La réponse qu’apporte le ministre des Affaires étrangères et européennes à mes questions sur l’avenir du Palazzo Lenzi de Florence révèle encore l’inconséquence de la politique gouvernementale. Ce palais, qui accueille l’antenne consulaire et l’Institut français, ferait prochainement l’objet d’une vente partielle afin de dégager les marges permettant de financer les indispensables travaux de mise aux normes et de rénovation du bâtiment.
Il faut savoir que depuis janvier 2010, le financement de la programmation immobilière du ministère ne doit plus être assuré que par les produits de cession de ses biens immobiliers, puisqu’aucun crédit d’investissement n’est plus inscrit dans le budget général. Cette politique contraint ainsi la France à céder des biens prestigieux et particulièrement emblématiques de son rayonnement à l’étranger. La vente d’une partie seule de l’un de ces immeubles n’est en réalité que le dernier avatar de cette grande braderie.
Lire ci-dessous la réponse du Ministre à mes questions des 3 juin et 30 septembre 2010.
« L’antenne consulaire et l’Institut français sont actuellement installés dans le « Palazzo Lenzi », piazza Ognissanti 2. D’une surface de l’ordre de 2 700 m², le palais Lenzi est propriété de l’État. Sa cession, à un prix estimé à environ 12 M¬, avait été validée le 4 février 2010 par le secrétaire général du ministère des affaires étrangères et européennes dans le cadre de la programmation immobilière 2010-2012. Plusieurs arguments avaient alors milité en faveur de cette cession : le coût minimal des travaux à envisager pour remettre ce bâtiment à niveau a été estimé à 790 000 ¬. Or, le ministère des affaires étrangères et européennes ne peut désormais compter que sur ses produits de cession pour financer ses opérations immobilières (travaux, constructions et acquisitions). Il est donc devenu impératif de dégager un montant significatif de produits de cession et de limiter en parallèle les travaux de rénovation lourde. Par ailleurs, l’utilisation de l’espace par l’institut n’est absolument pas optimisée et certains espaces sont quasiment inutilisés. Ainsi, la surface du palais est-elle de l’ordre de 2 700 m² alors que les besoins identifiés de l’institut et de l’antenne consulaire s’élèvent seulement à environ 900 m². La RGPP impose de revoir la carte de nos implantations à l’étranger dans le sens d’une plus grande rationalisation. Au cours de l’année 2011, il est apparu que l’option d’une cession totale était rendue moins praticable par un contexte immobilier difficile et par la difficulté à trouver une implantation alternative par le maintien, nécessaire, d’une implantation culturelle française dans cette ville. Le statut quo paraît difficilement tenable, tant en raison de la sous-occupation des surfaces que de l’importance des coûts d’entretien et de rénovation. Aussi, l’option privilégiée à ce jour consiste-t-elle en la vente partielle du palais Lenzi. Cette opération permettrait une reconfiguration de l’institut sur des surfaces adaptées à son activité tout en dégageant des marges financières, seul moyen de financer les travaux. Une partie des produits de cession pourrait en effet être réaffectée afin de réaliser les travaux de mise aux normes et de rénovation, mais également pour permettre d’aménager de nouveaux espaces susceptibles de développer l’attractivité et le dynamisme de notre implantation culturelle à Florence. »