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Disparition de Ange Badou au Cameroun

Ange Badou est malheureusement toujours porté disparu.

J’étais intervenue auprès du ministre des Affaires étrangères pour lui demander de me faire le point sur la disparition d’Ange Badou venu passer des vacances au Cameroun et de me signaler si des dysfonctionnements avaient pu empêcher une réaction rapide des autorités françaises : la famille d’Ange Badou estimait en effet qu’elle n’a pas reçu toute l’assiste nécessaire des autorités françaises.

Voici la réponse du ministre en date du 3 novembre 2009:

Par lettre en date du 14 octobre dernier, vous avez appelé mon attention sur la disparition du jeune franco-camerounais Ange Badou, survenue le 14 septembre 2009 au Cameroun, et sur les difficultés que la famille de notre compatriote aurait rencontrées dans sa demande d’assistance auprès des autorités françaises.

Dès le mercredi 17 septembre, date à laquelle le Centre de crise du ministère des Affaires étrangères et européennes a été informé par la famille de cette disparition, les services du consulat général de France à Douala et de l’ambassade de France à Yaoundé se sont rapprochés des services de gendarmerie camerounais et du Procureur de la République de Nkongsamba pour obtenir les premiers éléments de l’enquête et coopérer aussi étroitement que possible avec eux. Ils ont maintenu, tout au long du week-end, un contact régulier avec sa sœur qui réside en France, Melle Ekia Nguemo. Notre service de coopération technique de police (SCTIP) au Cameroun a, quant à lui, immédiatement pris contact avec les membres de la famille de M. Badou à Douala.

Lorsque Melle Nguemo s’est rendue au Cameroun fin septembre, elle a été reçue au consulat par les agents qui suivent le dossier. Elle a pu également s’entretenir le 28 septembre avec un adjoint de l’attaché de sécurité intérieure de notre ambassade à Yaoundé.

Depuis, les différents services qui sont restés en étroite liaison avec les enquêteurs et les services judiciaires camerounais, se sont rendus à plusieurs reprises sur place dans le cadre de l’enquête en cours. Le consul général de France à Douala s’est entretenu avec le Procureur de la République de Nkongsamba. Les agents du SCTIP ont de leur côté rencontré les différents témoins, y compris les membres de la famille, et analysé les pièces de la procédure. La représentation française au Cameroun se tient ainsi constamment informée de l’évolution du dossier et ne néglige aucune piste pour que toute la lumière soit faite sur cette tragique disparition. Notre nouvel ambassadeur à Yaoundé, M. Bruno Gain, à l’occasion de son premier contact officiel avec les autorités camerounaises le 22 octobre, a évoqué personnellement la disparition d’Ange Badou avec mon homologue camerounais, M. Henri Eyebe Ayissi, et a fait part de notre souhait de voir l’enquête aboutir dans les meilleures délais possibles. Le Centre de crise du ministère est tout aussi mobilisé et reste à la disposition de Melle Nguemo, avec laquelle il est d’ailleurs en contact régulier.

Au demeurant, cette affaire se déroulant en territoire étranger et la direction de l’enquête étant bien entendu du ressort des autorités camerounaises, les services français ne peuvent pousser plus avant qu’ils ne le font leurs investigations sur le terrain. Bien que le Procureur de la République de Nkongsamba n’ait pas officiellement sollicité l’assistance technique ou judiciaire de la France, nous avons prodigué nos conseils à ses services et proposé en particulier notre aide dans le cadre de la police scientifique. Nous lui avons également suggéré de réquisitionner, s’il l’estimait opportun, les personnels de l’Ecole de plongée et de l’action de l’Etat en mer d’Issongo, dépendant du ministère de la Défense, – y compris leurs instructeurs français – pour sonder le lit du fleuve Nkam sur la berge duquel M. Badou aurait été aperçu pour la dernière fois.

Je comprends la douleur que représente cette disparition pour la famille. Je tiens à vous assurer de toute la mobilisation du ministère et de notre représentation diplomatique et consulaire au Cameroun sur ce dossier.

Bernard Kouchner Ministre des Affaires étrangères et européennes

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