue française

La commission de la culture du Sénat a auditionné M. Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, Mme Valérie Senghor, directrice générale adjointe du CMN, et M. Xavier Bailly, administrateur du château de Villers-Cotterêts sur le chantier de la  future Cité internationale de la langue française. A cette occasion j’ai tenu à les interroger sur les missions qui seront portées par ce nouveau laboratoire de la francophonie et si des partenariats étaient envisagés  avec d’autres régions francophones, notamment avec certains États d’Afrique de l’Ouest ou avec le Québec ?

Retrouvez ci-dessous mon intervention ainsi que la réponse de Mme Valérie Senghor, directrice générale adjointe du CMN

Mme Claudine Lepage. – J’aimerais rendre hommage à Jacques Krabal, député de l’Aisne et secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, qui défend ce projet depuis plusieurs années.

On ne peut que se féliciter qu’Emmanuel Macron ait annoncé son souhait de faire du château de Villers-Cotterêts un laboratoire de la francophonie. A priori, tout le monde soutient ce projet ambitieux. Concrètement, quelle forme prendront les activités de la Cité internationale de la langue française ?

La francophonie est multiple. Des partenariats sont-ils envisagés avec d’autres régions francophones, notamment avec certains États d’Afrique de l’Ouest ou avec le Québec ?

Quel sera l’apport de l’OIF ? Sera-ce un apport technique ou financier ? Quelle forme prendra le partenariat que vous avez conclu avec celle-ci ? D’autres partenariats institutionnels sont-ils envisagés, par exemple avec TV5 Monde ou l’Assemblée parlementaire de la francophonie ?

Enfin, vous avez parlé des populations déshéritées, touchées par l’illettrisme. Des formations sont-elles prévues pour lutter contre ce fléau ?

Mme Valérie Senghor. – La programmation culturelle envisagée se coconstruit avec une trentaine de partenaires. Nous approchons systématiquement tous les acteurs culturels institutionnels qui oeuvrent à la promotion de la langue française, que ce soit en France ou à l’international.

Il nous faut pouvoir concentrer nos efforts. Aussi, nous nous sommes naturellement tournés vers l’OIF et quelques organisations satellites, comme l’Agence universitaire de la francophonie, TV5 Monde ou l’université Senghor. Nous travaillons également avec les pôles labellisés « langue française » du ministère de la culture, qui reçoivent dans leurs lieux les artistes de la francophonie ; je pense notamment à la Cité internationale des arts, à Paris.

La nature de ces partenariats est très variée. Elle dépend évidemment des interlocuteurs. Il s’agit de construire des programmes de résidence par lesquels des artistes ou des chercheurs du monde de la francophonie sont invités à se rendre à Villers-Cotterêts pour y présenter leurs créations ou leur réflexion au public. En outre, nous avons l’ambition d’installer, au sein de la Cité internationale de la langue française, un centre de formation ouvert à des publics très larges, qu’il s’agisse des enfants en temps scolaire ou en périscolaire, des jeunes adultes cherchant une meilleure maîtrise de la langue ou des primo-arrivants qui souhaitent apprendre le français.

Le Québec s’est montré très intéressé par notre projet ; nous entretenons de nombreuses relations avec le ministère des relations internationales et de la francophonie, ainsi qu’avec le Conseil des arts et lettres du Québec. Nous travaillons en lien étroit avec la délégation générale du Québec à Paris, dont les équipes se sont récemment rendues à Villers-Cotterêts. Nous sentons chez nos partenaires québécois un désir très fort de s’impliquer dans notre projet de manière variée, en construisant des résidences, en organisant des événements au sein de la Cité internationale de la langue française ou en favorisant la mobilité des jeunes professionnels entre la France et le Québec.

Quant à l’OIF, elle prévoit de développer, au sein même de la Cité internationale de la langue française, des formations à l’adresse de publics plutôt professionnels. En outre, elle souhaite organiser des événements voués à rassembler des professionnels, contribuer aux programmes de résidence et, plus généralement, participer à la programmation culturelle de l’établissement. L’apport de l’OIF sera intellectuel, matériel et financier. D’ici à l’ouverture de la Cité internationale de la langue française, l’accord-cadre signé entre l’OIF et le CMN fera l’objet d’avenants.

M. Philippe Bélaval. – Je précise qu’il s’agit là d’accords d’intervention financière portant sur des projets spécifiques, qui sont indépendants du financement global de l’opération.

Mme Valérie Senghor. – Nous envisageons de signer avec l’Assemblée parlementaire de la francophonie une convention-cadre qui permettra de déterminer des grands axes de coopération. TV5 Monde travaille à un projet de coproduction de contenus audiovisuels, qui serviront des enjeux pédagogiques. Nous dialoguons avec chacun des grands acteurs pour déterminer, en fonction de leurs intérêts et de leurs possibilités, la manière dont ils vont pouvoir participer à la vie de la Cité internationale de la langue française.

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