Je viens de passer 5 jours à Kinshasa pour la réunion annuelle de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie à laquelle participe une délégation d’une dizaine de parlementaires français, étant moi-même membre du bureau de la section française. Les travaux on été ouverts, avec pompe, par le président Kabila qui a fait attendre l’assemblée plus de trois heures avant de daigner apparaître, puis par une intervention remarquée du président de l’OIF, Abdou Diouf.
J’ai plus particulièrement participé aux travaux de la commission de l’enseignement et de la culture. Un bilan d’étape a été présenté sur un des objectifs du millénaire concernant l’éducation primaire pour tous d’ici 2015, bilan sans doute très optimiste quant à l’accès, la qualité et la gestion de l’éducation, prenant en compte également la parité.
La commission suit également la problématique du VIH-Sida et de l’éducation affective et sexuelle des enfants et des jeunes dans l’espace francophone.
Le président de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), M. Fontaine, recteur de l’université de Moncton, et M. Cerquiglini, recteur de l’AUF qui vient de fêter son cinquantième anniversaire, ont présenté un bilan de leur action : créer de grands espaces de coopération francophone et de transmission de savoirs en français en promouvant les technologies du numérique comme moyens de savoirs. Les campus numériques proposent en effet 80 masters professionnels en enseignement à distance, campus dont j’avais pu observer un exemple réussi au Burundi. L’AUF est trop souvent méconnue alors qu’elle fait pourtant un travail de formation universitaire à mon avis essentiel, à moindres coûts, pour les étudiants des pays en développement, notamment en proposant des partenariats entre universités francophones du Nord et du Sud.
La commission devrait également se pencher dans les mois à venir sur l’enseignement au développement durable dans les pays de la francophonie.
L’Assemblée plénière avait choisi de débattre de façon fort académique sur la paix, la démocratie et les élections avant de voter plusieurs résolutions dont une, courageuse, à l’encontre du régime syrien responsable du massacre de ses concitoyens : la Syrie, qui fait en partie de l’espace francophone, a vu sa participation à l’APF suspendue.
En résumé : beaucoup de discours dans un cadre très formel, très convenu mais malgré tout un espace de liberté, de démocratie et d’influence qu’il faut encourager et développer par ceux et pour ceux qui ont la langue française en partage.
Richard Yung et moi avons profité de notre présence à Kinshasa pour rencontrer la section FdM-Adfe et nous avons également traversé le fleuve Congo pour aller à Brazzaville où nous avons été accueillis par Marlène Bach, conseillère à l’AFE. Nous avons été reçus par M. Jean-François Valette, l’ambassadeur et avons ensuite rencontré une trentaine de compatriotes avec qui nous avons échangé et qui nous ont fait part de leurs préoccupations, particulièrement en matière de santé et de protection sociale.